« Les maîtres du roman » est une collection de romans publiée par les éditions Édouard Dentu à Paris, entre 1890 et 1897. Il s'agit de l'une des premières collection en France à promouvoir le roman populaire à prix bon marché.
Les titres ont été en grande partie repris par la Librairie Arthème Fayard, à travers la collection « Le Livre populaire ».
Histoire
Mort en 1884, Édouard Dentu avait hérité d'une maison prestigieuse, fondée presque un siècle plus tôt. Parmi les repreneurs, sa veuve, qui confia au jeune Henri Floury la direction éditoriale. Au printemps 1890, il lance les premiers titres d'une collection de romans, vendus à 60 centimes de franc pièce, un prix considéré à l'époque comme très bas : chaque volume fait près de 300 pages au format in-seize, relié sous la forme de cahiers brochés, ce n'est donc pas le format du fascicule à 4 sous (20 centimes). Les ouvrages sont proposés en librairie et dans les gares, au rythme de 3 livraisons par mois. Une couverture générique est spécialement conçue[1],[2].
Les premiers titres sont des rééditions provenant du fonds Dentu, qui pouvaient avoir été prépubliés en roman-feuilleton dans des journaux. Certains titres sont également des adaptations romanesques de pièces de théâtre à succès. Par la suite, la collection accueille également des traductions et des ouvrages inédits. On compte très peu de femmes de lettres[3].
Certains titres ne laissent pas indifférents : en juillet 1893, un journaliste de La Voix du peuple, un quotidien d'Auch très conservateur dirigé par Paul de Cassagnac, publie une lettre ouverte au sénateur René Bérenger, surnommé le « Père la pudeur », pour réclamer l'interdiction de la vente d'ouvrages issus de cette collection dans les gares pour « pornographie pure, noyée dans une trame idiote, sans forme, sans style, sans rien du tout » — de fait, il ne cite pas l'auteur, mais décrit si bien la trame narrative que l'on reconnaît ici le roman d'Alfred Assollant, Mariage au couvent (no 36)[4].
L'inventaire de cette collection laisserait apparaître 142 titres[5],[6].
En janvier 1898, la presse annonce que la collection est entièrement reprise par la maison Carel et Fayard. Elle est proposée à ce moment-là en prime aux lecteurs de La Dépêche, entre autres[7].
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141 : Ernest Gay, Le Sergent Villajoux. Amours, duels, combats[8]
Autre collection
« Les maîtres du roman » est aussi une collection lancée par La Nouvelle Revue critique entre 1925 et 1934[9].
Notes et références
↑« Dentu, Édouard » par Jean-Yves Mollier, in: Dictionnaire encyclopédique du Livre, Paris, Cercle de la librairie, 2002, tome I, p. 747-748.
↑Selon Dominique Kalifa, la collection est lancée en janvier 1890 (et non en 1884) — cf. La Culture de masse en France. 1. 1860-1930, coll. « Repères », Paris, La Découverte, 2001 — et lire son article dans Sciences humaines, no 170, Paris, avril 2006.
↑Voir les premiers 90 titres numérotés, dans « Publicité collections Dentu », in: La Révolution de 1848, par Imbert de Saint-Amand, Paris, Dentu, 1894.