Maurice JolyMaurice Joly
Maurice Joly, né à Lons-le-Saunier (France) le et mort à Paris le , était un avocat du barreau de Paris, journaliste et écrivain français. BiographieMaurice Joly est un élève particulièrement indiscipliné qui est successivement exclu des collèges de Lons-le-Saunier, Dole, Dijon, Chalons puis Besançon. Il obtient malgré tout son diplôme de bachelier ès-lettres à Dijon. Il fait des études de droit qu'il interrompt en 1849 pour aller à Paris. Il est attaché au ministère de l’Intérieur puis employé expéditionnaire au ministère d’Etat de 1851 à 1858. Il reprend alors ses études de droit et obtient le diplôme d'avocat en 1860. Pour se faire connaître, il tient des conférences publiques puis rédige des brochures politiques plutôt conciliantes avec le régime impérial. En 1861, il publie "César"[1], un pamphlet attaquant frontalement Napoléon III, de 32 pages, édité par Martin-Beaupré frères, qui lui vaut la prison[2]. En 1862, il participe régulièrement aux conférences des avocats organisés par le barreau de Paris. Il rédige également des portraits de célèbres confrères sous les traits de figures historiques (Gorgias, Laërte) qui sont publiés par le Figaro à la fin de l’année 1862 puis rassemblés dans un recueil, Le Barreau de Paris, l’année suivante. En 1864, pour tenter d'échapper à la censure, il publie en Belgique un Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu, dénonçant indirectement Napoléon III. Le livre franchit la frontière et Joly est inculpé le pour « excitation à la haine et au mépris du gouvernement » ; il est condamné par le tribunal correctionnel de la Seine à 15 mois de détention. Il est donc enfermé à la prison Sainte-Pélagie de à . En , le jour de la visite de l'empereur Alexandre II de Russie à l’occasion de l'Exposition universelle, Charles Floquet a prononcé « Vive la Pologne » (et seulement ces mots), mais c’est Maurice Joly qui crie de sa voix de stentor, quand le tsar se retourne : « Oui, vive la Pologne, monsieur ! ». Cet incident manque de brouiller la France avec le tsar[3],[4]. Auréolé de son statut d’opposant au régime, il rassemble des fonds venus de toutes les oppositions pour créer un journal Le Palais, journal de critique judiciaire, politique et littéraire qui ne compte que 63 numéros car Maurice Joly s’est battu en duel avec son principal collaborateur Edouard Laferrière. Perdant le soutien de son confrère jurassien Jules Grévy, il ne peut se présenter aux élections législatives de 1869 dans le Jura. Désireux d’avoir des responsabilités politiques pendant la Commune, il n’obtient rien. Il est, pendant le siège de la capitale, l’un des porte-paroles de la population parisienne contre le Gouvernement de la Défense nationale. Lors du soulèvement du 31 octobre 1870, à l’Hôtel-de-Ville de Paris, il prend à partie le gouvernement dont Jules Favre et Jules Ferry. Emprisonné pendant 10 jours, il en profite pour écrire une courte autobiographie mais perd le peu de crédit qui lui restait dans le camp républicain. Étrangement, il soutient Charles de Rémusat contre Désiré Barodet à l’élection législative à Paris en . Il se réfugie alors dans l’écriture, la tenue de conférences et les procès aux organes de presse qui le critiquent. En , il monte de toutes pièces un « comité indépendant » pour faire trébucher son vieil ennemi Jules Grévy, candidat à l’élection législative dans le 9e arrondissement. Il est retrouvé mort[5] le à son domicile du 5 quai Voltaire à Paris, et son décès demeure un mystère, puisque l'on ne sait pas s'il s'agit d'un suicide ou d'un assassinat. Dialogue aux enfers entre Machiavel et MontesquieuDans le Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu, Maurice Joly décrit – sous couvert d'une discussion philosophique sur les fins de la politique – comment Napoléon III a manipulé les milieux économiques, la presse, l'opinion publique, les syndicats, les milieux ouvriers, le peuple, etc., pour établir les bases solides d'un pouvoir qu'on pourrait qualifier de totalitaire. Selon l'auteur, l'empereur a fait du peuple français un peuple d'esclaves, oublieux de sa liberté et consentant à tous les asservissements.
— Machiavel, dans Maurice Joly, Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu (1864). Les Protocoles des Sages de Sion, ouvrage antisémite ayant eu une grande influence, reposent en partie sur un plagiat du Dialogue aux enfers[6]. Créés dans un but de propagande par la police politique russe, ils en reprennent notamment des passages sur la nature humaine et les moyens de manipuler les masses — par l'attrait de l'argent, de la liberté et du pouvoir notamment - en donnant corps à l'idée d'un prétendu complot juif international. ŒuvresLivres
Brochures
Affiches
Notes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
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