Algorithme de Kruskal![]() En informatique, l'algorithme de Kruskal est un algorithme de recherche d'arbre couvrant minimum (ACM) dans un graphe connexe non-orienté et pondéré. Dans un graphe non connexe, il construit une forêt dont chaque arbre est un arbre couvrant minimum d'une composante connexe. Un arbre couvrant d'un graphe est un arbre (graphe acyclique) tel que l'ensemble des sommets de est le même que celui de : l'arbre « couvre » le graphe . Pour un graphe pondéré, un arbre couvrant minimal minimise la somme du poids des arêtes. L'algorithme de Kruskal est un algorithme glouton, c'est-à-dire qu'à chaque étape il prend l’arête de poids minimum ne formant pas un cycle[1]. Le premier algorithme s'intéressant à la recherche d’un arbre couvrant minimal est publié par Otakar Borůvka en 1926. L’algorithme de Kruskal est publié par Joseph Kruskal en 1956[2], puis est redécouvert par H. Loberman et A. Weinberger en 1957. Description du problèmeOn considère un graphe connexe non-orienté et pondéré : chaque arête possède un poids qui est un nombre qui représente le coût de cette arête. Dans un tel graphe, un arbre couvrant est un sous-graphe connexe sans cycle qui contient tous les sommets du graphe. Le poids d'un tel arbre est la somme des poids des arêtes qui le compose. Un arbre couvrant minimum est un arbre couvrant dont le poids est inférieur ou égal à celui de tous les autres arbres couvrants du graphe. L'objectif de l'algorithme de Kruskal est de calculer un tel arbre couvrant minimum[3]. Ce problème a de nombreuses applications, par exemple simplifier un câblage ou supprimer les liaisons maritimes les moins rentables en préservant l'accessibilité aux différents ports. Principe de l'algorithmeL'algorithme construit un arbre couvrant minimum en sélectionnant des arêtes par poids croissant. Plus précisément, l'algorithme considère toutes les arêtes du graphe par poids croissant (en pratique, on trie d'abord les arêtes du graphe par poids croissant) et pour chacune d'elles, il la sélectionne si elle ne crée pas un cycle. Le tableau suivant donne un exemple d'exécution de l'algorithme de Kruskal.
On remarque que les étapes de l'algorithme n'ont pas pour but d'entretenir un graphe connexe tout au long de l'exécution, mais il est certain que nous convergerons vers un graphe connexe lorsque l'algorithme arrive au terme de son exécution. Algorithme![]() Pseudo-codeKruskal(G) : 1 A := ø 2 pour chaque sommet v de G : 3 créerEnsemble(v) 4 trier les arêtes de G par poids croissant 5 pour chaque arête (u, v) de G prise par poids croissant : 6 si find(u) ≠ find(v) : 7 ajouter l'arête (u, v) à l'ensemble A 8 union(u, v) 9 renvoyer A Les fonctions Preuve de correctionLa preuve se compose de deux parties. Premièrement, il est prouvé que l'algorithme produit un arbre couvrant. Deuxièmement, il est prouvé que l'arbre couvrant construit est d'un poids minimal. Arbre couvrantSoit un graphe connexe pondéré et soit le sous-graphe de produit par l'algorithme. ne peut pas avoir de cycle, car par définition une arête n'est pas ajoutée si elle aboutit à un cycle. ne peut pas ne pas être connexe, car la première arête rencontrée qui joint deux composantes de aurait été ajoutée par l'algorithme. Ainsi, est un arbre couvrant de . MinimalitéNous montrons que la proposition suivante 'P' est vraie par récurrence : Si F est l'ensemble des arêtes choisies à n'importe quel stade de l'algorithme, alors il y a un arbre couvrant minimum qui contient «F» ainsi qu'aucune des arêtes qui ont été rejetées par l'algorithme.
ComplexitéDe manière générale, la complexité de l'algorithme est Θ(S + E log E) + Θ(E(|find| + |union|)), avec E le nombre d'arêtes du graphe G, S le nombre de sommets, et |find| et |union| les complexités respectives des opérations de recherche et d'union de notre structure Union-Find. Une représentation naïve, utilisant des tableaux, aura donc une complexité en temps Θ(E x S), dominée par |find| = Θ(S) . Cette complexité se trouve fortement améliorée par une implémentation utilisant des arbres, passant à Θ(E log S). En compressant les chemins, on peut même atteindre une complexité amortie en temps Θ(E log* S). Référence(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Kruskal's algorithm » (voir la liste des auteurs).
Notes
Voir aussiBibliographie
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