Ornes
Ornes est une commune française située dans le département de la Meuse, en région Grand Est. Bien qu'elle comporte quelques maisons et garde une poignée d'habitants permanents, la commune est classée comme « morte pour la France ». Elle fait partie des neuf villages français détruits durant la Première Guerre mondiale non reconstruits car classés en zone rouge du département de la Meuse[1]. GéographieLocalisationOrnes est située sur le chemin départemental 24, au pied des côtes qui bordent à l'est le cours de la Meuse, à une douzaine de kilomètres à vol d'oiseau au nord-est de Verdun. L'Orne, un ruisseau qui, devenu rivière, se jette dans la Moselle à Richemont près de Hagondange, prend sa source sur le territoire de la commune. Le village est maintenant situé en bordure de la forêt domaniale de Verdun qui recouvre les côtes et camoufle les milliers de trous d'obus tombés durant la Première Guerre mondiale et encore parfaitement visibles aujourd'hui. Communes limitrophesHydrographieRéseau hydrographiqueLa commune est traversée par la ligne de partage des eaux entre les bassins versants du Rhin et de la Meuse au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par l'Orne, le ruisseau de Bezonvaux, le ruisseau de Curemont, le ravin des Renard, le ruisseau de Russe et le ruisseau de l'Étang des Crocs[2],[Carte 1]. L'Orne, d'une longueur de 86 km, prend sa source dans la commune et se jette dans la Moselle à Richemont, après avoir traversé 25 communes[3]. ![]() Trois plans d'eau complètent le réseau hydrographique : les étangs de Chappe (5,4 ha), l'étang debat (10,4 ha) et l'étang des Crocs (7,4 ha)[Carte 1],[4]. Gestion et qualité des eauxLe territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Bassin ferrifère ». Ce document de planification concerne le périmètre des anciennes galeries des mines de fer, des aquifères et des bassins versants hydrographiques associés qui s’étend sur 2 418 km2. Les bassins versants concernés sont celui de la Chiers en amont de la confluence avec l'Othain, et ses affluents (la Crusnes, la Pienne, l'Othain), celui de l'Orne et ses affluents et celui de la Fensch, le Veymerange, la Kiesel et les parties françaises du bassin versant de l'Alzette et de ses affluents (Kaylbach, ruisseau de Volmerange). Il a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est la région Grand Est[5]. La qualité des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2]. ClimatEn 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[6]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[7]. Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 915 mm, avec 13,2 jours de précipitations en janvier et 9,4 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Rouvres-en-woevre », sur la commune de Rouvres-en-Woëvre à 16 km à vol d'oiseau[8], est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 668,3 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40,2 °C, atteinte le ; la température minimale est de −15,4 °C, atteinte le [Note 2],[9],[10]. Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[11]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[12]. UrbanismeTypologieAu , Ornes est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[13]. Elle est située hors unité urbaine[14]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Verdun, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[14]. Cette aire, qui regroupe 103 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[15],[16]. Occupation des solsL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (88,7 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (87,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (71,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (16,9 %), prairies (7,9 %), terres arables (3,5 %)[17]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3]. ![]() ToponymieLe nom de la localité est attesté sous les formes Urna (812) ; Orna in Wapria (1015) ; Orna (1047) ; Allodium de Orna (1051) ; Orne (1156)[18] ; Ornes (1793) ; Ornes (1801)[19]. Anciennement, une partie de ce village s'appelait Semoune « source de l'Orne », de summuse « source » et Orne[21]. HistoireLe village existait déjà en 1046 et dépendait de l'abbaye Saint-Maur de Verdun. Affranchi en 1251, il devint le chef-lieu d'une baronnie importante, d'un bailliage et d'une prévôté. En 1285, Aubert ou Albert d'Ornes se trouve parmi les invités du comte de Chiny à Chauvency-le-Château : il combat lors du célèbre tournoi (relaté par Jacques Bretel) aux côtés des Briey, Rosières, Cumières et Creuë. En 1653, les troupes lorraines, catholiques, investissaient le château d'Ornes dont les seigneurs avaient suivi le mouvement de la Réforme. Le , le tonnerre des canons marque le début de la bataille de Verdun. Situé sur le secteur de Verdun, le village, pris par les troupes allemandes le , sera repris par les Français le . Entre-temps il aura été totalement ruiné sous l'acharnement des échanges d'artillerie. Avant sa destruction, Ornes était un village important puisque sa population a dépassé les 1 300 habitants vers le milieu du XIXe siècle. Plusieurs moulins et ateliers de tissage en faisaient partie. À la veille de 1914 restaient encore plus de 700 habitants, vivant de l'agriculture et de l'artisanat. Ornes servait de bourg vis-à-vis des villages environnants. Sur les dernières années de la vie d'Ornes, on pourra consulter l'ouvrage très documenté du chanoine Charles Laurent, ancien directeur du grand séminaire de Verdun : « Ornes, la vie et la mort d'un village meusien », publié dans les Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de Bar-le-Duc (Tome 49). Ouvrage disponible sur Gallica: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k33458081.texteImage[22] Politique et administrationListe des mairesMaires d'Ornes avant sa destructionMaires après la destruction de la communeComme les autres villages détruits, Ornes a conservé son statut de commune. Un maire et deux adjoints sont nommés par le préfet de la Meuse. Depuis 2008, le maire de la commune est à nouveau élu. ÉlectionsFait assez rare pour être souligné, les électeurs d'Ornes ont voté à hauteur de 100 % pour Marine Le Pen lors du deuxième tour de l'élection présidentielle de 2017[26]. À noter cependant que sur les dix électeurs inscrits, trois se sont abstenus et un a voté blanc[27]. En 2022 les électeurs d'Ornes ont une nouvelle fois voté à hauteur de 100 % pour Marine Le Pen lors du deuxième tour de l'élection présidentielle de 2022[28]. Cette fois cependant si sur les dix électeurs inscrits, trois se sont abstenus et il n'y a eu aucun vote blanc. En 2024, les électeurs d'Ornes sont les seuls en France à avoir voté à 100% pour le Rassemblement national, cette fois ci dirigée par Jordan Bardella lors des élections européennes 2024[29]. Sur les dix électeurs inscrits, quatre se sont abstenus et il n'y a eu aucun vote blanc. Population et sociétéDémographieL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[31]. En 2022, la commune comptait 8 habitants[Note 6], en évolution de +33,33 % par rapport à 2016 (Meuse : −4,4 %, France hors Mayotte : +2,11 %). Liste des curés
ÉconomieNéant, lieu de mémoire (commune « morte »)[1]. Culture locale et patrimoineLieux et monuments
Personnalités liées à la communeHéraldique
Voir aussiBibliographie
L'association Sur les Pas d'André Maginot a réédité l'ouvrage en l'actualisant avec l'histoire et les photos des années postérieures à 1938.
Articles connexes
Liens externes
Notes et référencesNotes
Cartes
Références
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