Grammaire de l'espérantoLa grammaire de l’espéranto est l’ensemble des règles qui dictent le fonctionnement de l’espéranto. Elle est régulière dans le but d'un apprentissage facile. La construction des mots est celle des langues agglutinantes, c’est-à-dire basée sur l’utilisation de briques de sens élémentaires. Une grande flexibilité dans la construction des phrases est possible. Ceci permet une communication efficace avec un stock relativement restreint de racines. Tous les morphèmes sont invariants. HistoireLa grammaire de l’espéranto est exposée pour la première fois dans le livre Langue Internationale, paru en 1887 à Varsovie. Une synthèse, sous la forme de 16 règles, est présentée en 1905 dans le Fundamento de Esperanto, adopté à l’unanimité lors du premier congrès universel de 1905. Après la publication des règles en 1905, des grammaires plus complètes ont été publiées, telles que la Plena Analiza Gramatiko, de Kalocsay et Waringhien, ou le Plena Manlibro de Esperanta Gramatiko, de Wennergren. ÉcritureAlphabet
Remarque. ― Les typographies qui n’ont pas les caractères ĉ, ĝ, ĥ, ĵ, ŝ, ŭ, peuvent les remplacer par cx, gx, hx, jx, sx, ux. Signes de ponctuationLeur utilisation est proche du français. Il y a néanmoins quelques différences notables. La virgule sépare les propositions entre elles[J 1]. PhonologieChaque mot se prononce comme il est écrit. L’accent tonique se place toujours sur l’avant-dernière syllabe. 21 lettres non accentuées se prononcent approximativement comme dans l'alphabet phonétique international, le "c" se prononce "ts"; les lettres accentuées, - ĉ, ĝ, ĥ, ĵ, ŝ, ŭ -, correspondent à une deuxième prononciation fréquente dans des langues européennes. AccordsGenreL'espéranto n’a pas de genre grammatical[W 1],[1]. Par contre, certaines racines ou suffixes peuvent porter une signification socialement genrée[W 1]. Ainsi, originellement, les racines et suffixes peuvent avoir un sens masculin (comme sinjor ou -ĉj-), féminin (comme femal, -in- ou -nj-) ou neutres[W 2]. La grande majorité des racines sont d’ailleurs dans cette troisième catégorie[W 3]. L’espéranto connait des propositions d’alternatives neutres à ces racines socialement genrées, telle que pajtr à la place de patr[W 4]. Il y a également des propositions pour désigner les genres non-binaires, comme le suffixe -ip-[W 5]. NombreEn espéranto, les noms communs, les adjectifs, ainsi que les mots-simples en -u, -a et -o[N 1] peuvent être différenciés selon leur nombre[W 7]. L’espéranto possède seulement deux nombres grammaticaux : le singulier et le pluriel[W 7]. Le pluriel est toujours marqué par l’utilisation de la lettre finale -j, après la lettre finale -o, -a ou -u[W 7]. Par exemple, tago signifie « un jour », alors que tagoj signifie « des jours »[W 7]. Lorsqu’il existe un ensemble de plusieurs entités, le suffixe -ar- permet de créer le nom désignant le collectif[W 7]. Par exemple, arbo signifiant « un arbre », on peut former arboj pour « des arbres » et arbaro pour « une forêt » (un ensemble d’arbres)[W 8]. CasNominatifC'est le cas sujet. Il s'emploie aussi après les prépositions, sauf si l'on veut déterminer une direction non indiquée par la préposition (voir accusatif) AccusatifL'accusatif s'applique à tout complément sans préposition, ou à la destination d'un déplacement, quand la préposition ne l'indique pas. Mi legas libron, je lis un livre; mi iras supren, je vais en haut[2] Il se caractérise par la terminaison -n, et il peut s'adjoindre non seulement aux pronoms comme en anglais ou français (I, me; je, me...) mais aussi aux noms, aux adjectifs épithètes et aux adverbes de lieu s'il y a un mouvement vers une direction à atteindre. Si l’on veut qu’une langue internationale excelle dans la traduction de textes originaux de toutes les cultures, l’accusatif est irremplaçable[3]. Il apporte plus de clarté, qualité essentielle d'une bonne communication internationale. Zamenhof, dans Lingvaj Respondoj[4], Réponses sur la langue, a fourni des explications complémentaires :
Classes grammaticalesNomsLes noms en espéranto sont marqués par la lettre finale -o[W 9]. Ils permettent de désigner des entités[W 9]. Ils s'accordent en nombre (par ajout de -j pour le pluriel) et en cas (par ajout de -n pour l'accusatif)[W 9]. Deux catégories de noms sont identifiées en espéranto : les noms communs et les noms propres[W 9]. Si le nom est au singulier et nominatif (c'est-à-dire que la dernière lettre est « o »), ce « o » peut être remplacé par une apostrophe[W 9]. Cinq usages des noms en espéranto sont identifiés[W 10] :
Noms communsLe nom commun désigne les êtres ou les choses d'une même espèce, un représentant d'un ensemble comme en français. Noms propresLe nom propre désigne un être ou une chose unique. Il prend une majuscule comme en français. Il est normalement écrit sans article, sauf s'il est formé de noms communs, la Nigra Maro, la mer Noire et s'il est précédé d'un adjectif qualificatif, la longa Amazono -le long Amazone-, ou d'un nom commun la rivero Gango, le fleuve Gange[5]. AdjectifsLes adjectifs en espéranto sont marqués par la lettre finale -a[W 11]. Ils permettent de désigner les essences, qualités, appartenances ou relations : ils sont utilisés pour décrire les noms et les pronoms[W 12]. Ils s'accordent en nombre (par ajout de -j pour le pluriel) et en cas (par ajout de -n pour l'accusatif) selon le nombre et le cas du nom auxquels ils sont rattachés[W 11]. Généralement, les adjectifs se positionnent devant les noms qu'ils qualifient[W 11]. Toutefois, il est possible d’en trouver après[W 11].
Lorsque le contexte le permet, le nom qualifié peut être éliminé pour ne garder que l'adjectif, comme dans la phrase La palaco de la imperiestro estis la plej belega [palaco] en la mondo (« Le palais de l’empereur est le plus beau du monde »)[W 13]. Ce processus est très utilisé quand il s’agit d’exprimer les heures ou les dates : Hodiaŭ estas la dudek sepa [tago] de Marto (« Aujourd’hui, c’est le 27 mars »), Estas la dek-unua [horo] kaj duono (« Il est onze heures et demie »)[W 13]. AdverbesL’adverbe dérivé est caractérisé par la terminaison « -e » (Règle 7 du Fundamento). Exemple : rapide (rapidement) Ses degrés de comparaison se marquent de la même manière que ceux de l’adjectif. Ex. : mi-a frat-o pli bon-e kant-as ol mi ; mia frato pli bone kantas ol mi — « mon frère chante mieux que moi ». L'adverbe de lieu en -e indique le locatif (le lieu où l'on est). L'adverbe de lieu se met à l'accusatif en -en pour indiquer le mouvement vers une direction. VerbesEn espéranto, le verbe se conjugue de façon régulière[J 2]. Le verbe ne change ni selon la personne, ni selon le nombre[J 2]. Le verbe est marqué par la finale -i pour l’infinitif, -as pour le présent, -is pour le passé, -os pour le futur, -us pour le conditionnel et -u pour le volitif[W 14]. Le verbe à l’infinitif est traditionnellement considéré comme la forme de base, et est utilisé comme entrée dans les dictionnaires[W 14].
Ces terminaisons permettent d'exprimer n'importe quel concept sous forme de verbe : muziko « musique » → li muzikas « il joue de la musique », ĝoja « gai » → ĝoji « se réjouir ». Cette possibilité est notamment exploitée pour former des verbes d'état à partir d'adjectifs : « elle est belle » peut se dire aussi bien ŝi belas que ŝi estas bela. À l'inverse du français, mais à l'exemple des langues slaves, l'espéranto ne pratique pas la concordance des temps. Leur usage relève des seules exigences de la pensée. Toute proposition conserve en subordination le même temps qu'elle aurait si elle était principale, à l'exemple du grec ancien, ce qui simplifie la question du style indirect : Mi ne sciis ke li venos. « Je ne savais pas qu'il viendrait ». D'autres affixes permettent d'exprimer diverses nuances d'aspect :
Participes et temps composésLe système verbal comporte également des participes présents, passés et futurs, marqués respectivement par -ant-, -int- et -ont- pour la voix active et -at-, -it- et -ot- pour la voix passive. Ils peuvent se combiner à l'auxiliaire esti pour former des temps composés qui expriment l'aspect progressif avec les participes présents, le passé récent avec les participes passés, le futur proche avec les participes futurs. En pratique, l'usage de ces temps composés est assez restreint, surtout à l'actif, la préférence allant à l'usage d'adverbes temporels[J 3]. Exemples de participes actifs
Exemples de participes passifs
Esti (être) est le seul verbe auxiliaire : La bildo estas presita signifie oni presis la bildon (l'image est imprimée). La bildo estas presata signifie oni presas la bildon (l'image est en train d'être imprimée). TransitivitéUn verbe transitif peut recevoir un complément d'objet direct (c.o.d.). Un verbe intransitif ne peut pas en recevoir. Un verbe transitif permet le passage au mode passif, procédure de retournement, par ex. le chat mange la souris, -la kato manĝas la muson- ; la souris est mangée par le chat , - la muso estas manĝata de la kato. Un verbe intransitif ne permet pas le passage au mode passif puisque le verbe n'a pas de c.o.d. La transitivité des verbes en espéranto est très majoritaire et généralement fixée[6], et il n'est pas possible de déduire régulièrement si un verbe formé par simple ajout des marques de conjugaison à un radical est ou non transitif. Il faut donc apprendre le sens des verbes avec des exemples. Cependant, deux suffixes permettent d'en modifier la valence :
Par ailleurs, la préfixation d'une préposition aboutit généralement à transitiver un verbe intransitif :
PronomsL'espéranto possède des pronoms personnels et des pronoms possessifs[W 15]. Il possède également des pronoms démonstratifs, indéfinis, interrogatifs, collectifs et négatifs appelés mots-simples (pour plus de détails, voir la section associée)[J 5]. Pronoms personnels
Tous les pronoms personnels peuvent recevoir la marque de l’accusatif -n[W 15]. Le pronom si désigne la même personne que le sujet de la phrase[W 15]. Il permet de lever les potentielles ambiguïtés de compréhension[J 6]. Par exemple, la phrase française « Il se promène avec sa sœur » est ambiguë[J 6]. Cette formulation ne permet pas de savoir s’il s’agit de la sœur du sujet (il) ou pas[J 6]. En espéranto, le pronom si permet cette différence : li promenas kun sia fratino (« Il se promène avec sa sœur à lui »), li promenas kun lia fratino (« Il se promène avec la sœur d’un autre »), li promenas kun ŝia fratino (« Il se promène avec la sœur d’une autre »)[J 6]. Par son fonctionnement, le pronom si ne peut pas être utilisé comme sujet[J 6]. Pronoms et adjectifs possessifs
Les pronoms et adjectifs possessifs sont dérivés des pronoms personnels avec le suffixe adjectival -a[W 16]. Les pronom possessifs sont construits de plus avec l'article "la" précédant l'adjectif possessif : la mia, le mien etc.l Ils peuvent également prendre la marque du pluriel -j et de l'accusatif -n[W 16]. Les adjectifs possessifs sont utilisés comme des déterminants lorsqu'ils sont utilisés avec des noms : Mia domo estas granda (« Ma maison est grande »)[W 17]. Toutefois, lorsqu'ils apparaissent seuls, ils ne sont des déterminants : Tiu ĉi libro estas mia (« Ce livre est à moi »)[W 17]. Lorsque le contexte le permet, le nom peut être abandonné pour ne garder que le pronom possessif : Via pano estas malpli freŝa, ol mia [pano] (« Ton pain est moins frais que le mien »)[W 18]. DéterminantsArticleL'espéranto possède un article défini invariable : la[W 19]. Il est utilisé pour désigner quelque chose de précis, de telle sorte que l'interlocuteur sache ce qui est désigné[W 19]. Le déterminant la peut être élidé, c'est-à-dire que le « a » est remplacé par une apostrophe :
— Louis-Lazare Zamenhof, La Espero Il n'existe pas d'article indéfini, comme un, une ou des en français[W 20]. PrépositionsChaque préposition possède en espéranto, un sens immuable et bien déterminé, qui en fixe l’emploi. Cependant, si le choix de celle-ci plutôt que de celle-là ne s’impose pas clairement à l’esprit, on fait usage de la préposition je qui n’a pas de signification propre. Ex. : ĝoj'i je tio ― s’en réjouir, rid'i je tio ― en rire, enu'o je la patr'uj'o ― regret de la patrie. La clarté de la langue n’en souffre aucunement, car, dans toutes, on emploie, en pareil cas, une préposition quelconque, pourvu qu’elle soit sanctionnée par l’usage. L’espéranto adopte pour cet office la seule préposition 'je'. À sa place on peut cependant employer aussi l’accusatif sans préposition, quand aucune amphibologie n’est à craindre. Règle 8. Toutes les prépositions sont suivies par un complément au nominatif [N 5]. Cependant, pour des prépositions de lieu qui n'indiquent pas par elles-mêmes le mouvement, par exemple en (français en, dans), on peut rencontrer l'accusatif, la désinence -n sert alors à signifier le mouvement jusqu'à la position indiquée par la préposition. Ex. Balai la polvon sub la lito kaj ne balai ĝin sub la liton. Balayer la poussière sous le lit et non en la (poussant) sous le lit Règle 14. La signification des prépositions est univoque[N 6]. La préposition universelle « je » a, seule, un sens variable et indique surtout le temps, l'heure et les dimensions. Elle peut être utilisée dans les cas douteux : Mi parolas pri vi (Je parle de vous) ; Je kioma horo? (À quelle heure ?) ; Kredi je io (Croire en quelque chose). Tous les compléments des verbes d'action qui ne sont pas introduits par une préposition prennent la désinence -n. Ex. Vojaĝi eksterlanden, Voyager à l'étranger
Mots-simplesLes mots-simples[N 7] constituent un ensemble de 45 mots d’usage courant[J 5]. En espéranto, ils sont aussi connus sous le nom de tabelvortoj (« mots du tableau »), dû à leur présentation sous forme de tableau[J 5],[W 21]. Ces mots suivent une construction logique basée sur deux éléments : une partie antérieure (i-, ki-, ti-, ĉi- et neni-) et une partie postérieure (-u, -a, -o, -e, -es, -el, -al, -am, -om)[W 21]. Ils sont appelés "mots-simples" car les deux éléments qui servent à leur construction logiques sont indissociables dans l'usage de la langue. Ces éléments ne peuvent normalement pas être utilisés pour créer d’autres mots (en les combinant avec des racines par exemple)[W 21]. Toutefois, des propositions, notamment avec le préfixe al-, sont décrites[J 7],[W 21]. Le sens de chacun des mots est directement dérivable par analyse de leur construction[W 21]. Les terminaisons en -u, -a, -o, -e ne portent pas le sens qu’on leur connait dans le reste de la langue[W 21]. Ici, elles désignent respectivement une personne, une qualité, une chose et un lieu[W 21]. Les mots-simples sont parfois présentés en deux tableaux : un premier contenant les pronoms et adjectifs (mots-simples terminant par -a, -o, -u et -es) et un second pour les adverbes (mots-simples terminant par -al, -am, -e, -el et -om)[J 8].
NombresLes adjectifs numéraux cardinaux sont invariables : unu (1), du (2), tri (3), kvar (4), kvin (5), ses (6), sep (7), ok (8), naŭ (9), dek (10), cent (100), mil (1000). Les dizaines et les centaines se forment par la simple réunion des dix premiers nombres; ainsi tridek (30). Aux adjectifs numéraux cardinaux on ajoute: la terminaison (a) de l’adjectif, pour les numéraux ordinaux ; obl, pour les numéraux multiplicatifs; on, pour les numéraux fractionnaires ; op, pour les numéraux collectifs. On met po avant ces nombres pour marquer les numéraux distributifs. Enfin, dans la langue, les adjectifs numéraux peuvent s’employer substantivement ou adverbialement. Ex. : Kvin'cent tri'dek tri ― 533 ; kvar'a ― 4e; tri'obl'a ― triple ; kvar'on'o ― un quart ; du'op'e ― à deux ; po kvin ― à raison de cinq (chacun); unu'o ― (l’) unité ; sep'e ― septièmement. Le système numéral de l'espéranto est rationnel et avec peu d'exceptions. Il est calqué sur l'arithmétique, qui, à l'aide de dix signes, écrit tous les nombres de 0 à 999999. Les dix numéraux de base ont une forme brève et pratique qui permet aisément toutes les combinaisons.
Nombres cardinauxLes nombres cardinaux sont invariables[N 11]. 0 « nul », 1 « unu », 2 « du », 3 « tri », 4 « kvar », 5 « kvin », 6 « ses », 7 « sep », 8 « ok », 9 « naŭ », 10 « dek », 100 « cent », 1000 « mil ». Les nombres intermédiaires se forment à l'aide de ces nombres de base selon la règle que les nombres de base (de 0 à 9) multiplient les unités supérieures (dek, cent, mil...) quand ils les précèdent et s'additionnent à elles quand ils les suivent : 70 sepdek ; 17 dek sep. Dérivations des nombres cardinauxEn espéranto, les nombres ordinaux sont obtenus par l’ajout, à la forme cardinale, d’un -a pour les adjectifs ou un -e pour les adverbes[J 9]. Ainsi, le cardinal unu (« un ») donne unua (« premier ») et unue (« premièrement »)[J 9]. Selon Joguin, l’écriture des ordinaux doit se faire en liant tous les composants, avec la possibilité d’utiliser des tirets pour plus de clarté[J 9]. Toutefois, Wennegren indique qu’il est possible de laisser les espaces entre les mots, mais que la lettre finale (-a ou -e) n’est rajoutée qu’au dernier mot[W 22]. L’espéranto admet plusieurs suffixes pour former des dérivés : -obl-, -on- et -op-[J 10]. Le suffixe -obl- est utilisé pour former les multiples : du (« deux »), duoblo (« le double »), duobla (« double »), duoble (« doublement ») ou duobligi (« doubler »)[J 11]. Le suffixe -on- permet de former les fractionnaires : du (« deux »), duono (« une moitié »), duona (« demi ») ou duone (« à demi »)[J 11]. Enfin, le suffixe -op- est utilisé pour les collectifs : du (« deux »), duopo (« duo »), duopa (« binaire »), duope (« à deux »)[J 12]. ConjonctionsConjonctions de coordinationElles coordonnent les propositions : kaj et ; aŭ ou ; ĉar car ; do donc ; sed mais etc. Conjonctions de subordinationElles subordonnent les propositions : tial ke parce que ; por ke pour que ; ke que ; se si etc. En espéranto, aucune conjonction de subordination n'influe sur le mode du verbe qui la suit, et seule en décide la logique. Conjonctions doublesFormation des motsLes mots sont composés d'un ou plusieurs éléments invariables, dits morphèmes dont le(s) plus important(s) se situe(nt) à la fin du mot. On peut distinguer des catégories de " petits mots" grammaticaux, les morphèmes grammaticaux (article, nombres, pronoms, prépositions, conjonctions, désinences non verbales et verbales) et quatre catégories principales de mots lexicaux (noms, adjectifs, verbes, adverbes) auxquelles on peut ajouter les affixes. Les mots lexicaux sont très nombreux et composés :
Les mots composés (règle 11) et le rapport de possessionLa possibilité de créer facilement des mots composés contribue grandement à la richesse lexicale d'une langue. C'est le cas en anglais, allemand, où le mot principal est à la fin Les mots composés de l'espéranto suivent aussi ce schéma très productif : par ex., urbo-domo signifie maison de ville, hôtel de ville. D'où la règle 11 :" Les mots composés s’obtiennent par la simple réunion des éléments qui les forment, écrits ensemble, mais séparés par de petits traits (1). Le mot fondamental doit toujours être à la fin. Les terminaisons grammaticales sont considérées comme des mots". Ex. : vapor'ŝip'o (bateau à vapeur) est formé de: vapor ― vapeur, ŝip ― bateau, o ― terminaison caractéristique du substantif. (1) Ces petits traits sont généralement omis dans les ouvrages autres que d'initiation. La plupart des mots en espéranto sont des mots lexicaux portant une ou plusieurs des 11 désinences (finales détachables) : une des 3 non verbales marquant la catégorie -o, -a, -e, auxquelles peuvent s'ajouter les désinences grammaticales -j, -n , ou une des 6 désinences verbales. Le rapport de possession s'exprime de façon simple par la préposition de. Ce complément introduit par de peut revêtir aussi une forme adjectivale ou former une partie antérieure du mot composé : la pordo de la ĝardeno, la ĝardena pordo, la porte du jardin, ou la ĝarden-pordo. Les familles de mots : dérivation et combinaisonOn peut les construire logiquement à partir de chaque radical invariable, par différents moyens.
Vocabulaire dérivéLes affixes sont considérés comme des racines comme les autres, et sont utilisés pour construire des mots lexicaux . Par exemple, le suffixe -ebl-, suffixe qui dénote la possibilité (trink'i, boire, trink'ebl'a, buvable, potable) va être à l'origine de toute une famille tournant autour de la notion abstraite de possibilité : ebla (adjectif) possible ; eble (adverbe) « possiblement », de manière possible ; eblo (substantif) une possibilité ; ebleco la possibilité, le caractère possible (qualité d'être possible) ; ebligi rendre possible ; malebla, neebla (adjectifs) impossible, neeblaĵo une impossibilité, etc. Certaines racines sont utilisées principalement pour former des mots composés. On les nomme affixes, soit une dizaine de préfixes : MAL, GE, etc., et une quarantaine de suffixes EBL, UL, etc. Ils permettent de simplifier l'acquisition du vocabulaire de manière très importante. Autres règles de syntaxeRègle 12S’il y a dans la phrase un autre mot de sens négatif, l’adverbe ne se supprime. Ex.: mi neniam vid'is ― je n’ai jamais vu. Règle 13Si le mot ou groupe de mots complément marque le lieu où l'on va, il prend la terminaison de l'accusatif. Ex .: kie vi est'as ? ― où êtes-vous ? kie'n vi ir'as ? ― où allez-vous ? mi ir'as Pariz'o'n ― je vais à Paris Règle 15Les mots « étrangers », c'est-à-dire ceux que la plupart des langues ont emprunté à la même source, ne changent pas en espéranto. Ils prennent seulement l’orthographe et les terminaisons grammaticales de la langue. Mais quand, dans une catégorie, plusieurs mots différents dérivent de la même racine, il vaut mieux n’employer que le mot fondamental, sans altération, et former les autres d’après les règles de la langue internationale. Ex. : tragédie ― tragedi'o, tragique ― tragedi'a. SyntaxeLa syntaxe de l'espéranto est essentiellement logique. Certains aspects de la syntaxe ont déjà été abordés dans les sections correspondantes : l'usage de l'article la ; le complément du substantif (de, da si idée de quantité), fare de après un verbe au passif) ; le complément sans préposition des verbes d'action (-n) ; l'attribut des verbes d'état (sans -n) ; le pronom réfléchi si ; l'utilisation des trois modes principaux en fonction du plus ou moins grand degré de réalité d'une action : indicatif (-as, -is, -os) ; volitif (-u) ; conditionnel (-us). La grammaire de base en 16 règles a été publiée en 1905 par Zamenhof. Elle concourt à la stabilité de la base de la langue, observable dans la plupart des langues, ce qui facilite l'apprentissage et l'internationalité. Les dix premières règles concernent la morphologie (article, noms, adjectifs, numéraux, pronoms, verbes, adverbes, prépositions) et la phonétique. Les six suivantes concernent la syntaxe. Ordre des groupes de motsIl est généralement proche de l'ordre le plus fréquent en français et en anglais, du type Sujet Verbe Objet S-V-O. Cependant l'ordre le plus fréquent des groupes de mots n'étant pas le même selon les langues, la langue internationale autorise une grande flexibilité du fait de l'existence de la finale -n pour le groupe Objet. Ainsi dans un grand nombre de phrases, le complément sans préposition qui prend la finale -n est placé en premier. L'ordre des groupes de mots peut ainsi changer et s'adapter aux habitudes linguistiques de chacun, tout en restant clair, ce qui facilite la communication internationale. Ainsi, si l'ordre international le plus fréquent est S-V-O, on a aussi fréquemment les ordres O-V-S, O-S-V , S-O-V etc..Ex. Mi amis junulinon, j'ai aimé une jeune fille ou Junulinon mi amis etc. L'ordre des mots ou des groupes de mots n'intervient pas dans la distinction entre sujet (S) et objet (O) du verbe (V), entièrement assurée par l'accusatif, ce qui donne à la langue une grande souplesse. On a ainsi :
Cependant l'ordre Sujet-Verbe-Objet (SVO), est le plus fréquent en espéranto comme dans les langues dominantes de la communication internationale : anglais, chinois, principales langues romanes... Ordre dans le groupe de mots et types de phraseLe déterminant précède généralement le déterminé ou mot principal, comme dans le mot composé.
Notes et référencesNotes
Références
Parlons espéranto
Plena Manlibro de Esperanta Gramatiko
Voir aussiBibliographie: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article. Grammaires générales
Ouvrages spécialisés
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