Elena Guskova fait partie des intellectuels qui ont critiqué les pays occidentaux non seulement pour la dislocation de la Yougoslavie mais aussi pour la violence qui l'a accompagnée[3]. Guskova a fait connaître publiquement son opinion sur l'accord de Bruxelles signé par le gouvernement de Serbie en 2013, en affirmant qu'il reconnaissait implicitement le l'indépendance du Kosovo[4].
Jelena Guskova est née le à Moscou[6]. En 1972, elle est diplômée de la Faculté d'histoire de l'université d'État de Moscou au Département d'histoire des Slaves du sud et de l'ouest ; dans la même faculté, elle a soutenu son mémoire de maîtrise sur le développement socio-économique de la Serbie au milieu du XIXe siècle puis, en 1990, elle a soutenu sa thèse de doctorat sur les organisations sociopolitiques et le système de gouvernement autonome de la République fédérative socialiste de Yougoslavie[6].
En 1994, elle a travaillé comme experte scientifique sur les Balkans au quartier général des opérations de maintien de la paix de l'ONU en Yougoslavie à Zagreb[7]. De 1972 à 2002, elle a travaillé à l'Institut d'information pour les sciences sociales de l'Académie des sciences de Russie en tant qu'associée de recherche de premier plan, et en même temps, elle a travaillé à l'Institut d'études slaves de l'Académie des sciences de Russie à la tête du Centre pour la crise contemporaine des Balkans ; depuis 2002, elle travaille dans cet institut sans interruption en tant que directrice[6].
Elle est membre de la Commission russo-serbe des historiens du Département d'histoire de l'Académie des sciences de Russie, membre du comité de rédaction du Военно-исторический журнал (Journal d'histoire militaire) à Moscou, membre du comité de rédaction de la revue historique Tokovi istorije (Courants de l'histoire) de l'Institut d'histoire moderne de Serbie[7]. Elle est par ailleurs membre de la Commission internationale d'experts pour la découverte de la vérité sur le camp de concentration de Jasenovac pendant la Seconde Guerre mondiale[7]. Elle a été l'un des experts scientifiques du côté de la défense dans le procès du général serbe Stanislav Galić au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie à La Haye (2002) et a participé au projet de recherche « Kosovo-Métochie entre identité nationale et intégration européenne » dans le cadre d'un ensemble de projets conduits par le ministère de l'Éducation de la République de Serbie[7].
Elena Guskova a publié plus de 550 articles scientifiques, dont 21 livres et brochures[7]. Parmi ces derniers, on peut citer :
(ru) История югославского кризиса (1990–2000) (Histoire de la crise yougoslave (1990-2000), Moscou, 2001[8] ; traduit en serbe sous le titre Istorija jugoslovenske krize[9],[10],
(ru) Балканские дороги и шальное бездорожье: Взгляд русского историка (Routes des Balkans et Routes folles : le point de vue de l'historien russe), Lambert Academic Publishing, Sarrebruck, 2012[11],
(ru) Агрессия НАТО 1999 г. против Югославии и процесс мирного урегулирования (L'Agression de l'OTAN contre la Yougoslavie en 1999 et les Processus de règlement pacifique», Indrik, Moscou, 2013[12],
(sr) Balkanski putevi i sumanuto bespuћe: mišljenje ruskog istoričara, Belgrade, Catena Mundi, 2013 (traduction en serbe de Балканские дороги и шальное бездорожье: Взгляд русского историка)[13],
↑(en) Charles W. Ingrao et Thomas Allan Emmert, Confronting the Yugoslav Controversies: A Scholars' Initiative, Purdue University Press, (ISBN978-1-55753-617-4, lire en ligne), p. 155 - Citation : « Some authors, such as Russian historian Elena Guskova and Polish political scientist Marek Waldenberg, blame the West not only for the dissolution but also for the violent nature of the breakup. »
↑(sr) « Jelena Guskova: Sporazum Beograda i Prištine je ugovor o priznanju nezavisnosti Kosova » [« Jelena Guskova : L'accord entre Belgrade et Pristina est un accord sur la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo »], sur novinar.de, Novinar Online, (consulté le ) - Citation : « L'accord entre Belgrade et Pristina n'est pas formellement un accord, mais c'est un accord sur la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo, car ils (les deux pays) ont une frontière, les municipalités serbes sont complètement subordonnées à la Constitution du Kosovo ».