La situation géographique de Vicherey peut être abordée en s’inspirant des mots de son ancien maire, Roger Wadier[1], avec son autorisation, mots figurant dans la préface d’un ouvrage intitulé Vicherey 1790.
Vicherey est située au cœur d’une petite région à laquelle sa spécificité géographique a valu dans le milieu des années 1960 la dénomination de Haut-Saintois.
Ce village a une conformation fréquente en Lorraine, en forme de croix latine, qui s’abrite d’est en ouest contre le versant nord d’une petite vallée où coule l’Aroffe, très modeste rivière qu’un caprice géologique fait disparaître dans le sous-sol karstique de la jolie vallée des « Prés-aux-Bois », à une dizaine de kilomètres de là, tandis que tout près, le village de Beuvezin en amont et de Pleuvezain en aval, pronostiquent de temps immémoriaux la bise venant de l’est ou la pluie venant de l’ouest.
Vicherey est une commune excentrée et, bien que située sur l’axe prestigieux Sion-Domrémy, loin de toute localité d’importance : 25 km de Neufchâteau, 22 km de Mirecourt, 50 km de Nancy, 40 km de Toul…
Géologie et relief
La commune se compose de 37,40 hectares de territoires artificialisés (6,29 %), 496,27 hectares de territoires agricoles (83,41 %) et 61,19 hectares de forêts et milieux semi-naturels (10,28 %)[2].
Espaces naturels[3] : Coteaux à l'Est de Vicherey[4]. Son environnement est fait de prairies qui se nourrissent dans l’argile profonde, et de vergers de mirabelliers qui s’étagent sur les collines.
Sa vieille église romane domine le village depuis ses 420 m d’altitude et, depuis ce plateau, on devine au nord la grande forêt de Saint-Amon par delà la vallée suspendue des trois Tramont (Tramont-Saint-André, Tramont-Emy, Tramont-Lassus), et un horizon de côtes où se découpent à l’ouest les profils de la Côte Saint-Jean (494 m), du Haut de Bouleau (468 m) et du Grand Mont (478 m).
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 927 mm, avec 12,7 jours de précipitations en janvier et 9,7 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Rollainville », sur la commune de Rollainville à 15 km à vol d'oiseau[8], est de 10,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 860,3 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 39,6 °C, atteinte le ; la température minimale est de −18,2 °C, atteinte le [Note 1],[9],[10].
Au , Vicherey est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[13].
Elle est située hors unité urbaine[14] et hors attraction des villes[15],[16].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (83,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (83,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (43,7 %), prairies (39,6 %), forêts (10,4 %), zones urbanisées (6,3 %)[17]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Voies de communications et transports
Voies routières
A31 (aussi appelée autoroute de Lorraine-Bourgogne). Échangeurs Châtenois, Colombey-les-Belles, Bulgnéville.
À partir de l'été 2021, l’aéroport d’Épinal-Mirecourt est devenu le "pélicandrome"[18] de la Zone Est et servira ainsi de base de ravitaillement et d’intervention pour les avions bombardiers d’eau connus sous le nom de Dash 8.
C’est peut-être son caractère excentré qui, au fil des aléas du temps, en a fait un bourg d’importance, non pas tant par sa démographie que par la richesse de son occupation et de son histoire…
Gallo-romaine quand l’agglomération s’appelait Viskerium[20] ou Viskeriacum. Dénomination qui, avec son radical « sk », pourrait renvoyer à une occupation beaucoup plus ancienne, gauloise quand Toul était la capitale des Leuques, voire plus antérieure encore…
Au Moyen Âge, le chapitre de Toul a érigé un château à l’emplacement de l’ancien palais de Dagobert. Ce château fut l’objet de nombreux sièges, dont celui, victorieux, de Charles le Téméraire qui s’en empara en 1475, jusqu’au dernier en 1635, pendant la guerre de Trente Ans, au cours de laquelle les Français et leurs alliés les Suédois anéantirent l’édifice. Il ne resta plus qu’une partie du donjon, rasée au milieu du XIXe siècle, la tour de l’église actuelle et la chapelle, devenue église paroissiale après avoir été surélevée et fortifiée.
Sous la Révolution, la prévôté de Vicherey fut coupée en deux entre la Meurthe (aujourd'hui Meurthe-et-Moselle) et les Vosges, lors de la création des départements en 1790. Vicherey fut choisi comme chef-lieu d'un canton regroupant les communes de Tranqueville, Morelmaison, Saint-Paul, Dommartin, Rainville, Maconcourt, Pleuvezain, Soncourt, Aroffe et Aouze.
La commune de Vicherey fait partie de deux Sivom (syndicat intercommunal à vocation multiple) pour l'eau et les écoles.
Elle adhère depuis 1992 à l'Epci (établissement public de coopération intercommunale) « Pays de Colombey et du Sud Toulois »[22] dont la vocation est de promouvoir les potentialités touristiques et de lutter contre la désertification du milieu rural.
Budget et fiscalité 2023
En 2023, le budget de la commune était constitué ainsi[23] :
total des produits de fonctionnement : 266 000 €, soit 1 378 € par habitant ;
total des charges de fonctionnement : 170 000 €, soit 881 € par habitant ;
total des ressources d'investissement : 35 000 €, soit 181 € par habitant ;
total des emplois d'investissement : 106 000 €, soit 551 € par habitant ;
endettement : 205 000 €, soit 1 063 € par habitant.
Avec les taux de fiscalité suivants :
taxe d'habitation : 12,68 % ;
taxe foncière sur les propriétés bâties : 47,02 % ;
taxe foncière sur les propriétés non bâties : 32,15 % ;
taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 0,00 % ;
cotisation foncière des entreprises : 0,00 %.
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2021 : médiane en 2021 du revenu disponible, par unité de consommation : 19 810 €[24].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[28].
En 2022, la commune comptait 158 habitants[Note 2], en évolution de −15,51 % par rapport à 2016 (Vosges : −2,96 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Maison de Santé (trois médecins, un dentiste, deux masseurs-kinésithérapeutes, trois infirmières, une diététicienne, une pédicure-podologue et une psychologue).
L'abside et le chœur sont de style roman (XIIe siècle), ainsi que son clocher.
Certains éléments remarquables comme l'abside extérieure à double archivolte cintrée et ogivale, surmontée d'une corniche supportée par des modillons extrêmement curieux, mélangeant des figures humaines monstrueuses à un bestiaire fantastique[36].
D'autres parties sont datées du XVIe siècle. L'ensemble est classé Monument Historique par arrêté du , ainsi qu'un important mobilier intérieur[37] :
À l'intérieur de l'église est présentée une œuvre picturale contemporaine représentant les 16 tableaux de l'Apocalypse, par le peintre Philippe de Belly[44].
La trace des fossés persiste, un pan de muraille soutient encore l'ancienne cour du château au sud, un reste d'enceinte et d'une tour du château est partiellement dégagé.
La salle de justice où François de Neufchâteau exerça ses fonctions de juge de paix.
La demeure très transformée où sa seconde femme Marie Pommier fut assassinée en 1804, et qui appartint auparavant à Mme de La Roche-Ennor, nourrice de Louis XVI.
Halles en bois de la fin du XVIe siècle, sous lesquelles fut construit en 1829 l’actuel bâtiment mairie-lavoirs, unique dans les Vosges (les lavoirs ont été restaurés et réhabilités en bibliothèque) l'édifice est inscrit sur l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du [45].
La maison seigneuriale dite « des Beaumont de Vernancourt », du nom de la famille de ses premiers propriétaires (grille d’escalier forgée dans les ateliers de Jean Lamour, haut-relief en plâtre représentant une scène champêtre au pied du château, vitraux de fenêtres)
Fenêtres à meneaux, pierres de façades sculptées...
Personnalités liées à la commune
Nicolas François de Neufchâteau (1750-1828), homme de lettres, homme politique et homme de science, personnalité riche et multiple. Ayant acquis un petit domaine à Vicherey, il y fut maire et juge de paix. Il repose au cimetière du Père Lachaise, dans la tombe correspondant à la concession no 28-1828, XIe division, 2e ligne, enclos Delille.
René Martin, inspecteur d’académie et historien[46].
Charles Étienne Rouyer (1760-1794), général des armées de la République, tombé au champ d'honneur, y est né[47].
Philippe de Belly, qui a réalisé l'œuvre picturale contemporaine représentant les 16 tableaux de l'Apocalypse dans l'église[48].
Commentaires : Ce sont les armes du chapitre de la cathédrale de Toul, rappelant que Vicherey était le chef-lieu d’une châtellenie et d’une prévôté de l’évêché de Toul[49].
(fr) Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑« Fiche communale de Vicherey », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Augustin Calmet, Histoire de Lorraine... depuis l'entrée de Jules César dans les Gaules, jusqu'à la cession de la Lorraine, arrivée en 1737, inclusivement, avec les pièces justificatives, (lire en ligne), Livre neuvième, paragraphe I.VI.