Verset du TrôneLe verset du Trône (en arabe : آية الكرسي, ʾāyatu-l-kursī) est le 255e verset de la 2e sourate (intitulée al-Baqara) du Coran. Énoncé
HistoriquePour Imbert, la plus ancienne version épigraphique de ce verset provient d'un palais ommeyade et date de 710. Dans un autre graffito, cette formule est suivie d'une malédiction contre celui qui l’effacerait. « La présence de ces malédictions après des citations coraniques nous rappelle que jusqu’à la fin de l’époque omeyyade, l’unanimité n’était sans doute pas encore faite autour d’une version unifiée et standardisée du texte: des amalgames ou des citations adaptées du Coran étaient encore courantes sur les pierres. Certains, semble-t-il, ne les appréciaient pas. »[1]. InfluencesSelon Azaiez, si la méthode d’analyse rhétorique développée par Cuypers est appliquée au verset 255 dit du Trône, on remarque une symétrie concentrique de forme (ABCD / x / D’C’B’A’). L'ensemble converge vers l'idée que « la connaissance de Dieu embrasse toutes choses »[1] Le verset est un hymne de glorification de Dieu. Pour Dye, l'usage de l'expression « vivant et subsistant [...] est le calque d’une formule araméenne (qui reprend Ps 121:4) que l’on rencontre dans le livre de Daniel araméen (6:27) et dans le targum (palestinien) du Pseudo-Jonathan ». El Badawi associe ce verset à l’évangile selon Matthieu dans sa version syriaque tandis que Grodzki y voit des réminiscences d'Isaïe et du psaume 121[1]. Dye y voit un texte probablement liturgique tandis que Hilali confirme l'aspect indépendant de ce verset 255[1]. InterprétationPour Poupard, « La conception musulmane de Dieu souligne sa grandeur. Sensible à travers tout le Coran, et singulièrement dans le verset du Trône (2, 255), cette grandeur caractéristique et particulière naît de la solitude absolue propre à Allâh. Le Dieu biblique, au contraire, veut communiquer même sa sainteté : « Soyez saints, car je suis saint, moi, le Seigneur, votre Dieu » (Lv 19, 2). Il a fait l’homme « à son image » et à sa « ressemblance » (Gn 1, 27 ; 5, 1-3). La différence est ici radicale avec Celui dont le Coran affirme : « Rien n’est à Sa ressemblance » (42, 11)[2]. » Le Coran utilise néanmoins des métaphores et des comparaisons pour évoquer Allah. Il évoque ses mains, sa face... « tandis que le non moins célèbre Verset du trône présente Dieu sur son trône céleste »[3]. Kursî désigne le « Siège ou trône de Dieu ». Il est particulièrement présent dans les inscriptions anciennes. Il désigne aussi, par la suite, le pupitre servant de support au Coran dans les mosquées[4]. Ce terme est aussi utilisé, dans le Coran, pour évoquer le trône de Salomon[5]. Notes et références
Voir aussiArticles connexesBibliographie
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