28 août 1549 Robert de La Marck prend le titre de souverain
1549
Robert IV de La Marck se déclare souverain. Rattachement de la seigneurie de Raucourt
1560
Henri-Robert de La Marck et Françoise de Bourbon-Vendôme proclament dans leur principauté la liberté et l'égalité des cultes catholiques et protestants
Son fils Robert II se proclame duc de Bouillon en 1492, profitant de ce que le prince-évêque Jean de Hornes, est occupé à restaurer le territoire liégeois ruiné au cours des troubles du règne de son prédécesseur, Louis de Bourbon.
En 1521, les troupes de Charles Quint reprennent la forteresse de Bouillon, mais l'empereur laisse au seigneur de Sedan dix-huit villages autour de Francheval[20].
Robert IV de La Marck prolonge cette politique d'agrandissement. En 1547 notamment, il échange avec le roi de France des terres autour de Mouzon contre des terres du pays sedanais[pas clair]. Dans les lettres formalisant cet échange, Henri II le reconnaît souverain sur les terres cédées.
En , Robert IV achète pour 11 000 écus la seigneurie « souveraine » de Raucourt à Claude de Foix, comtesse de Rethel et épouse de Charles de Luxembourg[21]. L'acquisition de la souveraineté de Raucourt permet à la maison de La Marck de franchir un pas décisif vers la souveraineté de l'ensemble de leurs territoires sedanais[22],[23].
Robert de La Marck prend le titre de souverain le , à l'occasion d'un tournoi entre les seigneurs d'Aguerre et de Fendilles. Ces deux gentilshommes opposés dans une querelle où leur honneur était en jeu avaient demandé au roi de France de bénéficier de la procédure du jugement de Dieu pour les départager. Henri II qui vient d'interdire ce type d'épreuves à la suite du duel du marqué par le fameux coup de Jarnac, le leur refuse en France, mais demande au seigneur de Sedan de l'organiser sur ses terres. D'Aguerre en sort vainqueur, et le duel est clôturé par un rapport qui insiste à de multiples reprises sur la souveraineté de Robert de La Marck.
« La situation de Sedan sur un bord jaloux de frontière, avec la forteresse qui y fut bâtie, mirent ses seigneurs en état de nager entre la France et la maison d'Autriche, par le fait et la commodité des lieux, non par aucun droit d'indépendance », écrit le duc de Saint-Simon (qui n'aimait pas les Princes de Sedan), dans ses Mémoires[24]. Il parle aussi de « chétive souveraineté, grande comme la main, pot à moineaux, repaire de bêtes venimeuses, repaire de voleurs et des partis bleus des Ardennes, asile de tous les scélérats, souveraineté sur quelques sangliers ! »[25].
Robert de La Marck s'affirme souverain sur ses terres, mais ne se donne pas encore le titre de prince[26], ce qui va avoir lieu sous son successeur.
La transformation en principauté (1549)
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La principauté de Sedan et les protestants
Au moment où la maison de La Marck fait proclamer sa souveraineté sur les terres sedanaises, rien n'indique la présence de protestants dans la cité ou les villages environnants. Mais l'affirmation de l'indépendance de ce petit État va y faire affluer les réformés. C'est le premier refuge hors de France au nord-est du royaume, et même si les princes en sont encore catholiques, leur tolérance est connue[27].
Le , le duc de Guise et ses troupes perpètrent le massacre de Wassy. L'afflux de réfugiés calvinistes à Sedan s'accroît. Henri-Robert de La Marck n'est pas sur ses terres, il sert le roi de France comme gouverneur en Normandie, mais son épouse Françoise de Bourbon-Vendôme les autorise à s'installer dans la principauté. À son retour à Sedan fin 1562, Henri-Robert de La Marck constate l'implantation de ces réfugiés, et également les premières conversions au sein de la population native[27].
En 1606, Henri IV organise une expédition à Sedan. Henri de La Tour d'Auvergne implore son pardon et récupère ses biens.
En 1613, Henri de La Tour d'Auvergne participe à la rébellion des princes. En 1630, ses fils participent aux conspirations de Gaston de France. En 1641 a lieu la bataille de la Marfée, qui voit la victoire des Sedanais face aux troupes du roi de France.
- : Henri-Robert de La Marck (-). Il prend le titre de prince dans ses coutumes de [34] puis est qualifié de prince par le prince-évêque de Liège en [34].
- : Frédéric-Maurice de La Tour d'Auvergne (-), épouse Éléonore-Fébronie de Berg. Deux brevets du et du , reconnaissent à Frédéric-Maurice et à sa maison le rang de princes étrangers issus de maisons souveraines habituées au royaume[32]. Après le contrat d'échange de 1651, un brevet du confirme celui de et maintient Frédéric-Maurice et son frère Henri (-) dans leur qualité de princes étrangers[32].
Le caveau des princes
Les princes protestants de Sedan furent enterrés au temple protestant, actuelle église Saint-Charles. Les corps furent translatés en 1930 place d'Alsace-Lorraine. On trouve dans ce caveau :
Du XVIe au XVIIe siècle, les princes de Sedan battent monnaie et encouragent les manufactures d'armes, la fabrication du draps de laine, la dentelle Point de Sedan et l'horlogerie. Des imprimeurs protestants comme Jean Jannon s'installent dans la principauté, Bernard Palissy y réalise ses recherches sur les émaux.
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Classement par date de parution décroissante.
Aurélien Behr, Sedan enjeu international et confessionnel, 1520-1685, Paris, SHAS-D. Guéniot, 2016, 371 p.
Marc Suttor, Vie et dynamique d'un fleuve : la Meuse de Sedan à Maastricht (des origines à 1600), éditions de Boeck Supérieur, 2006, 695 p.
Alain Sartelet, La Principauté de Sedan, Charleville-Mézières, Éditions Terres Ardennaises, , 180 p. (ISBN2-905339-17-9), p. 60.
Solange Bidou, « Terres de Princes, éléments de géographie historique. », dans La première moitié du XVIIe siècle dans le territoire actuel des Ardennes, Conseil général des Ardennes, , 236 p..
Pierre Congar, Jean Lecaillon et Jacques Rousseau, Sedan et le pays sedanais, vingt siècles d’histoire, Éditions F.E.R.N., , 577 p..
Jean-Paul Drappier, Les institutions politiques dans la Principauté de Sedan, thèse de Doctorat en Droit, université de Paris, 1947.
[Bidou 1992] Solange Bidou (dir.), La première moitié du XVIIe siècle dans le territoire actuel du département des Ardennes (catalogue de l'exposition organisée par les Archives départementales des Ardennes et tenue du au ), Charleville-Mézières, Conseil général des Ardennes, coll. « Archives départementales » (no 3), , 1re éd., XXIV-236 p. (ISBN2-86008-001 (édité erroné) et 2-86008-001-5, EAN9782860080019, OCLC31725077, BNF35688495, SUDOC031648320).
[Collinet 1894] Paul Collinet, « Notice sur le cartulaire municipal de Mouzon », Revue d'Ardenne et d'Argonne, t. Ier, , p. 26-35 (lire en ligne).
[Goffart 1891] Nicolas Goffart, « Précis d'une histoire de la ville et du pays de Mouzon (Ardennes) », Revue de Champagne et de Brie, 2e série, t. III, , p. 453-470 (lire en ligne).
[Jonghe 1921] Baudouin de Jonghe, « Monnaies au titre de duc de Bouillon de Henri de La Tour d'Auvergne, prince de Sedan et de Raucourt (-) », suivi de « Monnaies de Frédéric-Maurice de la Tour d'Auvergne, prince de Sedan et de Raucourt et prétendant au duché de Bouillon (-) », Revue belge de numismatique et de sigillographie, vol. 73, , p. 17-26 et p. 129-136 (lire en ligne).