Initialement prévues en mars 2021, les élections régionales de 2021 d'Occitanie se déroulent les et afin de renouveler les membres du conseil régional de la région française d'Occitanie. Ces élections permettent de constituer la seconde mandature du conseil régional depuis la fusion des régions de 2015 ayant donné naissance à l'Occitanie administrative.
À la suite des élections régionales de 2015, la socialiste Carole Delga est élue présidente du conseil régional d'Occitanie, grâce à sa victoire au second tour avec 44,81 % des voix, devant le candidat du Front national, l'actuel maire de PerpignanLouis Aliot qui lui avait obtenu 33,87 % des voix et enfin le candidat d'union de la droite et du centre Dominique Reynié, ce dernier ayant obtenu 21,32 % des suffrages. La participation s'était alors élevée à 52,24 % au premier tour et de 62,02 % au second.
Les six ans de cette première mandature ont dévoilé une opposition marquée entre les deux principaux groupes, à savoir celui de la majorité et celui du Rassemblement national. En effet plusieurs passes d'armes en séance au conseil régional furent repris par la presse nationale[4].
Carole Delga qui était visée par une citation directe du maire RN de Beaucaire, Julien Sanchez pour « discrimination fondée sur des opinions politiques » et « entrave à l'exercice d'une activité économique », est condamnée le par la cour d'appel de Nîmes à 1 000 euros d'amende, 5 000 euros de dommages et intérêts à verser à la commune au titre du préjudice moral, et 2 000 euros au titre du remboursement des frais de justice[5]. En effet, l'élu gardais reproche à la présidente de la région Occitanie de ne pas avoir signé le contrat de ville validé par les élus gardois et de ne pas avoir choisi Beaucaire pour accueillir le futur lycée général construit par la région dans le Gard.
Au premier tour, la liste ayant obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés remporte la prime majoritaire, et les sièges restants sont répartis à la proportionnelle selon la règle de la plus forte moyenne entre toutes les listes ayant franchi le seuil électoral de 5 % des suffrages exprimés, y compris la liste arrivée en tête[6].
Si aucune liste n'a recueilli la majorité absolue, un second tour est organisé entre toutes les listes ayant obtenu au moins 10 % des suffrages exprimés au premier tour. Les listes ayant obtenu au moins 5 % peuvent néanmoins fusionner avec les listes pouvant se maintenir. La répartition des sièges se fait selon les mêmes règles qu'au premier tour, la seule différence étant que la prime majoritaire est attribuée à la liste arrivée en tête, qu'elle ait obtenu ou non la majorité absolue[6].
Une fois les nombres de sièges attribués à chaque liste au niveau régional, ceux-ci sont répartis entre les sections départementales, au prorata des voix obtenues par la liste dans chaque département. Cette attribution opérée, les sièges restant à attribuer sont répartis entre les sections départementales selon la règle de la plus forte moyenne. Si plusieurs sections départementales ont la même moyenne pour l'attribution du dernier siège, celui-ci revient à la section départementale qui a obtenu le plus grand nombre de suffrages. En cas d'égalité de suffrages, le siège est attribué au plus âgé des candidats susceptibles d'être proclamés élus.
Les sièges sont attribués aux candidats dans l'ordre de présentation sur chaque section départementale.
Date de l'élection
Les élections régionales de 2020 en Occitanie, tout comme celles des autres régions françaises furent initialement programmés en , soit 6 ans après celles de 2015. Néanmoins en raison de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, le gouvernement a confié à Jean-Louis Debré la mission de mener des consultations et de faire des propositions quant à un éventuel report des élections territoriales[7]. Dans un premier temps, les dates du 13 et 20 juin 2021 sont retenues avant d'être décalées d'une semaine par l'Assemblée nationale.
Les députés LRAurélien Pradié et Arnaud Viala sont respectivement pressentis pour devenir tête de liste[11],[12]. Christophe Rivenq, premier adjoint au maire d'Alès et président de Alès Agglomération se dit uniquement prêt à être chef de file pour le département du Gard[13]. Le 7 mars, Aurélien Pradié officialise sa candidature[14].
Occitanie écologiste et citoyenne (OPN-RES-PRS-DEC-MGO)
Le 31 mars 2021, Occitanie écologiste et citoyenne annonce sa candidature « BASTIR OCCITANIE[15] », avec le soutien de Occitanie País Nòstre, du Parti républicain solidariste (PRS), de Démocratie éco-citoyenne (DEC), de l'association MGO et de Résistons, parti de Jean Lassalle. Ses grandes orientations sont le soutien à une économie de proximité, la promotion de la culture du Pays occitan (langue[16], gastronomie, terroirs), la reconnaissance de la spécificité catalane[17] dans une grande partie du département des Pyrénées-Orientales, une politique environnementale pragmatique, l'obtention d'une véritable décentralisation avec la demande d'une révision du mode de financement de la collectivité (« régionalisation »).
Union essentielle (DIV)
Déposée in extremis avant la clôture des candidatures, cette liste de citoyens de la société civile sans étiquette est portée par Anthony Le Bouriscaud[18].
Nouvel Élan occitan (DVC-LREM-MoDem-Agir-MR-TdP)
En février 2020, le maire de la ville de Balma et conseiller régional Vincent Terrail-Novès déclare « réfléchir sérieusement » quant à conduire la liste LREM pour les élections régionales occitanes après avoir été pressenti pendant plusieurs mois pour la candidature[19]. Le 8 mars 2021, Vincent Terrail-Novès officialise sa candidature[20].
L'Occitanie en commun (PS-PCF-GRS-MRC-PP-PRG-OE)
En est créée la plateforme L'Occitanie en commun, présentée comme une initiative de la présidente Carole Delga, du Parti socialiste (PS), pour rassembler « au-delà des parties, l'ensemble des énergies positives »[21]. Le nom de la liste rappelle celui utilisé par la gauche catalane de Catalogne en commun ou la liste Paris en commun d'Anne Hidalgo aux élections municipales de 2020 à Paris. Le 29 septembre 2020, Carole Delga annonce officiellement sa candidature[22]. En janvier 2021, Place publique s'allie à la liste PS[23].
Les partisans de la présidente sortante axent leur communication notamment sur leur bilan. En effet dans le texte de présentation de la plateforme, Carole Delga rappelle les principales mesures votées depuis son arrivée à la tête de la région : la région la moins chère de France pour les lycéens et les apprentis, le soutien aux petites entreprises multiplié par deux, le développement des transports publics, la hausse du budget de la culture et des aides aux agriculteurs ainsi que l'accélération de la transition écologique et énergétique[21].
Comme partout en France, l'abstention au premier tour atteint un score historique au niveau régional (62,8 % des inscrits).
La présidente sortante, Carole Delga, réalise le meilleur score pour la gauche (39,6 %) en réussissant à gagner 15 points par rapport aux précédentes élections, bénéficiant d'une prime au sortant et déjouant les sondages qui la plaçaient derrière son adversaire d'extrême droite[43].
Le Rassemblement national, avec ses 22,6 %, s’inscrit dans la tendance nationale de baisse du parti, et réalise un score en baisse de plus de neuf points par rapport à 2015, lorsque le FN était mené par Louis Aliot. Antoine Maurice et EÉLV, qui ont décidé de partir séparés de la présidente socialiste, n'arrivent pas à dépasser le seuil des 10 % nécessaire pour se maintenir. Faute d'accord sur le nombre de conseillers et certains points du programme, la gagnante du premier tour refuse de fusionner sa liste avec celle des écologistes, qui n'auront plus de conseillers régionaux[44].
De son côté, Vincent Terrail-Novès obtient le plus mauvais résultat pour une tête de liste régionale LREM-MoDem en France métropolitaine, avec un score de 8,8 % : l'Occitanie fait ainsi partie des trois régions de métropole, avec les Hauts-de-France et l'Auvergne-Rhône-Alpes, où la majorité présidentielle n'est pas présente au second tour. Le Monde explique ces défaites des candidats soutenus par le parti présidentiel notamment par leur faible notoriété[45].
Second tour
La liste menée par Carole Delga l'emporte au second tour avec une légère hausse de la participation. Comme en 2015, la liste Rassemblement national arrive en deuxième position et la liste Les Républicains arrive troisième avec un écart de 7 sièges seulement.
Élection à la présidence
Résultat de l'élection à la présidence du Conseil régional d'Occitanie le 2 juillet 2021[46].
Afin d'éviter une trop grande proximité des élections suivantes avec les deux tours de l'élection présidentielle et des législatives d'avril et juin 2027, le mandat des conseillers élus en 2021 est exceptionnellement prolongé à six ans et neuf mois. Les prochaines élections ont par conséquent lieu en 2028 au lieu de 2027[47].
↑ ab et c« Candidats pour les régionales en Occitanie : Carole Delga, Antoine Maurice en attendant les autres », France 3 Occitanie, (lire en ligne, consulté le )