Les trois villages de Tramont sont implantés dans la vallée de la rivière de l'Aroffe, qui s'étire juste après sa source à Beuveuzin (Tramont-Lassus), jusqu'à sa confluence à Aroffe, après Tramont-Saint-André.
Tramont, Saint-André, Emy et Lassus (ban communal).
Cette vallée appartient à un plateau relief qui la ceinture et configure l'hydrologie locale des différents ruisseaux, le territoire des trois communes est essentiellement arrosé par l'Aroffe, sauf Tramont-Emy qui reçoit les eaux du ruisseau du Grand-Pré[1].
D’après les données Corine land Cover, le ban communal des trois bourgs de 1 672 hectares comprend en 2011, plus de 50 % de terres arables et de prairies, près de 43 % de forêt et 8 % de surfaces agricoles diverses[2] :
Relevé des types d'occupation du sol d'après les données CLC.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 953 mm, avec 12,8 jours de précipitations en janvier et 10,4 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Rollainville », sur la commune de Rollainville à 16 km à vol d'oiseau[6], est de 10,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 860,3 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 39,6 °C, atteinte le ; la température minimale est de −18,2 °C, atteinte le [Note 2],[7],[8].
Au , Tramont-Émy est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11].
Elle est située hors unité urbaine[12]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nancy, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[12]. Cette aire, qui regroupe 353 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[13],[14].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (53,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (53,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (53,7 %), prairies (45,8 %), terres arables (0,5 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Tramont-Enmey (1402) ; Tramon (1408) ; Tramont-en-Meix (1550) ; Tramont-Enmy (1719)[16].
Ce toponyme est d'origine latine, construit sur la préposition trans (« au-delà de ») et mons (« mont, montagne, colline ») ; soit « (village) au-delà de la montagne ou colline ».
En ancien français, la préposition enmi voulait dire « au milieu de ». Il y a trois Tramont, et Tramont-Émy se trouve au milieu de deux autres Tramont, Tramont-Saint-André et Tramont-Lassus, trois communes voisines sur le même cours d'eau[17].
Tramont (la vallée de l'Aroffe dans son relief).
Les graphies recensées par le dictionnaire topographique de la Meurthe sont pour deux autres communes[18] :
Tramont-Lassus : Tramons-Lassus (1374) ; Tramont-Lasus (1719) ; Tramont-la-Sus (1756).
Tramont-Saint-André : Tramons adfontem (1335) ; Tramont-Lajux (1352) ; Tramont-la-Fonteinne (1402) ; Tramant-la-Jus ou Saint-André (1756).
L'examen du relief dans la zone des trois communes actuelles montre que cette implantation au creux d'une vallée encaissée (env. 350–400 m d'altitude) ceinturée par un plateau (altitude env. 450 m) avec des sommets autour de 480 à 495 m, explique facilement le nom commun aux trois villages Tramont.
Histoire
Jules Beaupré cite Olry dans son répertoire archéologique en indiquant la découverte d’artefacts des époques gallo-romaines, voire ultérieures (Mérovingiens) sur le territoire des trois communes de Tramont :
« Olry mentionne quelques tumuli sur la côte du Châtelet, et des vestiges de constructions gallo-romaines. Nombreuses sépultures au Tombois, dans des carrières. Au lieudit Côte de Vicheray, beaucoup de débris de tuiles et de pierres calcinées ; au nord-ouest, longues jetées de pierres. »[19]
Les sources historiques concernant ces bourgs sont plutôt rare et Henri Lepage en a fait un résumé assez synthétique dan son ouvrage sur la Meurthe vers 1850 :
«Les trois villages de Tramont faisaient partie du domaine temporel du chapitre de la cathédrale de Toul, lequel y possédait des droits seigneuriaux, Tramont-Emy est mentionné dans plusieurs livres du XIVe siècle ; (actes de vente, de peu d'importance). Le nom de Tramont-Lassus, ne se trouve dans aucun ancien document. Quant à Tramont-Saint-André, anciennement Tramont-la-Jus, et en latin Trasmonsad fontem, il en est parlé dans une charte du mois d', par laquelle Roger de Marcey, évêque de Toul, déclare que Milon, chevalier de Battigny, a vendu au chapitre de la cathédrale ce qu'il avait à Tramant-la-Jus (quidquit habebat apud Trasmons ad fontem). Un autre titre, de 1362, fait mention du droit de morte-main auquel étaient soumis les habitants de ce village. On trouve, enfin, à la date du , une lettre par laquelle Antoine de Lorraine, comte de Vaudémont, affranchit un nommé Jean Poiré, de Tramont (sans autre indication), et sa femme, venant demeurer à Houdreville, de tous traits, tailles et servitudes, moyennant une pinte de cire pesant trois livres, payable à la recette du comté. »[20]
Le 1870, l'état-major du maréchal De Mac-Mahon est à Tramont-Lassus et sa brigade à Tramont-Emy[21].
Musée gallo-romain et mérovingien dans le village.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[24].
En 2022, la commune comptait 28 habitants[Note 4], en évolution de −9,68 % par rapport à 2016 (Meurthe-et-Moselle : −0,13 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
H. Lepage donne dans sa notice sur les trois bourgs, quelques indications sur l'activité économique avant la Première Guerre mondiale, en précisant les surfaces concernées reprises dans le tableau ci-après :
« L'hectare semé en blé et seigle peut rapporter 7 hectol., en orge et avoine 9. Poulains, veaux et moutons. Deux moulins à grains. »[27]
Village (en 1843)
Surface
totale (ha)
Labours
Près
Bois
Vignes
Tramont-Émy
391
167
21
177
0
Tramont-Lassus
575
364
52
0
159
Tramont-Saint-André
907
558
18
330
1
totaux
1873
890
91
507
160
Secteur primaire ou Agriculture
Le secteur primaire comprend, outre les exploitations agricoles et les élevages, les établissements liés à l’exploitation de la forêt et les pêcheurs. D'après le recensement agricole 2010 du Ministère de l'agriculture (Agreste[28]), les trois communes de Tramont (Emy, Lassus et Saint-André) était majoritairement orientées[Note 5] sur la production de bovins (pour le lait ou la viande) et la production porcine (auparavant sensiblement la même production ) sur une surface agricole utilisée[Note 6] d'environ 388 hectares (inférieure à la surface cultivable communale) en nette diminution depuis 1988 - Le cheptel en unité de gros bétail s'est nettement réduit de 1110 à 701 entre 1988 et 2010. Il y avait encore 8 (27 en 1988) exploitations agricoles ayant leur siège dans la commune employant 11 unités de travail[Note 7], (jusqu'à 28 auparavant) ce qui plaçait la commune parmi les rares dont l'activité agricole s'était resserrée mais maintenue.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Nécropole de l'époque mérovingienne fouillée en 1966.
Église XVIIIe.
Personnalités liées à la commune
Mgr Louis-Nestor Renault d (1872-1943), MEP, évêque titulaire d'Antiphrae(de), vicaire apostolique de Suifu (Yibin), Chine.
Mi parti de gueules au sautoir d'or accompagné de trois cailloux d'argent et en pointe d'un mont à trois coupeaux du même ; et de gueules à une colombe fondante d'argent tenant dans son bec la Sainte Ampoule d'or, accompagnée de trois cailloux d'argent.
Détails
Tramont-Émy est situé entre Tramont-Saint-André et Tramont-Lassus. Ce blason est la juxtaposition des blasons de ces deux localités. Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Voir aussi
Bibliographie
G. Hamm, Carte Archéologique de la Gaule. 54. La Meurthe-et-Moselle, Paris, 2005.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Orientation technico-économique de la commune : production dominante de la commune, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel de l'ensemble des exploitations agricoles de la commune à la production brute standard.
↑Superficie agricole utilisée : superficies des terres labourables, superficies des cultures permanentes, superficies toujours en herbe, superficies de légumes, fleurs et autres superficies cultivées de l'exploitation agricole.
↑Unité de travail annuel : mesure en équivalent temps complet du volume de travail fourni par toutes les personnes intervenant sur l'exploitation. Cette notion est une estimation du volume de travail utilisé comme moyen de production et non une mesure de l'emploi sur les exploitations agricoles.
↑« Fiche ma commune », sur sigesrm.brgm.fr : « Pour les communes 54529,530 et 531 ».
↑« Fiche communale de Tramont-Émy », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Henri Lepage, Dictionnaire topographique de la France : Dictionnaire topographique du département de la Meurthe, Paris, Impr. impériale, , p. 144.
↑Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, vol. 2, Genève, Droz, , p. 1113.
↑Henri Lepage, Dictionnaire topographique du département de la Meurthe : rédigé sous les auspices de la Société d'archéologie lorraine, Paris, Imprimerie impériale, coll. « Dictionnaire topographique de la France », (lire en ligne).
↑Jules Beaupré, Répertoire archéologique pour le département de Meurthe-et-Moselle : époques préhistoriques, gallo-romaines, mérovingiennes, (lire en ligne), p. 136.
↑Henri (1814-1887) Auteur du texte Lepage, Les communes de la Meurthe : journal historique des villes, bourgs, villages, hameaux et censes de ce département.... Volume 2 / par Henri Lepage,..., (lire en ligne), p. 591.
↑La guerre de 1870-71.... 11, 1901-1914 (lire en ligne).