Raoul Verlet est le fils d'Alexandre Verlet, entrepreneur en monuments funéraires et concierge du cimetière de Bardines à Angoulême. Il étudie d'abord la sculpture à Bordeaux de 1884 à 1886, puis, il est admis à l'École des beaux-arts de Paris où il suit pendant quatre ans l'enseignement dispensé par Jules Cavelier et Louis-Ernest Barrias. L'attribution d'une médaille lui vaut une bourse de sa ville natale. Il obtient le second prix de Rome en 1883 pour sa réalisation de La Mort de Diagoras de Rhodes.
Ses premières œuvres sont appréciées du public. Il obtient une mention honorable aux Salon des artistes français de 1885 pour son Buste du docteur Bouillaud, et en 1886 pour le Tombeau de madame Weiller. En 1887, il obtient la médaille d'argent au Salon, pour la Douleur d'Orphée, acheté par la Ville de Paris. Le choix par un jury composé de personnalités éminentes (Alexandre Falguière, Antonin Mercié, Pierre Puvis de Chavannes, Jean-Léon Gérome, Emmanuel Frémiet, Jules Dalou) de son projet de Monument aux enfants de Charente morts en 1870 lui apporte la consécration : l'œuvre représente « La Patrie vaincue mais non abattue ». Par la suite, il sera de nouveau choisi à l'issue d'un concours pour le Monument aux morts de 1870 à Châteauroux, inauguré le .
Sa réputation grandissant, il répond à de nombreuses commandes de statues et monuments à Paris, Rouen, Marseille, Cognac, Louviers. Deux de ses œuvres les plus connues sont le Monument à Carnot à Angoulême et le Monument à Maupassant pour le parc Monceau à Paris. Dans le même temps, il exécute un grand nombre de bustes de particuliers.
Raoul Verlet devait continuer à s’illustrer dans tous les domaines de la sculpture : monuments aux morts, décor d’hôtels particuliers, bustes, statuettes… À partir de 1905, il enseigne à l’École nationale supérieure des beaux-arts et il est reçu membre de l’Institut en 1910.
La Douleur d'Orphée (1887), autrefois place Malesherbes (place du Général-Catroux) à Paris, envoyé à la fonte sous le régime de Vichy, dans le cadre de la mobilisation des métaux non ferreux. La sculpture en plâtre se trouve au musée des Beaux-Arts de la ville de Paris, au Petit Palais[3]. Une version en bronze se trouve au musée d'Angoulême.
Monument aux enfants de Charente morts en 1870-1871 (1887), Angoulême.
↑Lucien Lacour, Souvenir et commémoration : les monuments aux morts (XIXe-XXe s.), chapitre 18 de Michel Maupoix et coll. Sculptures de l’Indre, Belles comme un rêve de pierre, Rencontres avec le patrimoine religieux, 2011.
↑Anna Zsófia Kovács, « Autour d’un petit bronze conservé au musée des Beaux-Arts de Budapest : Le Monument à Maupassant de Raoul Verlet », Bulletin du musée hongrois des Beaux-Arts, , p. 167-180 (lire en ligne)
↑Guy Pessiot, Histoire de Rouen 1900-1939, PTC, 2004, p. 39.
Marie Faure-Lecocq, « Raoul Verlet (1857-1923), un statuaire prolifique à Angoulême sous la IIIe République », Le festin, no 119, , p. 72-79 (ISBN978-2-36062-284-9)
Anna Zsófia Kovács, « Autour d’un petit bronze conservé au musée des Beaux-Arts de Budapest : Le Monument à Maupassant de Raoul Verlet », Bulletin du musée hongrois des Beaux-Art, no 119 (2014), pp. 167-180.
Guillaume Peigné, Dictionnaire des sculpteurs néo-baroques français (1870-1914), Paris, CTHS, coll. « Format no 71 », , 559 p. (ISBN978-2-7355-0780-1, OCLC828238758, BNF43504839), p. 474-483.
Loïc Vadelorge, Les Statues de Rouen, XIXe – XXe siècles, Rouen, Amis des monuments rouennais, , 32 p. (ISBN978-2-9509804-4-1 et 2-9509804-4-9).