Cette page présente de manière non exhaustive des affaires criminelles françaises notoires dont le déroulement s'est significativement réalisé avant 1900.
Assassinat de Charles de la Cerda, connétable de France à l'auberge de la « Truie-qui-File » à L'Aigle le par un des hommes de main du roi de Navarre, Jean de Soult.
Meurtre d'Étienne Marcel, prévôt des marchands de Paris par les bourgeois parisiens qui considèrent qu’il est allé trop loin dans son opposition et qu’il a voulu livrer la ville aux Anglais le .
Série de meurtres – cent quarante-trois, dit-on – attribués à Barnabé Cabard et Pierre Miquelon, et qui auraient été perpétrés rue du Mont-Saint-Hilaire[1],[2]
L'affaire, possédant sans doute un fond de vérité[réf. nécessaire], a donné naissance à la légende, persistante à Paris jusqu'au XIXe siècle, d'un barbier tuant ses victimes avec son rasoir avant d'entreposer les corps dans une cave qu'il partage avec son voisin, pâtissier, réputé pour ses succulents pâtés, qu'il confectionne en fait à partir de la chair des malheureuses victimes.
François de Guise, duc de Lorraine et leader catholique, est assassiné d'un coup de pistolet tiré par un gentilhomme protestant, Jean de Poltrot de Méré.
Sorcellerie. Louis Gaufridi, curé des Accoules, reconnu coupable d'avoir séduit, en utilisant la sorcellerie et la magie, Madeleine Demandolx de La Palud, est brulé vif le à Aix-en-Provence.
Meurtre de la dame Mazel le rue des Maçons. Le Brun, le fidèle domestique, est accusé à tort, et meurt avant que le véritable coupable ne soit découvert et n'avoue[5].
Tentative d'assassinat sur la personne de son mari par Angélique-Nicole Carlier, femme Tiquet, le . Une première tentative, trois ans plus tôt, est mise au jour. Malgré les suppliques du mari auprès du roi, madame Tiquet est condamnée à avoir la tête tranchée en place de Grève, l'un de ses hommes de main à la pendaison et l'autre aux galères perpétuelles[6].
Suicide de Marc-Antoine Calas le à Toulouse. Son père, Jean Calas, maquille la scène en meurtre pour éviter que le corps de son fils ne soit « traîné sur la claie ».
L'affaire a pour fond le conflit religieux entre protestants et catholiques, et est restée célèbre notamment par l'intervention de Voltaire.
Empoisonnement à l'arsenic de plusieurs personnes, dont son père et sa mère qui en meurent, par Charles-François-Joseph Leroi, écuyer, alors âgé de seize ans, de juin à à Valines. Le jeune homme est condamné au bûcher[7].
Empoisonnement (avec du poison mélangé à du chocolat) d'une mère et son fils en janvier et . Desrues est condamné à la roue en place de Grève, son corps est brûlé et ses cendres dispersées.
Série de viols dans la région de Cescau. Blaise Ferrage, surnommé l'« ogre de Gargas[8] », qui se serait livré à des actes de cannibalisme, est condamné à la roue et à ce que son corps soit exposé aux fourches patibulaires[9],[10]
Série de brigandages et de meurtres commis principalement dans la région de la Beauce par une bande organisée de « chauffeurs ».
Les « chauffeurs de pâturons » sont des bandes de criminels qui s'introduisaient de nuit chez les gens et leur brûlaient les pieds sur les braises de la cheminée pour leur faire avouer l'endroit où ils cachaient leurs économies. On trouve des exemples de cette pratique assez répandue durant l'Ancien Régime jusqu'au XXe siècle.
Attentat coûtant la vie à au moins une vingtaine de personnes, perpétré par l'horloger Louis Michel Rieul Billon, mécontent d'avoir été exclu d'une compagnie d'arquebusiers, le à Senlis. Billon meurt, avec plusieurs soldats, dans l'explosion de sa maison[11],[12]
Vol avec violence – la victime reçoit plusieurs coups de couteau – sur la voie publique, le .
Pelletier est, après l'adoption du Code pénal de 1791, le premier condamné à mort exécuté au moyen de la guillotine. La foule, habituée à des exécutions capitales pouvant durer parfois des heures, est déçue de la rapidité et de l'efficacité de l'exécution de Pelletier grâce à la toute nouvelle machine, et hue le bourreau Sanson.
Attaque de la malle-poste allant de Paris à Lyon, dans la nuit du 27 au près de Vert-Saint-Denis, au cours de laquelle deux postillons sont tués. Trois hommes sont condamnés à mort et guillotinés.
L'affaire, survenue à l'époque du Directoire, débouche, avec l'exécution de Joseph Lesurques, sur ce qui semble être une erreur judiciaire, et devient un symbole d'une justice expéditive et approximative. Elle est à l'origine d'un arrêté de concernant le bénéfice du doute et la réhabilitation des condamnés reconnus innocents après leur mort[13]. Plusieurs œuvres s'en sont inspirées, dont un film, sorti en 1937.
Cet attentat est dû à une conjuration royaliste, dans la nuit du , visant à assassiner Napoléon Bonaparte, Premier consul de France depuis le coup d'État du 18 Brumaire à Paris. Au total 22 morts, 28 personnes grièvement blessées, 8 tuées sur le coup et une centaine de blessés, 46 maisons de la rue Saint-Nicaise sont détruites ou rendues inhabitables.
Série d'assassinats qui auraient été commis sur des voyageurs par les époux Pierre et Marie Martin, propriétaires d'une auberge à Peyrebeille, commune de Lanarce.
Usurpation d'identité, empoisonnement supposé de ses épouses successives, et enlèvement d'enfant. Pierre Étienne Gabriel Lelièvre, dit Chevallier, est condamné à l'échafaud[14],[15].
Meurtre de Jeanne-Marie Dautun le rue de la Grange-Batelière no 7 et, en novembre de la même année, d'Auguste Dautun, dont le corps est dépecé et dont les morceaux sont retrouvés dispersés dans Paris. Charles Dautun, neveu de la première et frère de la seconde victime, est reconnu coupable et exécuté en place de Grève le [16],[17].
Assassinat d'une veuve dans une maison bourgeoise d'Amfreville-la-Campagne, un village de Normandie,.
L'affaire défraye la chronique judiciaire de la France de la Restauration car au-delà des faits il existait des considérations politiques, puisque la personne accusée du crime (un dénommé Wilfrid Regnault) était un républicain ayant participé aux massacres de septembre sous la Révolution.
L'affaire défraye la chronique judiciaire de la France de la Restauration. S'y mêlaient des considérations politiques, puisque la victime était accusée d'être bonapartiste, que ses agresseurs étaient dans la mouvance royaliste et que le premier procès les condamnant à mort fut cassé à la fin de l'année 1817. Victor Hugo en parle dans Les Misérables et Balzac y fait également allusion. L'affaire a donné lieu à une complainte, célèbre en son temps, et dont l'air sera réutilisé dans des chansons du même genre, illustrant de nombreuses autres affaires criminelles.
Viol et assassinat de Marie Gérin épouse Charnalet par le curé Antoine Mingrat, la nuit du 8 au dans le presbytère de Saint-Quentin. Condamné à mort par contumace, Mingrat trouve refuge en Sardaigne[20].
Meurtre d'une fillette de douze ans, Aimée-Constance Debully, accompagné d'acte d'anthropophagie, commis par Antoine Léger, le « loup-garou de la grotte Charbonnière », le à Itteville (ancien département de Seine-et-Oise)[21].
Meurtre, sous les yeux de leur mère, de Charles et Auguste Gerbod – ou Gerbault –, âgés respectivement de six et cinq ans, le dans le bois de Vincennes. Louis-Auguste Papavoine, reconnu coupable du crime, est condamné à l'échafaud[22],[23].
Meurtre par une domestique d'une fillette de dix-neuf mois, le 1825 rue de la Pépinière. Déclarée coupable d'homicide volontaire commis sans préméditation, Henriette Cornier est condamnée aux travaux forcés à perpétuité et à la flétrissure[25],[26]
Abus sexuels sur une fillette de 5 ans, Hortense Le Bon, le rue Coquenard no 9. Dom Giuseppe (Joseph) Contrafatto, un Sicilien, est condamné aux travaux forcés à perpétuité et à la flétrissure[27].
Assassinat de sa mère le à Vouziers puis, le à Versailles, de son compagnon (à lui), auquel il se serait confié du meurtre et qui l'aurait fait chanter, par Théodore Frédéric Benoît, un jeune homme de dix-neuf ans[29],[30]
Condamné pour parricide, Benoît évite d'avoir le poignet coupé – peine qui vient d'être abolie pour ce type de crime –, et est conduit à l'échafaud les pieds nus et en chemise, et la tête couverte d'un voile noir. L'affaire inspire en 1995 la pièce Hyènes de Christian Siméon.
Le personnage de Lacenaire, poète-assassin, est évoqué, notamment, dans le film de Marcel CarnéLes Enfants du paradis (1945), et sa vie en inspire un autre, sorti en 1990.
Meurtre par un jeune paysan normand de sa mère, sa sœur et son frère, à coups de serpe, le .
L'affaire donne lieu à une des premières tentatives d'explication clinique scientifique d'un crime. Un mémoire écrit par Rivière fait l'objet, en 1973, d'un séminaire dirigé par Michel Foucault, qui donne lieu à un ouvrage collectif. Le récit est adapté au cinéma en 1976 sous le titre Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère...
Assassinat de Louis Vilhardin de Marcellange 34 ans le au Château de Chamblas à Saint-Étienne-Lardeyrol, abattu par Jacques Besson son ancien domestique[32],[33].
Il est condamné à mort à Lyon et guillotiné le place du Martouret au Puy-en-Velay.
3 femmes, Marie Autran, Joséphique Duguet et Roseline Salvago empoisonnent leurs maris respectifs aidé par une tireuse de cartes Fanny Lambert et un herboriste Jean-François Joye.
Condamnation aux travaux forcés pour Fanny Lambert, Jean-François Joye, Marie Autran et Joséphine Duguet, à 20 ans pour Roseline Salvago.
« Massacre de Pantin » : meurtre de huit membres de la famille Kinck.
Le souvenir de l'affaire se conserve durant plusieurs décennies. Redureau, en 1913, étant par exemple baptisé, après ses crimes, le « Troppmann de quinze ans »[35].
Torture et mise à mort par immolation d'Alain de Monéys, le à Hautefaye, par plusieurs villageois.
L'affaire se situe dans le contexte de la guerre franco-allemande et des passions exacerbées qu'elle a provoquées dans la population d'un petit village, à la suite d'un malentendu.
Assassinat de sa maîtresse Adèle Blondin le et d'Alexandre Lenoble, 38 ans, courtier en bijoux, en 1879 par Victor Prévost gardien de la paix.
Il est guillotiné le . Il est soupçonné d'avoir commis 2 autres meurtres. Le fait qu'il ait dépecé les deux cadavres pour tenter de les faire disparaître avait frappé l'opinion publique.
La « séquestrée de Poitiers » : séquestration par sa mère durant vingt-quatre ans, dans des conditions épouvantables, de Blanche Monnier. L'affaire n'est découverte que le [36].
Viol et meurtre d'une fillette de quatre ans, dont le corps est ensuite dépecé et en partie brûlé, par un jeune homme d'une vingtaine d'années, Louis Menesclou, le rue de Grenelle[37].
« Triple assassinat de la rue Montaigne » : meurtres crapuleux de deux femmes et une fillette le .
L'affaire reste associée à Thérèse Martin, future sainte Thérèse de Lisieux et future docteur de l'Église, qui pria, avant son entrée au carmel, dans l'espoir de la conversion de Pranzini avant son exécution, et pour laquelle cette expérience sera déterminante.
« Malle sanglante de Millery » : assassinat crapuleux, le , de Toussaint-Augustin Gouffé, huissier, par le couple Michel Eyraud et Gabrielle Bompard.
L'affaire figure, avec ses rebondissements donnant lieu à des « scoops » avant la lettre du Petit Parisien, parmi les plus médiatisées de la seconde moitié du XIXe siècle en France.
Série de meurtres commis dans le sud-est de la France entre mai 1894 et juin 1897. Condamné en 1898 pour un seul meurtre – celui du jeune Victor Portalier, le , à Bénonces dans l'Ain –, Vacher, surnommé le « Tueur de bergers », avouera en tout onze meurtres, et il sera soupçonné d'en avoir commis une trentaine, voire plus.
L'affaire donne l'occasion d'effectuer l'un des premiers exemples de profilage criminel. Pendant le déroulement de l'affaire, une loi est votée, obligeant d'avertir le suspect de son droit à requérir les services d'un avocat durant la procédure[Note 4]. L'affaire a donné lieu à des débats sur le thème « santé mentale et criminalité » et interroge sur la problématique du vagabondage à la fin du XIXe siècle. L'affaire a notamment inspiré, en 1976, le film Le Juge et l'Assassin.
↑ a et bAnnée ou période durant laquelle le ou les crimes ont ou sont supposés avoir été perpétrés.
↑ a et bSelon le ou les lieux où le ou les crimes ont été ou sont supposés avoir été perpétrés.
↑ a et bCulpabilité du principal accusé ou groupe d'accusés :
pour les affaires qui ont été jugées, d'après le dernier verdict prononcé :
CC (Culpabilité Confirmée) : L'accusé a été déclaré coupable alors que son avocat (ou, à défaut, l'accusé lui-même) n'avait pas plaidé l'acquittement CD (Culpabilité Déclarée) : L'accusé a été déclaré coupable alors que son avocat (ou, à défaut, l'accusé lui-même) avait plaidé l'acquittement ID (Innocence Déclarée) : L'accusé a été acquitté mais aucune preuve irréfutable de son innocence n'avait été versée au dossier NL (Non-Lieu) : Non-lieu
pour les affaires qui ne seront jamais jugées, d'après les preuves irréfutables connues du grand public :
↑« Pierre Miquelon et Barnabé Cabard », dans Ch. Dupressoir, Drames judiciaires. Scènes correctionnelles. Causes célèbres de tous les peuples. Première série, Paris, Librairie ethnographique, 1849, p. 149-154.
↑Arlette Lebigre, Les Dangers de Paris au XVIIe siècle. L'Assassinat de Jacques Tardieu, lieutenant criminel au Châtelet, et de sa femme, Paris, Albin Michel, 1991.
↑François Gayot de Pitaval, « Innocent condamné sur des indices, Et sa mémoire justifiée », dans Causes célèbres et intéressantes avec les jugements qui les ont décidées. Tome troisième, Nouvelle édition, corrigée & augmentée, Liège, Bassompierre - Amsterdam, Van den Berghen, 1775, p. 296-375. En ligne sur Internet Archive.
↑
Jean-Pierre Allinne, L'Anthropophage des Pyrénées : Le Procès de Blaise Ferrage, violeur et assassin à la fin du XVIIIe siècle, Pau, Cairn, coll. « Histoire d'un crime », 2005 (ISBN2350682684).
↑« Dautun et Girouard », dans Edme-Théodore Bourg (dir.), Répertoire général des causes célèbres anciennes et modernes, rédigé par une société d'hommes de lettres, Paris, Louis Rosier, 1834, troisième série, tome 1, p. 1-44.
↑« 24. Cours d'assises. Affaire d'Henriette Cornier », dans Charles-Louis Lesur, Annuaire historique universel pour 1826, Paris-New York, A. Thoisnier-Desplaces, 1827, p. 218-220. En ligne sur Gallica.
↑« La bergère d'Ivry », dans Ch. Dupressoir, Drames judiciaires. Scènes correctionnelles. Causes célèbres de tous les peuples. Première série, 1849, p. 185-189.
François Gayot de Pitaval, Causes célèbres et intéressantes, avec les jugements qui les ont décidées, Paris, 1739-1750, 20 vol., continué par de J.C. de La Ville, Paris, 1769, 4 vol. Rééd. Amsterdam, Van den Berghen – Liège, Bassompierre, 1775. Et continué par Richer, Amsterdam, Michel Rhey, 1771-1788, 22 vol.
Nicolas-Toussaint Des Essarts, Causes célèbres, curieuses et intéressantes, de toutes les cours souveraines du royaume, avec les jugemens qui les ont décidées, Paris, 1773-1789, 196 vol.
XIXe siècle
Annuaire historique universel pour…, 1818-1861. Commencé par Charles-Louis Lesur. Contient une « chronique offrant les événements les plus piquants, les causes les plus célèbres, etc. », où sont résumés, notamment, les procès les plus marquants de l'année concernée (par exemple l'affaire Papavoine en 1824). Volumes en ligne sur Gallica.
Causes criminelles célèbres du XIXe siècle, rédigées par une société d'avocats, Paris, H. Langlois fils, 1827-1828. Tome premier, 420 p. Tome second, 390 p. Tome troisième, 464 p. Tome quatrième, 395 p. En ligne sur Gallica.
Jean-Baptiste-Joseph Champagnac, Chronique du crime et de l'innocence, recueil des événements les plus tragiques, empoisonnements, assassinats, massacres, parricides…, Paris, Ménard, 1833. 8 tomes en ligne sur Gallica.
Edme-Théodore Bourg, dit Saint-Edme (dir.), Répertoire général des causes célèbres, Paris, L. Rosier, 1834-1836. 13 + 3 volumes en ligne sur Gallica.
Ch. Dupressoir, Drames judiciaires. Scènes correctionnelles. Causes célèbres de tous les peuples, Paris, Librairie ethnographique, 1849. Première série, p. mult. En ligne sur Gallica.