Étienne-François-Louis-Honoré Le Tourneur, également orthographié Letourneur, dit Le Tourneurde la Manche, pour le différencier de son contemporain de la Sarthe, est un général et homme politique français actif durant la Révolution, né à Granville (Manche) le et mort à Laeken (Belgique) le .
Il entre à l'école du Génie militaire de Mézières en 1768 et sert comme capitaine de génie dans les places du Nord, puis à Cherbourg, où il passe douze ans.
Il siège sur les bancs de la gauche de l'Assemblée. En février 1792, il vote en faveur de la mise en accusation de Bertrand de Molleville, le ministre de la Marine[2]. En avril, il vote pour que les soldats du régiment de Châteauvieux, qui s'étaient mutinés lors de l'affaire de Nancy, soient admis aux honneurs de la séance[3]. Membre du Comité de Marine, il prononce, en mai 1792, un rapport sur la base marine et la construction de la rade de Cherbourg[4].
En septembre 1792, Étienne-François Le Tourneur est réélu député du département de la Manche, le quatrième sur treize, à la Convention nationale[5].
Il siège sur les bancs de la Plaine. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort, se prononce en faveur de l'appel au peuple mais contre le sursis à l'exécution[6]. En avril 1793, il est absent lors de la mise en accusation de Jean-Paul Marat[7]. En mai, il ne participe pas au scrutin sur le rétablissement de la Commission des Douze[8].
Sous le Directoire, Étienne-François Le Tourneur est élu directeur. Il est sort par tirage au sort le 1er prairial an V (20 mai 1797). Il est chargé par Lazare Carnot de négocier la paix avec l'Angleterre.
« Époque du 30 Floréal l'an 5 de la République Française » Caricature anonyme portant la date du 19 avril 1797 et montrant la République française tirant au sort le nom de Le Tourneur. Il quitte le Directoire en déclarant : « Puisque le sort l'a décidé, il faut enfin s'en aller » tandis que les quatre membres restants dansent allègrement.