Vol Spanair 5022
Le vol Spanair 5022 était un vol intérieur espagnol assuré par la compagnie aérienne Spanair et l’Alliance Star Alliance entre l'aéroport international de Madrid-Barajas et l'aéroport de Gran Canaria (Las Palmas). Le , l'avion opérant ce vol, un McDonnell Douglas MD-82, s'écrase à côté de la piste 36L lors de la phase de décollage, faisant 154 victimes parmi les 172 personnes à bord. Cet accident est actuellement la quatrième catastrophe aérienne la plus meurtrière survenue en Espagne, et la pire depuis celle du vol Avianca 011 survenue en 1983[1]. Bien qu'il s'agisse du seul accident mortel subit par Spanair au cours de ses 25 années d'existence, il a encore aggravé l'image déjà négative de la compagnie aérienne à l'époque, et a exacerbé ses difficultés financières. Elle a cessé ses activités le . Contexte de l'accidentL'appareil, un McDonnell Douglas MD-82, immatriculé EC-HFP et âgé de 15 ans, devait effectuer un vol passager entre l'aéroport international de Madrid-Barajas et l'aéroport de Gran Canaria dans les Îles Canaries. Ce vol, effectué par Spanair, était aussi commercialisé en partage de code par la compagnie allemande Lufthansa sous le nom de vol LH 2554. En pleine période de vacances, l'avion était pratiquement complet, avec 166 passagers (sur 170 places en cabine ) et six membres d'équipage à bord, dont le commandant de bord de 39 ans, Antonio Garcia Luna, et le copilote de 31 ans, Francisco Javier Mulet. Description chronologique de l'accident
BilanCent-soixante-douze personnes se trouvaient à bord, dont vingt-deux enfants et six membres d'équipage. Cent-cinquante-trois personnes ont trouvé la mort dans l'accident et dix-neuf ont été blessées[3]. L'un des blessés est mort le [4]. Les victimes sont majoritairement espagnoles. Elles comprennent également quatre Allemands, trois Français, deux Suédois, un Bulgare et un Gambien. L'identification des victimes est rendue difficile, de nombreux corps étant carbonisés. Les enquêteurs auront recours à des tests ADN[5] et aux identifications dentaires. Le , l'identification des 154 corps est terminée[6].
Suites immédiatesÀ la suite de cet accident, les décollages de l'aéroport de Madrid sont suspendus jusqu'à 17 heures, tandis que les atterrissages étaient « régulés ». Le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a interrompu ses vacances et est arrivé en fin d'après-midi à l'aéroport avec le ministre de l'Intérieur, Alfredo Pérez Rubalcaba, la ministre de l'Équipement, Magdalena Álvarez et le ministre du Travail Celestino Corbacho. Le lendemain, le roi et la reine d'Espagne se recueillent à la chapelle ardente installée au palais des congrès de la capitale espagnole et s'entretiennent avec les familles. Un deuil de trois jours a été décrété dans la région et dans la ville de Madrid. Enquête et causes de l'accidentL'enquête a été confiée à la Commission espagnole d'enquête sur les accidents de l'aviation civile. Les boîtes noires ont été retrouvées et semblaient exploitables, bien qu'endommagées[7]. Comme l'appareil impliqué est de conception américaine, le Conseil National de la Sécurité des Transports (NTSB) a pour obligation d'ouvrir une enquête, et a participé à l'investigation en cours, avec l'aide des sociétés Boeing et Pratt & Whitney[8]. Selon les premiers témoignages des survivants et le personnel de l'aéroport, à la suite d'un incident technique, l'avion était retourné à l'aérogare pour réparation. Cette dernière s'est limitée à débrancher le fusible de chauffage d'une sonde, alors que la panne concernait un relais commandant plusieurs équipements, dont l'alarme des volets et des becs d'aile. Des passagers auraient tenté de descendre. Le pilote s'y serait opposé. L'appareil a alors essayé de décoller une deuxième fois. Une vidéo prise par l'aéroport a été communiquée aux médias dans les jours suivant l'accident. D'après les investigations menées à la suite de l'accident, l'avion n'était pas configuré correctement pour le décollage, ses volets et becs de bord d'attaque n'étant pas déployés, ce qui a provoqué un décrochage de l'avion dans les secondes qui ont suivi son envol. L'accident est attribué à plusieurs facteurs parmi lesquels[2] :
MédiasL'accident a fait l'objet d'un épisode dans la série documentaire télévisée Air Crash, nommé « Retard mortel » (saison 15 - épisode 7). Références
Voir aussiArticles connexes
Liens externes
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