Rita Renoir, née Monique Raymonde Ghislaine Bride-Etivant, grandit dans le 15e arrondissement de Paris où ses parents Albert Louis Bride-Etivant et Marguerite Léonie Coste sont établis.
Ils lui offrent, à l'âge de treize ans, des cours de peinture rue Duperrée à Pigalle et elle suivra plus tard des cours de danse classique au Studio Wacker de la place Clichy[3],
Elle se marie le 20 janvier 1965 à la mairie du 16e arrondissement de Paris avec l'acteur Jacques Seiler[4]. Le couple, qui n'aura pas d'enfant, divorce en 1978[5] .
Surnommée dans les années 1950 la « tragédienne du strip-tease », elle commence sa carrière au Crazy Horse Saloon sous le nom de Rita Mayfern, qu'elle abandonne vite pour Rita Renoir, en hommage au peintre Auguste Renoir[8],[9].
Elle renonce au strip-tease, en opposition à la vision esthétique de la féminité du fondateur du Crazy Horse Saloon, Alain Bernardin, et se dirige vers le théâtre experimental dont elle devient une icône.
Sur scène, elle joue en 1963 L'Orestie d'Euripide au Théâtre Récamier dans une mise en scène de Gérard Vergés et la même année Les Amours de Médée de Corneille au Festival de Barentin dans une mise en scène de Jean Serge. En 1964, elle participe aux happenings de l'American Center de la place de l'Odéon[3].
En 1972, Rita Renoir crée, réalise et interprète Le Diable, une pièce de théâtre érotique qui relève du strip‐tease, du happening, de la pantomime porno‐mystique, avec la participation de son compagnon et collaborateur Jean‐Pierre George qui en assure également la régie pour le son et la lumière. La pièce est présentée et mise en scène au Théâtre de Plaisance, à Paris[14]. Elle jouera cette piece plus de 500 fois au cours de plusieurs années.
En avril 1973, à l’occasion de la 300ème, Rita Renoir livre une interview au magazine Lui[15].
Rita Renoir devient l’icône des marginaux et du théâtre expérimental, en interprétant les huit tableaux (les Ombres, Béatrice ou les jambes, le Succube, la Kleptomane, la Suicidée, la Fidèle, la Jalouse, la Voyageuse) extraits des Immortelles de Pierre Bourgeade
par Pierre-Étienne Heymann
↑Pierre Philippe-Meden, « Rita Renoir : Strip-Teaseuse, femme fatale et actrice surréaliste », la femme fatale,
de ses origines à ses métamorphoses plastiques, littéraires et médiatiques, , p 242 (lire en ligne)
↑PIerre-Philippe Medem, « Le strip-tease français du cabaret au théatre expérimental (1950 - 1970) », dans « Formes mineures
et minoritaires dans les arts du spectacle », Horizons/Théâtre, no 5, Presses universitaires de
Bordeaux, Bordeaux, 2015, p. 6-20, , p14 (lire en ligne)
↑Pierre Philippe-Meden, « Le Diable de Rita Renoir (1972), Ethnoscénologie d'un mimodrame porno-sataniste », Studia Dramatica, LXV, 1,, , p. 109-129. (lire en ligne)
↑« " LA POUPÉE ", de Jacques Audiberti », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑La date de 1973 est signalée par Rita Renoir elle-même dans Pour Julio mon corps sans hasard, texte paru dans la revue Tango n° 3 (juillet 1984), en préambule à la traduction inédite d'Hommage à une jeune sorcière de Julio Cortazar (le texte écrit en hommage à Rita Renoir, Homenaje a una joven bruja, était paru en espagnol dans le livre Territorios en 1978). Il s'agit d'une des premieres reprises de la piece crée en 1972. Elle sera remaniée entre 1972 et 1975 de nombreuses fois.
Frank Horvat (photographies) et Patrick Lindermohr (texte), J'aime le strip-tease, Éditions Rencontres, 1962
Le portrait de Rita Renoir, réalisé par Bernard Buffet, fait la couverture d'un luxueux programme numéroté, vendu à 1 000 exemplaires, pour la soirée La nuit du cinéma du au Théâtre des Champs-Élysées présentée par l'Entr'aide du cinéma 1963.
« Entretien avec Rita Renoir », dans Plexus, la revue qui décomplexe, no 3, Paris, août-
(es) Julio Cortazar, Homenaje a una joven bruja, in Territorios, Mexico-Madrid-Buenos Aires, Siglo Veintiuno, 1978
Jean-Pierre George, Le Diable et la Licorne : métaphysique du strip-tease, Paris, La Table ronde, 2004, 153 p.