D'Artagnan, jeune Gascon fougueux, est laissé pour mort après avoir tenté de sauver une jeune femme d’un enlèvement. Une fois arrivé à Paris, il tente par tous les moyens de retrouver ses agresseurs, tout en poursuivant son rêve de devenir mousquetaire. Il se trouve provoqué successivement en duel par trois amis, Athos, Porthos et Aramis, mais à la suite d'une confrontation avec les gardes du cardinal, leur querelle avec d'Artagnan se mue en amitié. D'Artagnan ignore que sa quête le mènera au cœur d’une véritable guerre où se joue l’avenir du royaume, sur fond de tension entre catholiques et protestants et entre la France et l'Angleterre[2].
Résumé complet
En route pour Paris pour rejoindre les Mousquetaires de la Garde, D'Artagnan, jeune Gascon, manque d'être tué en essayant d'empêcher une jeune noble d'être enlevée par un groupe d'hommes armés. À Paris, D'Artagnan rend visite au capitaine de Tréville, commandant des Mousquetaires, à son quartier général. Tréville, qui connaissait le défunt père de D'Artagnan, l'encourage à entamer une carrière militaire en tant que cadet. Par une fenêtre, D'Artagnan aperçoit l'un des hommes qui ont tenté de le tuer quelques jours auparavant et se précipite hors du bâtiment pour l'affronter. En poursuivant l'homme, il offense involontairement, à trois reprises, trois mousquetaires, Athos, Porthos et Aramis, qui exigent réparation. D'Artagnan doit programmer un duel avec chacun d'eux le même jour.
Alors que D'Artagnan se prépare pour le premier duel, il se rend compte que les seconds et témoins d'Athos sont Porthos et Aramis, qui s'étonnent que le jeune Gascon ait l'intention de les affronter tous. Alors que D'Artagnan et Athos commencent le duel, les gardes du cardinal de Richelieu apparaissent et tentent d'arrêter les mousquetaires et le Gascon pour duel illégal. Bien qu'ils soient largement dépassés en nombre, les quatre hommes remportent la bataille. Fier de la victoire de ses gardes sur ceux du cardinal, le roi Louis XIII de France réprimande les mousquetaires.
D'Artagnan se lie d'amitié avec les Trois Mousquetaires et découvre que Porthos est bisexuel. Il trouve un logement et tombe amoureux au premier regard de Constance Bonacieux, sentiment qu'elle finit par lui rendre. Elle travaille pour la reine Anne de France, l'épouse du roi Louis, qui est secrètement amoureuse du duc anglais de Buckingham. Le cardinal de Richelieu complote pour démontrer qu'elle trompe son mari, ce qui conduirait, selon le plan de Richelieu, à sa décapitation.
Les conseillers militaires et ecclésiastiques du roi et son jeune frère Gaston, héritier présomptif et rival politique de Louis, exhortent le roi à combattre les rebelles protestants dans leur forteresse de La Rochelle. Louis, conscient de l'histoire des guerres de religion sous ses prédécesseurs, refuse d'autoriser une guerre.
Athos, faussement accusé du meurtre d'une jeune inconnue retrouvée nue à côté de lui dans son lit, avec de multiples blessures au couteau, est condamné à mort par la cour du roi. D'Artagnan se rend compte qu'il s'agit de la jeune femme même qu'il a essayé de sauver de l'enlèvement alors qu'il se rendait à Paris. Voyant une chance de sauver Athos, les mousquetaires décident de découvrir qui elle est. D'Artagnan se rend à la Maison de Valcour pour parler à une famille qu'ils croient liée à la femme. Il y rencontre Milady, femme qui prétend être membre de la famille Valcour. Lorsque D'Artagnan reconnaît qu'elle est une imposteuse, Milady tente de le tuer, mais D'Artagnan lui échappe.
Athos est libéré sur le chemin de son exécution par son jeune frère, Benjamin, qui se cache avec ses alliés, les chefs des rebelles protestants, Saint-Blancard et Brandicourt.
Le roi offre à la reine des diamants, mais elle les donne à Lord Buckingham en guise de souvenir. Le roi entend des rumeurs sur cette liaison et exige que la reine porte les diamants au mariage de son frère. Constance envoie D'Artagnan en Angleterre pour chercher les diamants à Buckingham. Milady, agent du cardinal de Richelieu, vole les diamants à Buckingham, mais D'Artagnan la poursuit et les récupère. Milady se suicide apparemment en se laissant chuter d'une falaise. D'Artagnan rend les bijoux à la reine Anne juste à temps pour sauver son honneur.
Lors du mariage de Gaston, duc d'Orléans, et de Marie de Bourbon, duchesse de Montpensier, les conspirateurs de haut rang de l'armée française, qui soutiennent Gaston, s'associent aux rebelles protestants, dont le frère d'Athos, pour tenter d'assassiner le roi, mais Athos et le reste des mousquetaires le sauvent. Le roi gracie Athos et nomme D'Artagnan lieutenant des mousquetaires.
À la fin du film, D'Artagnan est assommé dans une rue sombre par l'un des hommes de main des conspirateurs alors qu'il tente de sauver Constance de l'enlèvement.
Dans une scène de mi-crédits, on voit Milady parler avec le cardinal de Richelieu. Elle évoque les problèmes que les mousquetaires ont causés à sa mission.
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Titre original : Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan
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Les prémices des deux films datent de 2019, lorsque le producteur Dimitri Rassam liste une demi-douzaine d’œuvres (dont Les Rois maudits) qui pourraient faire l'objet d'une adaptation à même de créer l'événement sur grand écran[4]. Après avoir « sondé quelques territoires européens majeurs », il se fixe sur Les Trois Mousquetaires[10].
Début 2020, il associe au projet les scénaristes Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière qui avaient déjà envisagé d'adapter le roman de Dumas au théâtre avant d'abandonner le projet. Le réalisateur Martin Bourboulon rejoint l'équipe peu de temps après, alors qu'il est en post-production de son film Eiffel. Les quatre hommes se connaissent bien pour avoir déjà travaillé ensemble sur Papa ou Maman et sa suite.
La majeure partie de l'écriture se déroule pendant le premier confinement de 2020. Il est vite décidé d'adapter le roman en deux films puis la pré-production et le casting sont lancés alors que seul le scénario du premier volet est terminé[4].
Produit par Dimitri Rassam pour Chapter 2 et Pathé, les deux films sont coproduits par des sociétés française (M6 Films), allemande (Constantin Film), espagnole (DeAPlaneta[5]) et belge (Umedia[6]). Il est préacheté par M6, OCS et Canal Plus en février 2021[5].
De leur côté, les scénaristes nourrissent aussi leur adaptation d'un travail de documentation historique, en s'appuyant par exemple sur la correspondance entre Louis XIII et Richelieu ou sur des comptes-rendus de duels de l'époque[16].
Martin Bourboulon situe quant à lui le ton des films entre le thriller et le « western royal »[17], le tout porté par une « narration immersive » soutenue par des « plans séquences et des cascades réalisées par les comédiens »[18]. En effet, selon le coordinateur des cascades, Dominique Fouassier, la production a « mis un point d'honneur à ce que ce soient tous les comédiens qui fassent leurs combats », avec « des doublures pour préparer les combats » en amont[19]. De fait, les acteurs suivent avant le tournage un entraînement d'escrime sous la direction de Yannick Borel, champion olympique et champion du monde d'épée[4].
Ce diptyque se veut une adaptation complète du roman d'Alexandre Dumas. Dès l'annonce du projet, les tournages des deux films sont prévus pour se dérouler simultanément, pour un total de 27 semaines de production et un budget de 72 millions d'euros environ[20],[1],[21]. Cette méthode impose la constitution de deux équipes de montage travaillant en parallèle, chacune s'occupant d'un film[10].
Il s'agit de la première adaptation cinématographique française des Trois Mousquetaires depuis 62 ans[22], la précédente étant la saga en deux parties de Bernard Borderie sortie en [22].
Le réalisateur Martin Bourboulon et le producteur Dimitri Rassam avaient une liste idéale d'acteurs pour incarner les mousquetaires, et, les quatre comédiens auxquels ils avaient pensé pour les rôles les ont acceptés[24]. Le premier personnage casté a été celui de D'Artagnan[24], joué par François Civil[24],[25],[26], qui réalise un rêve d'enfance de jouer ce rôle[27],[28],[29]. Lorsque ce dernier apprit que Dimitri Rassam souhaitait le rencontrer pour parler du projet début [30], l'acteur a décidé de tout donner, taillant sa moustache, faisant un petit catogan avec ses cheveux longs[31], se faisant passer pour D'Artagnan lors de la rencontre[27] et en mentant au producteur en en lui disant que Les Trois Mousquetaires était son livre de chevet et qu'il le connaissait par cœur[31], alors qu'il n'avait acheté sa version audio que deux jours auparavant et qu'il l'avait écouté en trois fois la vitesse de lecture normale afin d'être prêt pour l'entrevue[31]. Pour François Civil, sa rencontre avec Dimitri Rassam ressemblait un peu à celle de D'Artagnan et Tréville, le capitaine des mousquetaires, lorsqu'il arrive en lui disant qu'il était prêt à être mousquetaire[31]. Plus tard, environ six à huit mois après avoir été casté pour le film et avoir reçu le scénario, François Civil a finalement lu le roman Les Trois Mousquetaires lors du premier confinement dû à la pandémie de Covid-19[32].
Martin Bourboulon et Dimitri Rassam voulaient une approche moderne et des rôles féminins forts dans cette adaptation[24]. Pour le rôle de Milady de Winter, ils voulaient une « actrice mystérieuse », donc Eva Green a été casté[24]. Vincent Cassel tournait la série Liaison avec Eva Green lorsqu'il a proposé l'actrice au producteur Dimitri Rassam, et peu de temps après, elle a reçu les scénarios et accepté le rôle[33].
Dans cette nouvelle adaptation de Les Trois Mousquetaires, Porthos (incarné par Pio Marmaï) est bisexuel[34],[35].
Costumes
Dès le temps du cinéma muet, la représentation des mousquetaires au cinéma a été marquée de longue date par des costumes consistant en de grandes casaques frappées d'une large croix claire. Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan s'écarte de ce code cinématographique en montrant des mousquetaires revêtus de tenues sombres, mais il y fait référence en conservant une croix sur la manche de leur manteau[36].
Mousquetaires de la Garde, illustration de la fin du XVIIe siècle
En , le tournage reprend après une pause d'un mois. Néanmoins il est à noter que les deux films sont tournés en même temps et dans le désordre : la première partie du tournage ne coïncide pas forcément avec la première partie du diptyque (les scènes du siège de la Rochelle ayant été filmées à l'automne 2021 n'apparaîtront par exemple que dans le deuxième volet). En , l'équipe prend ses quartiers à Troyes, notamment dans la Maison de l'outil et de la pensée ouvrière, dont une des salles servira par exemple de base au décor de la chambre de D'Artagnan[55],[39]. Le tournage se déroule également le même mois aux Hospices de Beaune (Côte-d'Or)[56] ainsi que sur le domaine du Valpendant dans la commune de Presles (Val-d'Oise) et le château de la Cordelière à Chaource (Aube)[57]. En , le tournage se déplace au château de Farcheville (Essonne)[58], puis à Moret-Loing-et-Orvanne (Seine-et-Marne)[59].
Prévu pour courir jusqu'au [4], le tournage reprend pour quelques jours après le festival de Cannes, pour finalement terminer le au château de Farcheville[60],[61]. Le tournage des deux films aura ainsi duré 150 jours[62].
le château de Compiègne, qui figure l'Hôtel des mousquetaires : l'histoire se déroule sous le règne de Louis XIII, or ce château a été construit à l'époque de Louis XV ;
extérieur : la Cour carrée : l'histoire se déroule sous le règne de Louis XIII, or la Cour carrée a été construite à l'époque de Louis XIV ;
intérieur : l'Escalier du Sud, l'un des deux escaliers imposants se situant aux deux extrémités de la Colonnade (la Colonnade ayant aussi été construite sous Louis XIV).
Musique
Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan Bande Originale du Film
Deux nouvelles images paraissent le [68]. Quinze minutes du film ont été montrées au marché du film du Festival de Cannes 2022[68]. Le premier teaser et l'affiche officielle sont livrés le [69],[38].
La bande-annonce officielle est mise en ligne le [70]. Les affiches individuelles pour les personnages sont quant à elles montrées le [71].
Pathé sort le film dans les salles françaises le [2]. Le film fait son retour dans les salles françaises le , une semaine avant la sortie de Les Trois Mousquetaires : Milady[72].
En France, le site Allociné propose une moyenne de 3,7⁄5, d'après l'interprétation de 37 critiques de presse[73]. Le site Rotten Tomatoes propose un score de 98 % et une note moyenne de 7,7/10 à partir de l'interprétation de 52 critiques[74].
La critique est majoritairement favorable au film. Pour la rédaction de CNews, « Martin Bourboulon réussit à remettre le film de cape et d’épée au goût du jour, grâce à une mise en scène rythmée et ambitieuse, ainsi qu’à des acteurs qui prennent un malin plaisir à incarner ces héros populaires. »[75].
Barbara Théate écrit pour Le Journal du dimanche, « portée par la mise en scène enlevée de Martin Bourboulon, cette énième adaptation réussit à donner un nouveau souffle, âpre et fougueux, aux aventures d’un des plus célèbres héros de la littérature française : les combats à l’épée offrent un réalisme spectaculaire, les costumes sont d’un luxe absolu, les dialogues mêlent goût du romanesque et humour bravache. »[76].
Jacky Bornet, pour FranceInfo Culture, souligne le « charisme » de la distribution. Le critique rajoute : « Épique, romanesque et ponctuée de très beaux duels, cette nouvelle version, tout en décors naturels, bénéficie des atouts d’une grande production », actualisant le genre de cape et d'épée dans une adaptation de l'œuvre de Dumas quelque peu plus sombre qu'à l'accoutumée[77].
Christophe Caron, pour La Voix du Nord, constate « le respect des figures totémiques » tout en ayant une version actualisée. Là aussi, le critique félicite le casting jugé « malin ». Un nuage sombre à l'horizon : la multiplication des sous-intrigues qui peuvent peut-être faire trop pour le spectateur. Le critique estime que « c’est bien le panache bondissant du grand divertissement populaire qui prend le dessus » sur des intrigues amoureuses inspirées par l'ère post-MeToo, permettant d'attendre « sereinement » le second volet[78].
« À mi-chemin entre le western et le film de cape et d’épée dans la pure tradition du genre », le long-métrage de Martin Bourboulon semble avoir été apprécié par Julie Hay (Journal du Geek). Elle résume sa critique ainsi : « Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan n'a pas peur de mettre le feu aux poudres. Le premier volet de la saga, pensée en deux opus, tranche dans le vif et offre un grand spectacle aux amateurs des récits de Dumas mais pas seulement. Un divertissement familial qui rivalise sans problème avec les super-productions hollywoodiennes. En garde ! »[79].
Lino Cassinat (Écran Large) se montre plus nuancé quant au premier volet de ces Trois Mousquetaires. Le critique reconnaìt beaucoup de mérite et de bonne volonté, aussi bien à la production qu'au réalisateur, de vouloir faire des films français plus modernes et ambitieux. Les scènes de combat ne sont pas suffisamment travaillées sur la mise en scène, donnant « un flux visuel uniforme et légèrement brouillon ». Les décors ainsi que les costumes sont une réussite pour le critique. Un autre point négatif soulevé par le critique est le manque de développement des personnages, notamment ceux d'Aramis et Porthos, mais surtout celui de d'Artagnan, dont « les motivations demeurent une drôle d'énigme une fois rendu au générique de fin »[80].
Maroussia Dubreuil, dans Le Monde, considère que le film mise tout sur « l'humour et un casting efficace » et « ce premier opus participe à la grande séance de rattrapage du féminisme en offrant des partitions hardies à ses deux protagonistes, Milady et mademoiselle Bonacieux. »[81].
Pour Lelo Jimmy Batista, dans Libération, « Les Trois Mousquetaires a les airs d’une visite officielle – tout est verrouillé, propre, de bon goût, et manque cruellement de folie. Les deux heures passent vite, mais, soyons honnêtes, on ne s’amuse jamais vraiment. »[82].
Dans sa critique pour La Croix, Céline Rouden n'est pas très emballée pas le résultat de ce premier volet des Trois Mousquetaires : « Confiée au réalisateur d’Eiffel, cette version des Trois Mousquetaires entend revisiter le film de cape et d’épée en lui apportant une touche de modernité. Mais ni le casting, aux interprétations disparates, ni l’esthétique très sombre, ni le soupçon de second degré ne parviennent à faire décoller le film. »[83].
Au Canada, Pascal Leblanc (La Presse) apprécie « un film fidèle au livre qui n’a rien à envier aux superproductions du genre. », avec de « très belles images », porté par une « distribution impeccable ». Il apprécie le rythme du film, les dialogues qui n'en font pas trop et la représentation des mousquetaires qui conserve leurs rôles archétypiques tout en évitant les clichés[84].
Pour son premier jour d'exploitation en France, Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan réalise 197 224 entrées, dont 121 185 en avant-première, pour un total de 2 915 séances proposées dans 732 salles[89],[90]. En comptant pour ce premier jour les avant-premières, le film se positionne en seconde place du box-office des nouveautés pour sa journée de démarrage, derrière Super Mario Bros. le film (281 442) et devant Mon chat et moi, la grande aventure de rroû (9 853)[91].
Lors de son premier week-end d'exploitation, le film réalise plus de 724 000 entrées, le plaçant en deuxième place du box-office, derrière Super Mario Bros. le film (1 364 123), et devant Je verrai toujours vos visages (128 770)[92]. Au bout d’une première semaine d’exploitation dans les salles françaises, le long-métrage totalise 1 007 159 entrées franchissant la barre symbolique du premier million d'entrées, toujours pour une seconde place au box-office, derrière Super Mario Bros. le film (1 866 914) et devant Je verrai toujours vos visages (194 589)[93].
C'est au cours de son troisième week-end d'exploitation que D'Artagnan franchit le cap des 2 millions d'entrées, soit une baisse de fréquentation de 24 % par rapport à la précédente grosse production française de l'année, Astérix et Obélix : L'Empire du Milieu[94].
Après 6 semaines d'exploitation, Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan quittent pour la première fois le podium : avec une baisse de 49 % de rentabilité par rapport à la semaine précédente pour un total de 123 014 entrées supplémentaires, le long-métrage passe à la 4e place du box-office hebdomadaire, derrière L'Exorciste du Vatican (155 555) et devant Hawaii (71 825). Ces chiffres permettent toutefois au film de franchir le seuil des 3 millions de tickets vendus sur son territoire national et de s'assoir confortablement en troisième place des films français et à la septième place[95] toutes origines confondues au box-office local pour l'année 2023[96],[97].
Après 22 semaines d'exploitation et une resortie d'une semaine du 6 décembre au 12 décembre 2023, notamment avec des affiches "marathon" des deux opus du diptyque avec avant-première du second le soir du dimanche 10 décembre 2023 dans plusieurs salles de cinémas participantes, le film rajoute 95 685 entrées supplémentaires à son premier total pour finir à un cumul de 3,4 million d'entrées en France le 12 décembre 2023[86],[98].
International
Unifrance a annoncé le vendredi qu'exactement 1 mois après sa première date de sortie, le film avait passé le cap symbolique des un million d'entrées à l'international (soit 5,86 M € de recettes hors France). Ceci notamment grâce à un démarrage en trombe au Mexique durant sa première semaine en salles avec 258 000 entrées et une quatrième place décrochée au box-office local. Le pays d'Amérique du Nord a donc obtenu la place de second marché du film, dépassant la Russie, dès sa deuxième semaine d'exploitation[99].
À la mi-mai, Unifrance a complété cette annonce en révélant son étude des chiffres d'exploitation des films français à l'étranger en avril 2023. Avec 1 374 768 entrées cumulées grâce à 5 540 copies sur 42 territoires, équivalent à 7 332 252 € de recettes (chiffres consolidés le )[100]; Les Trois Mousquetaires - D'Artagnan était le film français le plus vu en salles dans le monde durant ce mois précis. Il est devenu ainsi la troisième production hexagonale à comptabiliser plus d'un million de tickets hors de ses frontières depuis le début de l’année 2023[101]. Le film est sorti en salles ou a été acquis par un distributeur pour sortir en salles dans 71 pays hors France à ce jour[102].
La société de distribution québécoise du film Sphère Films a annoncé qu'il avait passé la barre symbolique des 500 000 $ CA de recettes le jeudi 1er juin 2023 au bout de sa 5ème semaine en salles au Québec[103],[104]. Le film y affichait une bonne tenue, étant toujours dans le top 10, le seul film en version originale francophone représenté et engrangeant 515 600 $ CA de recettes en 6ème semaine d'exploitation[105],[106].
Variety a annoncé le , qu'au vu du bel accueil international pour le premier opus (et ses 35 millions de dollars américains de recettes globales), Samuel Goldwyn Films avait acquis les droits de diffusions des deux films du diptyque sur le marché américain pour une sortie en salles prévue en décembre de la même année[107].
PEN India Ltd et M International Media ont sorti le film le dans quelques salles indiennes[108].
En octobre 2023, le film était encore en exploitation dans cinq pays étrangers supplémentaires rajoutant 33 864 entrées et 164 789 € de recettes à ses totaux pour un cumul de 1 624 042 d'entrées hors de France sur cinquante-et-un pays et 8 960 229 € de recettes hors marché national[109]. En décembre 2023, ces totaux montent à 1,65 million d'entrées et 9,1 millions d'euros de recettes[110].
Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan est le seul film français en exploitation sur plus de cinquante marchés étrangers en 2023[87].
Plateformes et vidéo à la demande
En France
Selon l'agrégateur allemand de contenus en vidéo à la demande et streamingJustWatch, le film était celui le plus visionné en ligne en par les internautes français[111] après sa première diffusion puis mise en ligne le samedi 7 octobre 2023 sur le bouquet OCS[112]. Date depuis laquelle il n'a pas quitté le top 10 des films les plus visionnés en ligne en France selon ce même classement hebdomadaire JustWatch :
Au , le film était toujours dixième du top 10 hebdomadaire JustWatch (à J-7 jours)[121] et quatrième de son Top 10 mensuel (à J-30 jours) ayant passé 93 jours dans son top 3 mensuel et 148 jours dans son Top 10 mensuel depuis son entrée dans le classement[122].
En Amérique latine
Lancé sur Netflix dans toute l'Amérique latine hispanophone (Brésil exclu) le , grâce à l'acquisition des droits des deux films du diptyque sur ce continent par CDC United Networks pour son exploitation en ligne[123], le film se hisse dans le Top 10 Monde des films non-anglophones de la plateforme sur ses seuls résultats dans cette partie du monde[124],[125].
En effet, il parvient à séduire au point d'entrer dans le Top 10 de 17 territoires (Argentine, Bolivie, Chili, Colombie, Costa Rica, République dominicaine, Équateur, Salvador, Guatemala, Honduras, Mexique, Nicaragua, Panama, Paraguay, Pérou, Uruguay, Venezuela) sur la semaine 48 couvrant la période du au rentrant en dixième position avec 1,7 million d'équivalents de visionnages complets (EVC) pour 3,4 millions d'heures de visionnage[126] certainement en partie grâce à la stratégie de promotion croisée audacieuse mentionnée par son distributeur qui crée l'événement avec la sortie en salle de la deuxième partie du diptyque entre le et le dans la plupart des salles latino-américaines.
En semaine 49 couvrant la période du au , il monte même en cinquième position du Top 10 global des films non-anglophones Netflix avec 1,8 million de visionnages complets (EVC) supplémentaires et 3,7 millions d'heures de visionnages cumulées en plus tout en restant dans les Top 10 territoriaux de 9 pays[127].
Références historiques et anachronismes
Les auteurs du film suivent les pas de Dumas et s'arrangent donc comme lui avec la vérité historique en parsemant leur film de quelques anachronismes par goût esthétique ou narratif.
Costumes
La France ne commence à instaurer l'uniforme militaire qu'à partir des années 1660, mais les mousquetaires, en tant que troupe d'élite du roi, portent dès 1622 une casaque bleue à quatre pans ornée de croix blanches fleurdelisées par-dessus leurs habits civils[128]. Par goût esthétique, et contre l'avis du conseiller historique du film Julien Wilmart[129], l'équipe du film remplace ces casaques par des manteaux bleu marine portant un blason en forme de croix cousu sur l'épaule. On notera néanmoins que ces manteaux sont toujours dénommés « casaques » dans les dialogues.
On peut voir que le personnage de Benjamin de la Fère porte des lunettes à branches, or ces lunettes n'apparaissent qu'au XVIIIe siècle. À l'époque du film, les lunettes seraient plus vraisemblablement des besicles.
Au début du film, lors d'une scène d'orage, on voit Milady de Winter s'abriter sous un parapluie. Or ce parapluie ne ressemble pas à ce qui était utilisé en 1627, mais plutôt à un parapluie moderne.
Personnages
Les rebelles huguenots Benjamin de La Fère et Horace Saint Blancard
La famille comtale de La Fère est une création de Dumas qui venait de Picardie et avait grandi à 68 kilomètres de son château, ancienne demeure royale. C'est un titre quasi fictif, jamais porté enFrance, et seulement donné à un seul homme : le ligueur Jacques Colas, par le roi d'Espagne Philippe II pour récompenser son courage lors du siège de la ville en 1595[137],[138] bien qu'il dû capituler dès le [139] et donc perdre ses nouveaux titres des Pays-Bas espagnols promptement. Dumas l'a attribué au personnage d'Athos (Olivier d'Athos, comte de La Fère) alors que son inspiration réelle s'appellait Armand de Sillègue d'Athos d'Autevielle, nobliau originaire du Béarn. Dans le roman, il n'a pas de frère connu. Le choix du prénom Benjamin pour le frère d'Athos dans le film n'est pas anodin. C'est un clin d'œil appuyé à celui d'un vrai leader historique des rebelles de la cause huguenote, Benjamin de Rohan, baron de Soubise, frère de Henri II de Rohan, lesquels donnent même le surnom de ce soulèvement connu comme les Guerres de M. de Rohan[140].
Un autre clin d'œil à l'Histoire espièglement fictionnalisée et commentée de manière similaire par Dumas est d'amener la foi protestante jusque chez les héros mousquetaires car le vrai Henri d'Aramitz était d'ascendance protestante. Son grand-père le capitaine huguenot Pierre d’Aramitz, joua un rôle actif dans les guerres de religion qui sévissaient dans le Béarn et la Soule à l’époque de Jeanne d'Albret et de l'apogée des États de Béarn. Pareillement, Isaac de Porthau provenait d'une famille de protestants convertis de Pau. Dumas avait évoqué l'aspect absurdement fratricide de ces conflits à travers le récit du valet de Porthos, Mousqueton, élevé dans la religion catholique alors que son frère aîné l'avait été dans la religion protestante (Chapitre XXV)[141]. Son épilogue qui passe sobrement sur la conclusion de l'année entière du siège de La Rochelle et la réception du roi à son retour à Paris en ces termes est aussi lourd de sous-entendus: « On lui fit un triomphe, comme s’il revenait de vaincre l’ennemi et non des Français. »[142].
Cependant Dumas n'a que survolé le contexte des huit guerres de religion qui ont décimé les terres de ces nombreux noblions gascons et béarnais dont le statut même de cadets de Gascogne puis de mousquetaires découlaient indirectement. En effet, à cause des ravages de ces guerres combinés à l’iniquité de certaines règles successorales gasconnes et béarnaises[143],[144], les puînés ou non-héritiers des familles nombreuses de la petite noblesse occitane désargentée voire pauvre n'avaient pour seules voies honorables, soit le clergé, soit de tenter de monter à Paris et prendre les armes pour leur roi [145] dans le sillon de la filière de recrutement privilégiée[146] créée par Henri IV, le béarnais, natif de Pau, voulant de la noblesse d'épée[147]de confiance et de qualité au sein de sa compagnie des carabins précurseurs des mousquetaires[148] et ayant lui-même oscillé entre le catholicisme de son père et de la cour du royaume de France et le calvinisme de sa mère et d'une grande partie de ses terres natales durant sa vie[149].
Les extrémistes protestants Achille Brandicourt et Nicolas Beaumont, faits prisonniers avec sur eux des lettres codées, mentionnés lors du conseil du roi, sont eux aussi des créations des scénaristes[150].
Dialogues
D'Artagnan dit à Louis XIII qu'il « la met tout entière au service de Sa Majesté [sa richesse] ». Il devrait dire de Votre Majesté[151]. En effet, en français, pour s'adresser à un monarque, et non pas pour en parler, on utilise le déterminant possessif de la deuxième personne du pluriel (pluriel de majesté) : « Votre Majesté »[152].
Richelieu déclare « La reine préfère le déshonneur à la guerre. Elle aura le déshonneur, et nous aurons la guerre. ». C'est une référence à une citation apocryphe de Winston Churchill : « Le gouvernement avait le choix entre la guerre et le déshonneur ; il a choisi le déshonneur et il aura la guerre. » qu'il aurait adressée à Neville Chamberlain. Cette citation aurait été inventée par l'historien et biographe de Churchill, William Manchester[153].
Le film fait référence au Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand en utilisant l'expression « cadets de Gascogne » pour désigner un corps militaire, ce qui est une invention de Rostand, et en reprenant de plus son hymne des cadets (« Ce sont les cadets de Gascogne, De Carbon de Castel-Jaloux...»)[154], ici déclamé en chœur et en chanson lors d'une scène de taverne. Les véritables Cyrano de Bergerac et d'Artagnan ont été compagnons d'armes au cours du siège d'Arras de 1640.
La reine Anne d'Autriche, née en Espagne, ne parlait pas l'anglais, langue peu connue à l'époque sur le continent. Elle avait d'ailleurs eu des difficultés à apprendre le français et le parlait avec un fort accent espagnol, ce qui n'apparaît pas dans le film [155].
Lorsque Constance Bonacieux recoud la blessure de D'Artagnan, elle parle de « centimètres ». Or le système métrique a été institué en 1799.
Lieux des intrigues
La reine et le duc de Buckingham se retrouvent à l'abbaye du Val-de-Grâce. L'édifice est gothique (séquences tournées à Royaumont) alors que la véritable abbaye du Val-de-Grâce a été construite à la suite d'un vœu d'Anne d'Autriche de donner un héritier au roi au milieu du XVIIe siècle. Elle n'existait donc pas à l'époque où l'intrigue est censée avoir lieu.
On voit le roi et la reine chasser à Chantilly avec en arrière plan le château tel qu'il a été reconstruit par le duc d'Aumale au XIXe siècle. Le roi réside au Louvre, or on voit dans le film la Cour carrée, construite pour l'essentiel par Louis XIV. Seule l'aile Pierre Lescot et le pavillon de l'horloge existaient à l'époque de Louis XIII.[réf. nécessaire]
Autour du film
Adaptation de l'univers de Dumas
La même équipe de production (Chapter 2 et Pathé) et les mêmes scénaristes ont prévu ensuite de réaliser une autre adaptation à gros budget de Dumas, consacrée cette fois au Comte de Monte-Cristo[156]. Pour ce film, Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière signeront le scénario ainsi que la réalisation. La sortie du film a lieu le [157].
Possible suite au diptyque
Le , le producteur Dimitri Rassam annonce qu'un troisième volet est prévu et qu'il sortira d'ici 2027, il se concentra cette fois sur le roman Vingt Ans après[158].
Séries dérivées
Pathé et Chapter 2 développent également deux séries dérivées en lien avec les films, l'une dont le titre international est Milady Origins, centrée sur le passé du personnage éponyme, et l'autre intitulée Black Musketeer, centrée sur le personnage fictif de Hannibal – qui apparaît dans le deuxième opus du diptyque – inspiré du personnage historique réel d'Aniaba, prince d'Assinie et filleul de baptême de Louis XIV, le premier et unique mousquetaire noir de l'Histoire.
Le tournage est prévu pour le deuxième trimestre 2023[159]. Les deux séries seront supervisées par Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière[160], avec deux équipes de scénaristes plus particulièrement dédiées à chaque série : Judith Havas et Simon Jablonka pour la série consacrée à Milady Origins et Thomas Mansuy et Mathieu Leblanc, avec Sarah Malléon et Nils-Antoine Sambuc, pour Black Musketeer. Ces deux séries seront coproduites et diffusées par Disney+[161].
↑ abcd et eThomas Baurez, Thierry Chèze et Gaël Golhen, « Au cœur de l'action - Dans les coulisses des Trois Mousquetaires », Première, (lire en ligne).
↑(en) Taran Adarsh, « BIG BUDGET FRENCH FILM TO RELEASE IN INDIA » : « French film The Three Musketeers : D'Artagnan is coming to Indian cinemas on 23 June 2023, courtesy of M International Media and PEN Marudhar/PEN India Ltd. ».
↑(es) Luis Cabrera, « CDC presenta en Cancún adelanto de Todas menos tú, que se estrenará el 14 de febrero - NETFLIX ADQUIRIÓ LOS TRES MOSQUETEROS: D’ARTAGNAN Y MILADY », sur TodoTVNews.Com, : « Poderla tener en plataformas refuerza la visibilidad de este título y permite la promoción cruzada con el estreno de Milady. El acuerdo es por las dos primeras partes de la trilogía. D’Artagnan se estrenará en Netflix el 15 de noviembre y Van der Heyden anticipa que, tras varios meses de exclusividad en los cines, Milady llegue a la plataforma en marzo o abril de 2024. - Jimmy Van der Heyden, Directeur des Ventes Internationales CDC United Networks - Traduction citation: Pouvoir le proposer sur des plateformes renforce la visibilité de ce titre et permet une promotion croisée avec la sortie de Milady. L'accord porte sur les deux premières parties de la trilogie. D'Artagnan sera diffusé sur Netflix le 15 novembre et Van der Heyden prévoit que, après plusieurs mois d'exclusivité en salle, Milady arrivera sur la plateforme en mars ou avril 2024. - Jimmy Van der Heyden, Directeur des Ventes Internationales CDC United Networks »
↑(en) « Huguenot Refugees in Brandenburg and Berlin, Germany », sur FamilySearch.org (consulté le ) : « Walter de Saint Blancard, ex-pastor of Montpellier, was named chaplain of the Court of Berlin, and charged with the settlement of the refugees of Languedoc. It was he who presented to the elector the French of high birth. »
↑(de) Hubert Bost (dir.), Manuela Böhm et Jens Häseler, « De Montpellier à Berlin : l’itinéraire du pasteur François de Gaultier de Saint-Blancard (1639-1703) », in Hugenotten zwischen Migration und Integration. Neue Forschungen zum Refuge in Berlin und Brandenburg, Berlin, Metropol-Verlag, , 280 p. (ISBN3936411735)
↑« Pierre Bayle et le Refuge au Brandebourg », sur OpenEdition.org (consulté le ) : « Bayle est également en correspondance avec François Gaultier de Saint-Blancard (1639-1703), qui est initialement ministre à Montpellier. Ayant été modérateur du dernier synode du Bas-Languedoc tenu à Uzès en 1681, et le temple de Montpellier ayant été détruit l’année suivante (à l’occasion de l’« affaire Paulet »), Gaultier de Saint-Blancard sort de France en 1683, emmenant avec lui sa femme et ses deux enfants ; il se réfugie d’abord en Suisse, ensuite en Hollande et enfin au Brandebourg, où il est envoyé par Guillaume d’Orange en mission auprès du prince-électeur en vue d’une alliance des puissances protestantes. Ses deux frères, Barthélemy et Jacques, le rejoignent à Berlin peu après la Révocation. François gagne la confiance de Frédéric-Guillaume, qui le retient à sa cour, à partir de 1685, en qualité de ministre. Il y contribue sans doute à la rédaction de l’Édit de Potsdam et prépare la grande coalition de 1688, devenant ainsi un des dirigeants du Refuge. En 1689, il est envoyé en Angleterre afin de féliciter Guillaume d’Orange sur la réussite de la Glorieuse Révolution. En 1690, une nouvelle mission en Suisse lui est confiée par le prince-électeur. Enfin, en 1696, il est nommé membre de la commission chargée par le consistoire de Berlin de chercher les moyens de faire rétablir l’édit de Nantes par Louis XIV. Il publie plusieurs ouvrages, dont une réfutation de Bossuet : Réflexions générales sur le livre de M. de Meaux, ci-devant évêque de Condom, intitulé « Exposition etc. » (Cologne-sur-la-Spree [Cölln] 1685, 12°), composée à la demande du prince-électeur. Puisqu’il voyage souvent entre la Hollande et le Brandebourg en tant qu’émissaire de Frédéric-Guillaume et de Guillaume d’Orange, il est un intermédiaire idéal pour les échanges entre Bayle et Jacques Lenfant. »
↑Édouard Colas de La Noue. Ancien magistrat. Membre de plusieurs sociétés savantes, « Chapitre XI - Henri IV tente de surprendre La Fère, ses propositions au Sénéchal. Traité avec le Roi d'Espagne et collation du titre de Comte de la Fère et de Marle », dans Un Ligueur - Le Comte de La Fère - Ouvrage orné de plusieurs héliogravures, Librairie E. Lechevalier (Paris), Librairie Herluison (Orléans), Germain & G. Grassin - Imprimeurs-Libraires (Angers) - via Gallica, (lire en ligne), La seigneurie de La Fère et le comté de Marle dépendait de la fortune privée d'Henri IV [...] [Note 2 - suite page 111:] Le comté de la Marle et la châtellenie de La Fère appartenait originairement à la maison de Coucy; ils passèrent à Robert de Bar, dont la fille, Jeanne de Bar, épousa le connétable de Saint-Pol. Leur fils, Pierre de Luxembourg, eut une fille, Marie, qui épousa François de Bourbon, comte de Vendôme, à qui elle apporta de grands biens; le comté de Marie fut donné a son petit-fils Antoine, roi de Navarre, qui le laissa à Henri IV qui le réunit à la couronne. Jeanne d'Albret avait sur le comté de Marle un douaire de 12 000 livres; elle y renonça le 11 avril 1572 dans le contrat de marriage d'Henri, roi de Navarre, avec Marguerite de Valois. Cette dernière considérait ces terres comme formant son apanage. Antoine de Bourbon a été élevé à La Fère chez sa grand-mère, Marie de Luxembourg.
MORÉRI, dict.
LA POPELINIÈRE, p. 758 et suiv.
MONGEY, Hist. de la reine Marguerite de Valois, Paris. 1777, In-8°, p.72.
↑Roland Delachenal, « Compte-rendu - Un Ligueur : le comte de La Fère, par Ed. Colas de la Noue. », sur Persée, Bibliothèque de l'École des chartes, (consulté le ) : « Au lieu de vendre chèrement sa soumission, à l'exemple des principaux chefs de la Ligue, il rejeta les offres aventageuses qui lui furent faites et resta, par point d'honneur, au service de l'Espagne. Créé comte de La Fère par Philippe II (12 janvier 1595), il soutint contre l'armée française un long siège, à la suite duquel il obtint une capitulation des plus honorables. », p. 374-375
↑Élie Haddad, « Noblesse d’épée, noblesse de robe : espaces sociaux et frontières idéologiques in 21 BIS L’Atelier Bis - Frontières, seuils, limites : histoire sociale des catégorisations », sur OpenEdition.org, (consulté le ) : « S’y exprime le partage entre une noblesse récente, dite « bourgeoise », c’est-à-dire dont l’origine sociale est celle des bourgeois des villes (un statut juridique, non une classe sociale), et des nobles de cour, dont l’origine ancienne serait radicalement différente et qui sont assimilés à la fonction militaire (l’épée). Ce partage est couramment repris dans l’historiographie pour distinguer deux catégories sociales, la noblesse de robe et la noblesse d’épée. Pourtant, il est le produit d’une histoire et d’un travail social et politique propre à l’époque moderne. Il résulte de conflits sur la manière de concevoir l’appropriation par des familles, au cours du XVIe siècle, des hautes charges de justice rendues vénales et anoblissantes par la législation royale, appropriation qui contribua à redéfinir profondément le second ordre, face à une autre origine nobiliaire, seigneuriale [et souvent provinciale] cette fois. Émergea alors l’idée d’un double service possible du roi, service guerrier et courtisan d’une part, service judiciaire et financier de l’autre. »
↑Bertrand Galimard Flavigny, « Les carabins à l’origine des mousquetaires », sur Actu-Juridique.fr (consulté le ) : « Que l’on ne s’y trompe pas, ces carabins-là n’étaient pas des étudiants en médecine, mais des membres de la cavalerie légère chargés d’escorter le roi et armés de carabines à canon cour, ce qui permettait de tirer tout en restant à cheval. Cette compagnie, créée par Henri III fut dotée de mousquets par Louis XIII en 1622. C’est là l’origine du corps des mousquetaires de la maison du Roi, cher à Alexandre Dumas. »
↑Nicole Vray, « Jeanne d'Albret et Henri IV : mère et fils, reine de Navarre et roi de France: la foi et l'ambiguïté », Olivétan, Lyon, (ISBN2354791631, consulté le ) : « Sous l'angle de la relation mère-fils, le livre retrace le rôle de Jeanne d'Albret, la reine huguenote, dans l'éducation et la vie publique d'Henri IV. Il permet de mieux comprendre sa personnalité et son époque, deux ou trois générations après les débuts de la Réforme. Partagé entre le protestantisme de sa mère et le catholicisme de son père et de la cour, la Saint-Barthélemy lui fera choisir la Réforme en 1576. Il est alors roi de Navarre, chef incontesté des troupes protestantes pendant les guerres de religion. Mais seul successeur au trône royal, il abjure en 1593, avec à ses côtés Catherine de Bourbon. Leurs relations traversent des périodes difficiles, Henri IV oscillant entre son statut de roi et son rôle de frère. Dès lors, le roi suivra la voie de la paix religieuse par l'Édit de Nantes (1598) et militaire par le traité de Vervins (1598). Entouré de ministres pour la plupart huguenots, il s'attache à redresser la France socialement et économiquement. Les marques de la Réforme sont perceptibles dans son action, mais la politique d'Henri IV se distingue de celle de sa mère, mais aussi des chefs huguenots ou des hommes d'Église: il ouvre une nouvelle voie pour conjuguer la tolérance en politique. En 1610, la France pleure le roi de paix, mais qui comprend alors que ce début de XVIIe siècle voit disparaître un roi visionnaire, précurseur de conquêtes futures: la liberté de conscience, de pensée et la distinction entre foi privée et loi publique. »
↑Dictionnaire de l'Académie française : Majesté : titre que l'on donne aux personnes régnantes ou ayant régné, lorsqu'on s'adresse à elle à la 3e personne ou lorsqu'on parle d'elle. Votre Majesté, Vos Majestés, Sa Majesté, Leurs Majestés (on écrit par abréviation V.M., VV.MM, S.M., LL.MM.)
↑Cette formule ne doit pas être utilisée comme titre d'appel, qui est Sire pour un homme, ou Madame pour une femme. On dira ainsi à un roi ou à un empereur « Sire, Votre Majesté est-elle prête pour la fête ? » ou à une reine ou à une impératrice « Madame, Votre Majesté est-elle prête pour la fête ? ».
↑Marie-Joëlle Guillaume, « 10. Anne d’Autriche. La métamorphose d’une reine », sur Cairn.info, Le Grand Siècle au féminin. Femmes de foi, de culture et de gouvernement, in « Synthèses Historiques », Perrin, Paris, (consulté le ), p. 265-297