Saint-Martial (Ardèche)
Saint-Martial est une commune française, géographiquement installée au pied du Massif du Mézenc, administrativement située dans le département de l'Ardèche en région Auvergne-Rhône-Alpes, et qui était autrefois rattachée à l'ancienne province du Vivarais. Le territoire de la commune bénéficie d'une importante surface forestière de moyenne montagne essentiellement composée de hêtres, de sapins de Douglas et d'épicéas. Le mont Gerbier-de-Jonc, connu pour accueillir à son pied les sources de la Loire se trouve sur le territoire communal permettant ainsi au village de bénéficier d'une certaine affluence touristique. La commune est adhérente du parc naturel régional des Monts d'Ardèche, mais aussi de la communauté de communes de la Montagne d'Ardèche. Ses habitants sont les Saint-Martialous[Note 1]. GéographieLocalisationLa commune de Saint-Martial est située dans le département de l'Ardèche, sur les contreforts du massif du Mézenc qui domine le plateau ardéchois et les monts du Vivarais. L'ensemble du territoire est localisé en zone de moyenne montagne, dans la partie du Massif central appelée Haut-Vivarais. Ce territoire fait intégralement partie de l'Ardèche, à proximité de la bordure occidentale de ce département, non loin de la limite avec le département voisin de la Haute-Loire, au niveau du village voisin de Borée. DescriptionSaint-Martial est un village dominé par les sucs volcaniques du massif Gerbier-Mézenc. Le suc de Sara, le suc de Lestrat et le suc du Gerbier-de-Jonc sont d'ailleurs situés sur le territoire communal. Cette zone des sucs volcaniques du Mézenc a été labellisée par le ministère de l'Environnement en 1992. Le Gerbier de Jonc est un suc phonolithique datant d'environ sept millions d'années : sa lave, la phonolite, est une roche volcanique acide qui émet un son particulier quand on la frappe. Le paysage de Saint-Martial a été très travaillé par l'homme jusqu'aux années 1970, d'où la présence des anciennes terrasses en balcon, sur le lac de treize hectares. Dès la seconde moitié du XXe siècle, la nature est redevenue plus sauvage avec de nombreuses landes gagnées par la forêt de l'étage montagnard (hêtres, sapins de Douglas et épicéas). Cet espace naturel exceptionnel abrite une faune et une flore précieuses comprenant de nombreuses espèces protégées. Sur la commune, les vallées du Pradal, de l'Eysse et de l'Escoutay présentent un environnement remarquable avec de ravissants hameaux aux toits de lauzes bien conservés. La vallée du Pradal est encadrée par deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF). Au sein de la localité, la rivière du Pradal, qui serpente au creux de la vallée, se jette dans l'Eysse, affluent de l'Eyrieux. Communes limitrophesLe territoire de Saint-Martial est limitrophe de cinq communes[2], toutes situées dans le département de l'Ardèche et dans le parc naturel régional des Monts d'Ardèche. Saint Martial possède la particularité d'héberger le mont Gerbier-de-Jonc, site des sources de la Loire, sur son territoire. Les communes limitrophes sont réparties géographiquement de la manière suivante :
Géologie et reliefLe lac de Saint-Martial est situé sur l'emplacement d'un ancien lac ayant rempli un maar — cratère volcanique créé par une éruption phréato-magmatique — et qui s'est vidangé lors de l'ouverture d'un exutoire naturel approximativement entre 1688 et 1738. La commune héberge sur son territoire le mont Gerbier de Jonc, suc volcanique de type phonolitique comme le Mont Mézenc, le suc de Sara et d'autres sucs — sommets volcaniques caractéristiques de la région du Velay et du haut Vivarais — datant d'environ huit millions d'années. HydrographieLe territoire de la commune est traversé par un torrent et divers rus ou ruisseaux, mais pas celui de la Loire qui prend sa source à quelques dizaines de mètres de son territoire sur les pentes du Gerbier-de-Jonc, dans la commune voisine de Sainte-Eulalie. Le principal cours d'eau traversant la commune est l'Eysse, un affluent de l'Eyrieux, prenant sa source dans le village voisin de Borée et d'une longueur de 23 km[3]. Cette source est située à proximité du mont Gerbier-de-Jonc. Ce cours d'eau présente des fluctuations saisonnières de type pluvial, fortement accentuées à la fin du printemps en raison de la fonte nivale. D'autres ruisseaux, plus modestes, traversent la commune : ClimatEn 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[6]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Sud-est du Massif Central, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 1 000 à 1 500 mm, minimale en été, maximale en automne[7]. Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 369 mm, avec 9,9 jours de précipitations en janvier et 6,2 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Les Estables_sapc », sur la commune des Estables à 10 km à vol d'oiseau[8], est de 6,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 226,7 mm[9],[10]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11]. Voies de communicationLe territoire communal est principalement traversé par trois routes départementales :
UrbanismeTypologieAu , Saint-Martial est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[12]. Elle est située hors unité urbaine[13]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction du Cheylard, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[13]. Cette aire, qui regroupe 20 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[14],[15]. Occupation des solsL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (83,2 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (84,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (73,2 %), prairies (13,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (8,6 %), zones agricoles hétérogènes (3,1 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (1,4 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1]. Hameaux et lieux-ditsVoici, ci-dessous, la liste la plus complète possible des divers hameaux, quartiers et lieux-dits résidentiels urbains comme ruraux qui composent le territoire de la commune de Saint-Martial, présentés selon les références toponymiques fournies par le site géoportail de l'Institut géographique national[17].
Risques naturelsRisques sismiquesL'ensemble du territoire de la commune de Saint-Martial est situé en zone de sismicité no 2 (sur une échelle de 5), comme la plupart des communes situées sur le plateau et la montagne ardéchoise[18].
Autres risquesToponymieLe nom de la commune est dédié au fondateur de l'Église d'Aquitaine, Martial de Limoges. Celui-ci est d'ailleurs le saint patron éponyme de multiples autres cités de France et de lieux de cultes catholiques, dont le plus renommé est l'abbaye Saint-Martial de Limoges. HistoirePréhistoire et AntiquitéDurant l'Antiquité, le territoire de Saint-Martial et de l'ensemble du Haut-Vivarais se situait aux limites de nombreux territoires de tribus gauloises dont celles des Vellaves au nord-est, celles des Segovellaunes au nord-ouest et celles des Gabales, au sud-est et celle des Helviens au sud-ouest. Si l'on tient compte des fouilles archéologiques effectuées près de la rive ardéchoise du Rhône dans les années 1960, l'oppidum de cette tribu gauloise se situait sur le plateau du Malpas, au-dessus de Soyons, le domaine des Segovellaunes devait donc s'étendre vers l'ouest, c'est-à-dire dans la région montagneuse comprise entre l'Eyrieux et le Doux, dans l'actuel Haut-Vivarais. Le découpage du diocèse médiéval plaide également en ce sens[20]. Moyen Âge et RenaissanceÉpoque ModerneVers 1640 ou 1650, le seigneur Charles de Sennecterre, baron de Privas et de Boulogne, seigneur de Saint-Martial et de Fourchades, fait achever la construction du château de Bourlatier, entrepris vingt ans auparavant par Claude de Lestrange et apporte de nouveaux aménagements à la ferme du domaine seigneurial. Par le jeu des alliances, courant à cette époque, la seigneurie de Saint-Martial ainsi que le château du Bourlatier, revient à Louis de Crussol, de 1701 à 1724. Ce seigneur, originaire de Florensac est le père d'Anne-Charlotte de Crussol de Florensac, femme de lettres et liée à Montesquieu et aux Encyclopédistes. Époque ContemporaineLe lac de Saint-Martial est un lac artificiel créé, en 1974, à partir d'une résurgence naturelle. On peut observer des habitations troglodytiques en dessous du lac. Politique et administrationAdministration municipaleEn 2020, le conseil municipal de Saint-Martial est composé de onze membres (sept hommes et quatre femmes) dont une maire, deux adjoints au maire et huit conseillers municipaux[21]. Tendances politiques et résultatsScrutins nationauxScrutins locauxListe des mairesPopulation et SociétéDémographieL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[25]. En 2022, la commune comptait 271 habitants[Note 3], en évolution de +11,52 % par rapport à 2016 (Ardèche : +2,48 %, France hors Mayotte : +2,11 %). EnseignementRattachée à l'académie de Grenoble, la commune gère une école primaire à classe unique et accueillant les enfants de la maternelle au CM2. Le bâtiment est situé dans le bourg de Saint-Martial[28]. Manifestations culturelles et festivitésLa fête locale (« V.S.D ») est organisée en août[29]. Cette fête a lieu le week end avant le 15 août. Médias
Deux organes de presse écrite sont distribués dans la commune :
CultesCulte catholiqueLa communauté catholique et l'église de Saint-Martial (propriété de la commune) dépendent de la paroisse Notre-Dame des Boutières, elle-même rattachée au diocèse de Viviers[30]. Autres cultesÉconomieAgriculture et élevageLe fin gras du MézencLe « Fin Gras du Mézenc » est une appellation d'origine désignant une carcasse bovine qui fait l'objet d'une protection au niveau européen par le biais d'une AOP. Ce produit d'élevage bovin français concerne le secteur agricole du massif du Mézenc et consiste à engraisser lentement, à l'étable, des génisses et des bœufs, rigoureusement triés, avec le foin naturel, trié lui aussi, fauché dans les prairies d'altitude afin de les mettre à la vente aux foires à la période des Pâques. Cette tradition ancienne est valorisée par une demande de reconnaissance en appellation d'origine contrôlée (AOC) formulée en 1995. Les animaux, élevés successivement au pré l'été, au minimum du 21 juin au 21 septembre, et à l'étable l'hiver, au minimum du 30 novembre au 30 mars et donc ainsi, « labellisables », sont les génisses âgées de 24 mois au minimum et les mâles castrés âgés de 30 mois minimum, élevés à Saint-Martial et dans les communes délimitées par la zone définie par l'AOC. Les éleveurs de cette zone distribuent ensuite leur production auprès d'un grand nombre de bouchers et près des restaurateurs du massif, mais aussi de la Loire, de la Drôme ou du Rhône, cette AOC étant gérée par une association chargée de suivre et contrôler la production, et des démarches de communication autour de ce produit agricole. De nombreuses « fêtes du fin gras » sont organisées dans la région, dont une à Saint-Martial[31]. TourismeCe village rural, situé en altitude et dominant un petit lac, est entouré par des sucs volcaniques de Sara, de Lestrat et du mont Gerbier de Jonc. Il est également situé dans le parc naturel régional des Monts d'Ardèche. La base nautique de loisirs du lac de Saint-Martial, avec ses principaux équipements à vocation ludique et sportive est un des principaux sites touristiques de la commune[32]. Culture locale et patrimoineMonuments
Patrimoine culturelLinguistiquement et historiquement, le territoire de Saint-Martial est situé dans la zone linguistique du Vivaro-alpin, variété du nord-occitan qui est utilisé dans la majeure partie de l'Ardèche, dans les Alpes du Sud en France et dans les vallées orientales du Piémont, en Italie. Patrimoine naturel
Personnalités liées à la commune
Héraldique
Voir aussiArticles connexesLiens externes
Notes et référencesNotes
Cartes
Références
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