Joseph Victor Alexandre LamagdelaineJoseph Victor Alexandre Lamagdelaine
Joseph Victor Alexandre Lamagdelaine, né le à Verdun-sur-Garonne et mort le à Paris, est le premier préfet de l'Orne. BiographieSous l'Ancien régime, Joseph Victor Alexandre Lamagdelaine est procureur du Roi à Verdun-sur-Garonne et le reste jusqu'en , à la suppression du tribunal. Élu maire de Verdun-sur-Garonne dès 1790, il est réélu l'année suivante . En , il entre au conseil général de la Haute-Garonne et entre au directoire du département le . De à , il siège au tribunal de cassation[2]. Il est commissaire du Directoire auprès du département de la Haute-Garonne depuis le lorsqu'il reçoit la nouvelle de sa nomination comme préfet de l'Orne, le 11 ventôse an VIII[3]. Préfet de l'OrneIl est nommé préfet de l'Orne sur recommandation du second Consul Cambacérès après avoir un temps été pressenti pour la préfecture de l'Aisne[3]. Cette protection est sans doute liée à l'appartenance de Lamagdelaine et Cambacérès à la franc-maçonnerie[4]. ConsulatLamagdelaine prend ses fonctions le , après avoir échappé de peu à une attaque de chouans sur la route[5]. La réorganisation de la police et la lutte contre les restes de l'insurrection chouanne constituent des préoccupations de premier plan pour le nouveau préfet. Dès le , il demande la levée de l'état de siège auquel est soumis le département et obtient satisfaction le [6]. Les pouvoirs de police revenus dans le champ civil, le préfet procède aussitôt au choix des nouveaux commissaires de police[6]. Il réorganise aussi la garde nationale et procède à la constitution de colonnes mobiles pour lutter contre les chouans et prévenir un éventuel débarquement britannique sur les côtes normandes[7]. Il tente aussi de développer un service d'espionnage et d'infiltration dans les rangs des chouans[8]. Le retour des émigrés et la surveillance des prêtres insermentés constitue l'une des préoccupations majeures du Consulat[9]. La politique du préfet à l'égard des prêtres insermentés est caractérisée par une grande méfiance, qui contrevient régulièrement à l'esprit d'apaisement prôné par le gouvernement[9]. Les tensions sont vives entre lui et le nouvel évêque de Séez, Hilarion-François de Chevigné de Boischollet[10]. Le préfet Lamagdelaine assiste puissamment l'industrie textile alençonnaise dans son développement[11]. Premier EmpireSous l'Empire, le préfet de l'Orne doit lutter contre les déserteurs, de plus en plus nombreux tout au long de l'Empire. En mai-, l'Empereur et la nouvelle Impératrice Marie-Louise voyagent à travers l'ouest de la France. Leurs Majestés Impériales séjournent à Alençon du au [12]. Le préfet Lamagdelaine est reçu plusieurs fois par l'Empereur pour discuter de la situation politique du département. Le préfet, soutenu par le sénateur Pierre-Louis Roederer, obtient de l'Empereur qu'il exige la démission de l'évêque de Séez, Hilarion-François de Chevigné de Boischollet[13]. Lors de l'entrée des forces Alliées dans Paris en , la rupture des communications entre la préfecture et le gouvernement entraine une période de flottement. Le , Lamagdelaine fait imprimer une proclamation aux Ornais leurs enjoignants de se rassembler autour de l'Empereur[14]. Lorsque la nouvelle de la déchéance de l'Empereur parvient enfin à Alençon, le préfet refuse d'abord de s'associer à la proclamation du maire le baron Mercier et adhère finalement le au retour des Bourbon[15]. Dès le , le baron Mercier adresse un rapport confidentiel au ministre de l'intérieur Beugnot dans lequel il dénonce la passivité et le mauvais esprit du préfet[16]. Convoqué par La Tour-Maubourg à Caen, il quitte Alençon le et y revient le 20, tout en ayant profité de son séjour à Caen pour être présenté au duc de Berry[17]. Pendant son absence, l'offensive de ses adversaires, particulièrement le maire d'Alençon, s'est accentuée[16]. Le , le ministre de l'Intérieur l'informe de son remplacement par Gabriel Marie de Riccé[18], à qui il transmet son poste le [3]. Restauration et Cent-JoursSous la première Restauration, Lamagdelaine vit retiré en Normandie[4]. Au retour de Napoléon de l'île d'Elbe, il reprend « tout naturellement » son poste de préfet[3]. Mais les circonstances exceptionnelles semblent dépasser Lamagdelaine[19]. Durant son court mandat, il s'oppose au ministre Fouché à propos des mesures de Haute-Police rendue nécessaire par la reprise de la chouannerie dans l'Ouest de la France[20]. Dernières annéesJoseph Victor Alexandre Lamagdelaine meurt le à Paris[2]. DistinctionsLe préfet Lamagdelaine est fait chevalier de l'Empire le , puis baron de l'Empire le [21]. Lamagdelaine est fait membre de la Légion d'honneur le 24 prairial an XII[2] puis officier le à l'occasion de la visite de Napoléon Ier à Alençon[22]. Notes et références
Bibliographie
Liens externes
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