Syndrome d'Ehlers-Danlos type hypermobileEhlers–Danlos syndrome
Le syndrome ou maladie d'Ehlers-Danlos de type hypermobile est l'une des formes des maladies du groupe hétérogène du syndrome d'Ehlers-Danlos. Comme les autres types de la maladie, le SED-h est une maladie du tissu conjonctif, provoquant un déficit fonctionnel du collagène et d'autres protéines du tissu conjonctif. Les gènes impliqués dans la maladie n'ont pas encore été déterminés mais l'hérédité de la maladie est connue, étant établi que les enfants d'un parent atteint du SED-h ont une probabilité de 50 % de présenter la maladie[1]. Autres nomsSyndrome d'Ehlers-Danlos type 3. Le nom latin est cutis hyperelastica pour les SED en général. ÉtiologieEn 2018, une étude prouve qu'on observe dans le SED hypermobile une différenciation abusive des fibroblastes en myofibroblastes, et la voie de signalisation provoquant ce phénomène est identifiée[2]. Pourtant, aucun gène n'est formellement identifié et les examens complexes à reproduire pour chaque patient, le diagnostic demeure clinique. Incidence et prévalenceLa prévalence du syndrome d'Ehlers-Danlos type hypermobile est fortement discutée. La plateforme ORPHANET évoque une incidence de 1 à 5 personnes pour 10 000[3], mais elle est estimée d'après le Professeur Claude Hamonet à environ 2 pour 100[4]. Le Dr Daniel Grossin, président du GERSED, évoque la possibilité que 500 000 personnes seraient atteintes, ce qui en ferait une maladie très fréquente, avec une prévalence supérieure à 1 pour 130[5]. Le nombre de cas répertoriés est bien moindre, mais l'absence de PNDS (Plan National de Diagnostic et de Soin) et donc de critères de diagnostiques consensuels ainsi que la méconnaissance de la pathologie ne permettent pas de conclure quant à la prévalence observée. Ces hypothèses de sous-diagnostic feraient grimper le chiffre. Le SED de type classique et le SED hypermobile seraient, avec le Lupus érythémateux disséminé, les pathologies les plus fréquentes du tissu conjonctif. Ce possible sous-diagnostique en ferait également le type de SED le plus répandu parmi les différents types. DescriptionLe syndrome d'Ehlers-Danlos hypermobile est généralement considéré comme le moins sévère des différents types de syndromes d'Ehlers-Danlos, même si des complications significatives, principalement musculo-squelettiques, peuvent et doivent apparaître. La peau peut être hyper-extensible, les sub-luxations et les dislocations sont courantes, elles peuvent apparaître spontanément ou avec des traumatismes minimes et peuvent être très douloureuses. La douleur chronique est également une manifestation de la maladie[1]. L'hyperlaxité articulaire (ou hypermobilité articulaire[6]) est due à une hyperélasticité des ligaments, mais aussi des tendons et muscles. SymptômesDe nombreux symptômes peuvent être associés au syndrome d'Ehlers-Danlos de type hyper mobile tels que des ecchymoses spontanées, des douleurs chroniques, que ce soit des douleurs musculaires, neuropathiques ou arthritiques, de l'asthénie (forte fatigue), des luxations ou subluxations, de l'arthrose, un temps de cicatrisation retardé, des troubles de la proprioception, des dyspareunie, prolapsus pelvien, dysménorrhée, des désordres gastro-intestinaux plus ou moins importants[1], des troubles podologiques (pieds rétracté)[7] ou un prolapsus mitral[8]. Également, la peau est très claire, élastique et fragile, pouvant se marquer ou se déchirer facilement. DiagnosticLe diagnostic du syndrome d'Ehlers-Danlos hyper mobile est, en l'absence d'identification des gènes possibles, entièrement clinique, avec possible prise en compte d'un contexte familial, et après écartement d'autres pathologies chroniques[1].
Partie 1 - Évaluation de l'hypermobilitéLa première partie des critères de diagnostic d'un syndrome d'Ehlers-Danlos hypermobile est évaluée par une échelle d'hypermobilité appelée score de Beighton. Il s'agit d'un test de 9 points qui nécessite d'avoir un minimum de 6 points pour les moins de 12 ans, 5 points pour les personnes entre 12 et 50 ans et 4 points pour les plus de 50 ans afin de valider ce critère de diagnostic.
Les manœuvres à effectuer sont : - Dorsiflexion passive des auriculaires (5ème doigt) au-delà de 90° – 1 point pour chaque main - Pouvoir toucher son avant bras avec son pouce en apposition passive – 1 point pour chaque pouce - Hyperextension du coude au-delà de 10° – 1 point pour chaque coude - Hyperextension du genou au-delà de 10° – 1 point pour chaque genou - Être capable de poser les mains au sol en position debout jambes tendues – 1 point.
Partie 2 : clinique générale et antécédentsCette 2ème partie se divise en trois parties, A, B et C. Pour valider cette deuxième partie, il faut valider les parties A+B ou A+C ou B+C ou A+B+C A - Signes cliniquesPour valider la partie A, il est nécessaire d'avoir au moins 5 des 12 points suivants :
- une extensibilité cutanée modérée - des stries atrophiques ou rougeâtres, vergetures sans antécédents majeurs (chez l'enfant, l'homme ou la femme nullipare) - des papules piezogeniques (boules blanches) bilatérales aux talons - une hernie récurrente ou des hernies multiples (inguinale, crurale, ombilicale) - des cicatrices atrophiques sur au moins deux sites différents (sans hémosidérine ou papyracées comme le SEDc) - un prolapsus du plancher pelvien, rectal ou utérin sans antécédents majeurs (chez l'enfant, l'homme ou la femme nullipare) - une dentition irrégulière ET un palais ogival - une arachnodactylie (signe du poignet de Walker des deux côtés OU signe du pouce de Steinberg des deux côtés) - un rapport envergure sur taille au moins 1,05 - un prolapsus mitral - une dilatation de la racine de l'aorte avec Z score supérieur à +2 B - antécédents familiaux de SED hypermobile au 1er degréAvoir au moins une personne de la famille au premier degré (parents, enfants, frères ou sœurs) qui répond aux critères de diagnostics d'un syndrome d'Ehlers-Danlos hypermobile sur la base des critères de New-York établis depuis 2017. C - atteintes musculo-squelettiquesAvoir au moins 1 point sur les 3 :
- des douleurs diffuses depuis plus de trois mois - Au moins 3 dislocations de la même articulation OU au moins 2 dislocations de 2 articulations différentes OU une instabilité articulaire d'au moins 2 sites sans traumatisme auparavant. Partie 3 - les critères d'exclusionsPour passer cette partie, il faut NE PAS avoir tous les points suivants :
- avoir une autre maladie acquise ou héréditaire des tissus conjonctifs, auto-immune - avoir une autre anomalie génétique des tissus conjonctifs, chondro-dysplasies.
Traitement et prise en chargeIl n'existe pas de traitement curatif de la maladie ; la prise en charge est donc uniquement symptomatique. MédicamenteuxLes traitements suivant peuvent être prescrits, selon les tableaux cliniques des patients :
Non médicamenteuxCertaines solutions relevant de la médecine physique et de réadaptation sont proposées :
Conséquences socialesLes blessures fréquentes et les ecchymoses chez les enfants malades sont parfois prises à tort comme le signe de maltraitante de la part des parents, ce qui provoque de nombreuses controverses parmi les médecins[12]. Références
Voir aussiArticles connexesLiens externesSources
Information related to Syndrome d'Ehlers-Danlos type hypermobile |