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En 1954, Galina Matvievskaïa est diplômée de l'Université d'État de Leningrad. Docteur en sciences physico-mathématiques (1969).
De 1954 à 1959, elle a travaillé à la section de Léningrad de l'Institut d'histoire des sciences naturelles et de la technologie de l'Académie des sciences de l'URSS.
Depuis 1959 - employé de l'Institut de mathématiques de l'Académie des sciences de la RSS d'Ouzbékistan.
Depuis 1994, professeure à l'Université pédagogique d'Orenbourg.
Prix et distinctions
Scientifique émérite de la RSS d'Ouzbékistan (1980). Membre correspondant de l'Académie des sciences de la RSS d'Ouzbékistan (1984). Membre titulaire de l'Académie internationale d'histoire des sciences (1993). Membre de l'Union des écrivains de Russie.
Lauréate du Prix d'État de la RSS d'Ouzbékistan, nommé en l'honneur d'Abou Rayhon Beruni. Lauréate du prix Orenburg Lyre et du prix de la fille du capitaine de toute la Russie.
Elle a travaillé sur l'importante collection de manuscrits de Tachkent (Ouzbékistan) et en a analysé l'importance pour l'histoire des mathématiques arabes[2].
L'école d'histoire des mathématiques de Tachkent est la quatrième de l'URSS par ordre d'importance, après Moscou, Leningrad et Kiev, et la recherche s'y est focalisée sur les mathématiques arabes médiévales. Initiée par les travaux de Tashmukhamed N. Kary-Niyazov (1896-1970) sur l'école astronomique d'Ulug Beg au XVe siècle, la recherche s'est poursuivie sous la direction de Galina Matvievskaïa et Sagdy Kh. Sirzahdi- Nov (1921-1988)[3].
Avec Boris Rosenfeld, elle s'est intéressée dans Matematiki i astronomy musul’manskogo srednevekov’ja i ich trudy à l'histoire des sciences et des mathématiques arabes[4]. Une nouvelle motivation vient des efforts pour moderniser et purifier la langue arabe classique, notamment sous l'impulsion de sociétés ou cercles privés créés entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, tels que le Nadi Ddr al-Ulum (The Club of the House of Science) ou le Lajnat al-mustalahdt al-Hlmiyya (Committee on Scientific Technical Terms) (1907). Une personnalité de ce mouvement est Ahmad Zaki Pasha (1863-1914) qui a publié une étude sur les encyclopédies arabes en 1891[5].
Après la défaite de l'empire Ottoman, des sociétés nationales sont créées à Damas (1919), au Caire (1932) et à Bagdad (1945). Prenant souvent pour modèle l'Académie Française, elles cherchent à la fois à proteger et moderniser la langue arabe classique. Ces académies soutiennent la recherche historique publiée dans leurs journaux et revues. Ahmad S. Sa'idan (1914-1991), par exemple, publie certaines de ses études sur l'histoire de l'arithmétique arabe dans le Journal of the Institute of Arabic Manuscripts, qui est affilié à l'académie égyptienne[6],[7].
Un phénomène similaire s'est produit avec la langue persane en Iran. En 1935, sous le patronage du shah, une Société pour la langue iranienne est créée sur le modèle de l'Académie Française. Plusieurs de ses membres fondateurs ont publié des ouvrages sur l'histoire des mathématiques en Iran, comme Ali Akbar Dihkhuda (1879-1955) et Said Nafisi (1895-1967)[8],[7].
Le Moyen Âge voit le développement de l'algèbre au sein des mathématiques arabes, ce qui permet aux nombres irrationnels de devenir des objets de même nature algébrique que les entiers et les nombres rationnels[9]. Les mathématiciens du monde arabo-musulman cessent, contrairement à ceux du monde grec qui les ont précédés, de ne manipuler des grandeurs géométriques que par leurs rapports. Dans son commentaire du livre X des Éléments, le mathématicien persanAl-Mahani étudie et classifie les irrationnels quadratiques et cubiques, en les considérant comme des nombres à part entière bien qu'il utilise également un point de vue géométrique pour les désigner. Il donne en outre une approche algébrique des irrationnels, en expliquant que si l'on additionne ou multiplie un rationnel et un irrationnel, le résultat est irrationnel[10].
Hors mathématiques, elle s'est intéressée à l'histoire culturelle de la région d'Orenbourg.
Auteure de plus de 250 articles scientifiques, dont 20 monographies. Elle a préparé trois médecins et dix candidats en sciences physiques et mathématiques.
« Une contribution majeure aux recherches sur les commentaires arabes d'Euclide est Matvievskaya 1987, une étude de neuf commentaires sur le Livre 10 des Éléments dans laquelle une attention particulière est accordée aux commentaires de al-Māhānī, al-Ahwāzi(en), al-Khāzīn et Ibn al-Baghdādī. Tous ceux-ci ont non seulement traité le Livre 10 de manière arithmétique mais, dans leurs tentatives pour justifier un tel traitement, ont approché le concept des nombres réels[n 1]. »
Dans Interaction Between Indian and Central Asian Science and Technology in Medieval Times, New Delhi: Indian National Science Academy, 1990
(en) S. Kh. Sirazhdinov, G. P. Matvievskaya, and A. Ahmedov. Scientific Contacts with Special Reference to Mathematics and Astronomy of Central Asia and India during 9-15th Centuries. pp 172–183.
(en) From the Question of Al-Khwârizmî's Algebra. pp 233–248.
(en) G.P. Matvievskaya, « History of medieval Islamic mathematics: Research in Uzbekistan », Historia Mathematica, vol. 20, no 3, , p. 239–246 (DOI10.1006/hmat.1993.1020)
(en) Galina Pavlovna Matvievskaya et Gulnara Eskenderovna Yusupova, « The Mathematical and Astronomical Manuscripts in the Collection of the Institute of Oriental Studies of the Academy of Sciences of Uzbekistan at Tashkent », Historia Mathematica, vol. 26, no 4, , p. 378–381 (DOI10.1006/hmat.1999.2243)
(ru) Matvievskaïa, Galina P.: K istorii matematiki Srednei Azii IX-XV vekov. Tashkent: Izdatel’stvo AN UzSSR 1962.
(ru) Matvievskaïa, Galina P.: Uchenie o chisle na srednevekovom Blizhnem i Srednem Vostoke. Tashkent: FAN 1967.
(ru) G.P Matvievskaya, « Arabic arithmetic. The arithmetic of Abū al-Wafā' al-Būzajānī, 10th century. Mss. OR. 103 Leiden and 42 M Cairo. Edited with introduction, commentaries, and ample reference to the arithmetic of Al-Karajī (11th century), Ms. 855 Istanbul. By A. S. Saidan. Amman (Jordanian University), 1971. 468 pp. (Entirely in Arabic.) », Historia Mathematica, vol. 1, no 1, , p. 108–111 (DOI10.1016/0315-0860(74)90194-3)
(ru) Galina, Pavlovna, Matvievskaya, Materialy k istorii ucheniya o chisle na srednevekovom Blizhnem i Srednem Vostoke [Materials on the History of the Study of Number in the Medieval Near and Middle East], in S. Kh. Sirazdinov, ed., Iz istorii tochnikh nauk na srednevekovom Blizhnem i Srednem Vostoke [From the History of the Exact Sciences in the Medieval Near and Middle East], Tashkent, Fan, 1972, pp. 76–169.
(ru) avec Khamid Tllashev : Matematicheskie i astronomicheskie rukopisi uchyonykh Srednii Azii X–XVIII vv. (1981).
(ru) Galina Matvievskaïa et Boris Rosenfeld, Matematiki i astronomy musulmanskogo srednevekovya i ikh trudy (VIII–XVII vv.) [Mathematicians And Astronomers Of The Muslim Middle Ages And Their Works, Viii-Xvii Centuries], Moscou, Nauka, 1983-1985, 3 volumes[n 2]
(en) David A. King, « Matematiki i astronomi musulmanskogo srednevekovya i Ikh trudy (VIII–XVII vv.) », Historia Mathematica, vol. 13, no 3, , p. 306–308 (DOI10.1016/0315-0860(86)90106-0)
(ru) avec Dzhavadulla Ibadov, Zulfia Israilovna Sadretdinova : Baha ad-Din Amili i ego “Sushchnost arifmetiki” (1992).
(ru) Galina Matvievskaïa, « New information on the mathematical creativity of Abu Nasr Mansur ibn Iraq (Treatise on regular polyhedra) », Uzbekskii Matematicheskii Zhurnal, no 2, , p. 59–68 (MR1635110)
« Matvievskaya presents the commentary by Abū Naṣr Manṣūr ibn ʿIrāq (al-Bīrūnī's teacher) on Book XIII, focusing on the construction of the regular heptagon[16]. »
Matvievskaïa, Galina. 1983. “Sochineniya Al-Khorezmi V Srednevekovoy Evrope”. Obshchestvennyye Nauki Uzbekistane (Social Sciences In Uzbekistan) 7 : p. 83-87.
Sirajdinov S. H., Galina Matvievskaïa, Boris Rosenfeld et Adolf Youschkevitch. 1983. “Al-Khorezmi I Yego "algebra"”. In Muhammad Ibn Musa Al-Khorezmi. K 1200-Letiyu So Dnya Rozhdeniya, 75-94. Moscou : Nauka.
Matvievskaïa, Galina et S. H. Sirajdinov. 1982. Muhammad Ibn Musa Al-Khorezmi I Yego Vkiad V Razvitiye Mirovoy Nauki. Moscou.
Matvievskaïa, Galina et S. H. Sirajdinov. 1982. Muhammad Ibn Musa Al-Khorezmi - Vydayushchiysya Matematik I Astronom Sredne-Vekov'ya. Moscou
↑« major contribution to the study of Arabic commentaries on Euclid is Matvievskaya 1987, a survey of nine commentaries on Book 10 of the Elements, in which particular attention is paid to the commentaries of al-Māhānī, al-Ahwāzi, al-Khāzīn, and Ibn al-Baghdādī. All of these not only treated Book 10 arithmetically but, in their attempts to justify such a treatment, approached the concept of real numbers[11]. »
↑Depuis sa publication au début des années 1980, l'ouvrage — qui complète les différents travaux biobliographiques publiés depuis le début du XXe siècle — est toujours considéré par les historiens (malgré plusieurs coquilles[12]). Ainsi,
En 1986, David A. King écrit en introduction de A Survey of the scientific manuscripts In the Egyptian National Library« In 1983, G. P. Matvievskaya and B. A. Rosenfeld puplished their Matematiki i astronomi musulmanskogo srednevekovya i ikh trudi (Viii-XVIIvv.), incorporating information from published sources and adding considerable new material[13] »
En 2004, à la suite de la publication d'une mise à jour en version anglaise publiée par Boris Rosenfeld et Ekmeleddin İhsanoğlu (Mathematicians, Astronomers, and Other Scholars of Islamic Civilization and their Works (VIIe – XIXe siècles), (2 suppl. Suhayl, 4, 2004 et Suhayl, 6, 2006)) Julio Samsó dans son compte-rendu rappelle l'importance de la version russe aux yeux de E. S. Kennedy qui la comparait aux travaux de Heinrich Suter (« le Suter russe », en référence à l'ouvrage bio-bibliographique de Suter (Die Mathematiker und Astronomen der Araber und ihre Werke, 1900))[14].
En 2014, Ahmed Djebbar souligne l'importance de la version anglaise : « dans le domaine biobibliographique, la plus importante est, incontestablement la version anglaise, de l'ouvrage de [Rosenfeld & Matvievskaya 1983] qui présente 1300 références. Dans la nouvelle version, qui regroupe 1700 références, le contenu a été actualisé et considérablement enrichi avec, en particulier, l'addition de nombreuses biographies de mathématiciens et d'astronomes de l'Occident musulman [Rosenfeld & İhsanoğlu 2003; Rosenfeld 2004 ; 2006]. »[15]
↑(en) Galina Pavlovna Matvievskaya et Gulnara Eskenderovna Yusupova, « The Mathematical and Astronomical Manuscripts in the Collection of the Institute of Oriental Studies of the Academy of Sciences of Uzbekistan at Tashkent », Historia Mathematica, vol. 26, no 4, , p. 378-381 (DOI10.1006/hmat.1999.2243, lire en ligne)
↑(en) John Lennart Berggren, « History of Mathematics in the Islamic World: The Present State of the Art », Middle East Studies Association Bulletin, vol. 19, no 1, , p. 24 (JSTOR23057805) [repris dans (en) J. Lennart Berggren, « History of Mathematics in the Islamic World: The Present State of the Art [1985] », dans From Alexandria, Through Baghdad, Springer Berlin, (ISBN978-3-642-36735-9, DOI10.1007/978-3-642-36736-6_4), p. 63].
↑Benno van Dalen, « Boris A. Rosenfeld et Ekmeleddin Ihsanoglu, « Mathematicians, Astronomers, and Other Scholars of Islamic Civilization and Their Works (7th-19th c.). Istanbul, Research Centre for Islamic History, Art and Culture (IRCICA), 2003. » », Abstracta Iranica, no 26, (lire en ligne)
↑David A. King, A Survey of the scientific manuscripts In the Egyptian National Library, 1986, p. 1-2.
↑(en) Rüdiger Thiele, « Euler and Modern Science, N.N. Bogolyubov, G.K. Mikhaĭlov, A.P. Yushkevich (Eds.), The Mathematical Association of America, Washington, DC (2007), Translated from the Russian by Robert Burns, with an Introduction by Abe Shenitzer. 424 pp. $59.95, (ISBN978-0-88385-564-5) », Historia Mathematica, vol. 35, no 2, , p. 144–147 (DOI10.1016/j.hm.2007.12.002, lire en ligne, consulté le )
Annexes
Bibliographie
Милибанд С., Милибанд С., Милибанд С. / S. D. Miliband ; Repl. ed. V. M. Alpatov ; Institut d'études orientales, RAS ; Institut d'information scientifique pour les sciences sociales de l'Académie des sciences de Russie. - Prince 1: A - M. - M.: Littérature orientale, 2008. - p. 888-889. - 4, VIII, 972 avec - 800 exemplaires. — (ISBN978-5-02-036368-7). (dans la voie)