La grammaire de l'irlandais (en irlandais : Gramadach na Gaeilge) décrit les règles régissant les phrases irlandaises. Langue flexionnellegaélique, l'irlandais comporte quatre modes, et cinq déclinaisons présentant quatre cas (même si les interprétations divergent selon les auteurs). Ces déclinaisons entraînent des modifications de la forme des consonnes (« fines » ou « larges »), notées par la modification des voyelles qui les précèdent.
L'ordre des mots dans une phrase est peu mobile en irlandais. Contrairement à la plupart des langues indo-européennes, les phrases suivent généralement la structure VSO, plus précisément verbe-sujet-objet-compléments :
L'interrogation ne change pas l'ordre des mots, mais est marquée par l'ajout d'une particule interrogative (an ou ar selon les cas : voir section verbes) devant le verbe. De même, la négation du verbe est marquée par la particule préverbale ní ou níor. La négation interrogative a également une particule dédiée, nach ou nár.
Chuala tú mé. - "Tu m'as entendu"
Ar chuala tú mé? - "Est-ce que tu m'as entendu ?"
Níor chuala tú mé. - "Tu ne m'as pas entendu."
Nár chuala tú mé? - "Ne m'as-tu pas entendu ?"
Lorsque l'objet direct est un pronom personnel, un objet prépositionnel sémantiquement proche du verbe sera placé avant lui dans la phrase :
Tabhair domé! - "Donne-le-moi"
Thug mé ó Shasanaiad. - "Je les ai amenés d'Angleterre".
Lorsque la phrase est à l'aspect progressif marqué par l'auxiliairebí, l'ordre devient auxiliaire-sujet-verbe-objet-compléments :
Tá
an cat
ag ól
bainne
go mall.
est
le chat
à boire
lait
lentement
« Le chat est en train de boire lentement du lait. »
L'objet direct d'un verbe à l'infinitif marqué par la particule a est placé avant ce dernier : l'ordre des mots est alors objet-verbe-compléments :
Is maith
liom
uibheacha
a ithe
don bhricfeasta.
plaît
à moi
œufs
manger
au petit-déjeuner
« J'aime manger des œufs au petit-déjeuner. »
La copuleis suit une syntaxe différente des autres verbes : l'ordre des mots est copule-prédicat-sujet-compléments, et lorsque le sujet est un nom, le pronom personnel lui correspondant en genre et en nombre est inséré devant :
Is
múinteoir
mé.
est
enseignant
moi
« Je suis enseignant. »
Is
múinteoir
í
mo dheirfiúr.
est
enseignant
elle
ma sœur
« ma sœur est enseignante. »
L'ordre des mots est rendu plus mobile par l'usage fréquent de dislocation, correspondant à l'extraction du sujet ou de l'un des objets de la phrase et son rattachement par une proposition relative.
Les adjectifs suivent le nom, avec quelques rares exceptions.
Transformation des voyelles
Les consonnes irlandaises existent sous deux formes : la forme « fine » (caol) et la forme « large » (leathan) (voir article Phonologie et graphie de l'irlandais)[4]. Les déclinaisons particulièrement font souvent intervenir une modification de forme de certaines consonnes. Ces modifications sont notées à l'écrit par les voyelles avec lesquelles elles sont en contact ; une lettre est ajoutée à la graphie de la voyelle mais la prononciation de celle-ci n'est pas changée, c'est sur la consonne suivante qu'on entend la différence[4],[5]. Par exemple, on dit « bád » pour « un bateau », et « báid » pour « des bateaux » - le changement au second est que le 'd' se prononce maintenant « fine » plutôt que « large ».
La table ci-dessous résume les dix voyelles de l'irlandais (sauf le schwa), avec des allographes courantes qui peuvent signifier un changement à la consonne précédente/suivante.
*Ce digramme montre que les consonnes qui l'entourent sont larges des deux côtés, en dépit du « e » qui le termine.
**Ce digramme ne sert pas à changer la qualité de la consonne suivante ou précédente, mais on l'utilise plutôt que « é » seul si d'autres lettres le suivent.
***Phonème distinct dans l'histoire de la langue, mais maintenant généralement prononcé de même que « é » si une consonne large le suit, ou « í » s'il s'agit d'une consonne fine.
Mutations consonantiques
À l'instar des autres langues celtes modernes, les consonnes initiales irlandaises sont sujettes à changer ou "muter", c'est-à-dire changer de prononciation, sous certaines conditions morphologiques ou syntaxiques, comme après certaines particules et préfixes, à certains temps du verbe etc. Ce phénomène est analogue aux liaisons en français, mais affecte les consonnes en plus d'affecter les voyelles.
Les mutations des consonnes sont de deux types :
la lénition (ir. séimhiú) qui correspond à un "affaiblissement" de la consonne (affrication des occlusives, débuccalisation des fricatives).
l'éclipse (ir. urú) qui correspond à un changement de la consonne dans la direction d'une consonne nasale (vocalisation des consonnes sourdes, nasalisation des consonnes voisées) : pour cette raison, on l'appelle parfois aussi nasalisation.
Consonne
Radical
Lénition
Éclipse
p
p /pˠ/
ph /fˠ/
bp /bˠ/
p /pʲ/
ph /fʲ/
bp /bʲ/
t
t /tˠ/
th /h/
dt /dˠ/
t /tʲ/
dt /dʲ/
c
c /kˠ/
ch /x/
gc /gˠ/
c /c/
ch /ç/
gc /gʲ/
b
b /bˠ/
bh /w/
mb /mˠ/
b /bʲ/
bh /vʲ/
mb /mʲ/
d
d /dˠ/
dh /γ/
nd /n̠ˠ/
d /dʲ/
dh /j/
nd /n̠ʲ/
g
g /gˠ/
gh /γ/
ng /ŋ/
g /gʲ/
gh /j/
ng /ɲ/
m
m /mˠ/
mh /w/
inchangé
m /mʲ/
mh /vʲ/
f
f /fˠ/
fh /-/
bhf /w/
f /fʲ/
bhf /vʲ/
s
s /sˠ/
sh /h/
inchangé
s /ʃ/
n
n /n̠ˠ/
n /nˠ/
n /n̠ʲ/
n /nʲ/
l
l /l̠ˠ/
l /lˠ/
l /l̠ʲ/
l /lʲ/
Les mots commençant par s + consonne (excepté sr- et sn-) sont insensibles à toute mutation. Les mots étrangers commençant par une consonne ne figurant pas dans cette liste (v, z etc.) y sont également insensibles.
Lorsqu'une consonne est ajoutée avant la consonne originelle, cette première est toujours écrite en minuscule même lorsque le mot commence par une majuscule : Corcaigh "Cork", i gCorcaigh "à Cork".
Pour un mot commençant en voyelle
Lorsqu'un mot commençant par une voyelle subit l'éclipse, n- lui est préfixé, qui s'écrit ave un tiret excepté lorsque le mot commence par une majuscule : ár dteach "notre maison", ár n-áthair "notre père".
Les voyelles peuvent également être sujettes à l'aspiration, qui consiste en l'ajout d'un h (sans tiret, toujours en minuscule) prononcé /h/. Les environnements qui entraînent l'aspiration appartiennent toujours à ceux qui n'entraînent ni lénition, ni éclipse.
Les voyelles sont inchangées par la lénition.
Notation
Dans cet article, les exposants L, E et H sont utilisés à la fin d'un mot pour indiquer que celui-ci provoque respectivement la lénition, l'éclipse ou l'aspiration du mot suivant : on notera par exemple doL pour indiquer que la préposition do est suivie d'une lénition, et goH pour indiquer que la préposition go est suivie d'une aspiration.
Noms
Les noms irlandais sont variables en nombre et en cas, on distingue deux genres (masculin et féminin), deux nombres (singulier et pluriel) et quatre cas (nominatif, datif, génitif et vocatif).
Il est à noter que, bien qu'on considère qu'il y ait ces quatre cas, c'est seulement entre le nominatif et le génitif qu'on voit de grandes différences à la formation du nom. Le datif est identique au nominatif sauf à quelques formes héritées (par exemple Éirinn (« Irlande » : nominatif Éire) ou láimh (« main » : nominatif lámh). Le vocatif diffère du nominatif seulement à la première déclinaison, et même là il est identique au singulier au génitif.
Objet des prépositionsgan "sans", go dtí "(jusqu')à", idir "entre" et mar "comme".
gan an t-airgead. "sans l'argent"
go dtí an Fhrainc. "jusqu'en France"
Vocatif
Le vocatif est utilisé dans l'appellation directe, et il est toujours précédé à l'écrit de la particule a, qui provoque une lénition de la première consonne du mot, et est muette devant une voyelle. La première déclinaison est la seule ayant une forme du vocatif singulier distincte du nominatif : elle est alors identique au génitif.
Cá bhfuil tú, a mhic? "Où es-tu, fils ?"
A Sheáin, tar anseo! "Seán, viens ici !"
Génitif
Le génitif indique le complément du nom, exprimant généralement la possession ou la composition :
hata an fhir "le chapeau de l'homme"
clann na mná "les enfants de la femme"
fáinne óir "un anneau en or, d'or"
bróga leathair "des chaussures de cuir"
L'objet direct d'un nom verbal est également mis au génitif :
ag caitheamh airgid "en train de dépenser de l'argent, en dépense d'argent"
L'objet d'une locution prépositionnelle requiert le génitif :
ar chúl an dorais "derrière la porte" (lit. "à l'arrière de la porte")
ar feadh míosa "pendant un mois" (lit. "pour la durée d'un mois")
ar son na hÉireann "pour l'Irlande, au nom de l'Irlande"
Dans un groupe nominal donné, l'article défini "an/na" ne peut apparaître qu'une seule fois : ainsi, lorsqu'un nom est modifié par un complément du nom défini, l'article devant le nom principal disparaît : an hata (le chapeau) > hata an fhir (le chapeau de l'homme).
Lorsqu'un groupe nominal est sémantiquement défini mais n'a pas d'article défini initial (soit parce qu'il est modifié par un complément défini, soit parce qu'il s'agit d'un nom propre sans article comme Conamara "le Connemara"), son cas génitif est alors marqué par une lénition initiale et non plus par un changement de terminaison :
an phoblacht (la république) > príomhchathair na poblachta (la capitale de la république)
Poblacht na hÉireann (la république d'Irlande) > príomhchathair Phoblacht na hÉireann (la capitale de la république d'Irlande)
Conamara (le Connemara) > lachanna Chonamara (les lacs du Connemara)
Datif
The datif ou prépositionnel est exclusivement utilisé après une préposition, et la plupart des prépositions simples sont suivies du datif, à l'exception des prépositions déjà mentionnées ci-dessus qui sont suivies du nominatif :
ag an athair "chez le père"
in oráiste "en orange"
go hifreann "en enfer"
leis an airgead "avec l'argent"
ó Éirinn "d'Irlande"
Dans la langue standard, le datif du nom est presque toujours identique au nominatif, la différence étant visible sur l'article défini uniquement. Cependant, certains dialectes présentent des formes distinctes du nominatif au singulier des deuxième et cinquième déclinaisons. Dans la langue standard, seuls les mots Éire ("Irlande") et fiche ("vingt") ont des formes distinctes du datif - Éirinn et fichid, respectivement.
Des formes figées du datif sont également retrouvée dans certaines locutions prépositives contenant un nom de première ou deuxième déclinaison, comme os cionn ("au-dessus", lit. "au-dessus de la tête" – cionn étant la forme ancienne du datif de ceann ("tête")).
Le pluriel
Le nominatif pluriel est marqué de deux manières :
par palatalisation de la dernière consonne (prépondérant à la première déclinaison, très rare sinon) : cat (un chat) > cait (des chats)
par ajout d'un suffixe. Plusieurs suffixes différents existent, -(a)í, -(e)anna, -(e)acha, -ta/te, -a/e, -(e)anta, -(a)ithe... Le suffixe utilisé par un nom donné n'est pas systématiquement déductible de son singulier : il convient donc de mémoriser le pluriel de chaque nom.
La grammaire irlandaise distingue deux types de pluriel : les pluriels dits « forts » et ceux dits « faibles ».
Le pluriel « fort » signifie que la même forme est utilisée à tous les cas.
Le pluriel « faible » signifie que le génitif pluriel et parfois le vocatif pluriel ont une forme distincte du nominatif pluriel.
Tous les pluriels finissant par une consonne fine (palatalisée) sont faibles : leur génitif pluriel remplace la consonne par sa version large, et leur vocatif pluriel prend la forme du génitif pluriel avec une terminaison -a. Ceci s'applique à la plupart des noms de première déclinaison.
Les pluriels en -a peuvent être faibles ou forts : les faibles perdent leur -a au génitif pluriel.
Les pluriels finissant en une autre voyelle sont presque toujours forts.
Pluriels fort (carr « voiture ») et faibles (leabhar « livre », bróg « chaussure »)
Pluriel fort
Pluriel faible
Pluriel faible
Nominatif
carranna
leabhair
bróga
Vocatif
a charanna!
a leabhara!
a bhróga!
Génitif
carranna
leabhar
bróg
Dans la langue moderne, le datif pluriel est toujours identique au nominatif pluriel. Dans la langue classique, le datif pluriel était marqué de la terminaison -(a)ibh, aujourd'hui désuète.
Les tables ci-dessous montrent les déclinaisons au nominatif et au génitif pour les cinq modèles de déclinaison.
Première déclinaison
Elle concerne tous les mots dont la dernière consonne est leathan (c'est-à-dire entourée de a, o ou u), à part ceux qui se terminent par -eog/-óg ou -lann (qui se déclinent selon la deuxième déclinaison). Tous les noms de cette déclinaison sont masculins. Le génitif singulier est marqué par un changement de la forme de la consonne (elle passe de leathan, large, à caol, fine).
Première déclinaison : bochtán « un pauvre »
Singulier
Pluriel
Nominatif
bochtán
bochtáin
Vocatif
a bhochtáin!
a bhochtána!
Génitif
bochtáin
bochtán
Deuxième déclinaison
Elle concerne la plupart des noms féminins, surtout ceux qui se terminent par une consonne caol, par -eog/-óg, ou par lann. Cette déclinaison est caractérisée par l'ajout d'un -e au génitif singulier.
Deuxième déclinaison : fuinneog « fenêtre »
Singulier
Pluriel
Nominatif
fuinneog
fuinneoga
Génitif
fuinneoige
fuinneog
Troisième déclinaison
Se déclinent sur ce modèle tous les noms en -óir, -áil, -air, et -acht. Cette déclinaison se caractérise par l'ajout d'un suffixe large (-a) au génitif singulier, et l'ajout de -aí aux pluriels nominatifs et génitifs.
Troisième déclinaison : múinteoir « professeur »
Singulier
Pluriel
Nominatif
múinteoir
múinteoirí
Génitif
múinteora
múinteoirí
Quatrième déclinaison
Elle comprend les noms finissant en -aí, -aire et -ín du genre masculin et ceux finissant par -a et -e des deux genres. Elle se caractérise par le fait que le génitif singulier ne soit pas marqué, ainsi, tous les cas du singulier sont semblables.
Quatrième déclinaison : cailín « fille »
Singulier
Pluriel
Nominatif
cailín
cailíní
Génitif
cailín
cailíní
Cinquième déclinaison
Cette déclinaison est majoritairement consistuée de noms féminins, avec quelques noms masculins comme athair (père), deartháir (frère) ou encore cara (ami). Sa caractéristique est la présence d'une consonne large en terminaison du génitif singulier, qui selon les cas est une modification de la dernière consonne du radical (athair > athar) ou bien suffixée à ce dernier (cara > carad) : dans ce dernier cas, les suffixes les plus courants sont -ch, -n, -d et -nn.
Le pluriel est formé par un suffixe -a/-ia/-e et est toujours fort : autrement dit, tous les cas du pluriel ont la même forme.
Cinquième déclinaison : traein « train »
Singulier
Pluriel
Nominatif
traein
traenacha
Génitif
traenach
traenacha
Noms irréguliers
Il existe une poignée de noms dont les formes ne correspondent à aucune des cinq déclinaisons régulières. Ces noms sont les suivants :
Noms irréguliers
Singulier
Nom.
bean (f)
deirfiúr (f)
Dia (m)
lá (m)
leaba (f)
mí (f)
Gén.
mná
deirféar
Dé
lae
leapa
míosa
Pluriel
Nom.
mná
deirfiúracha
—
laethanta
leapacha
míonna
Gén.
ban
Traduction
femme
sœur
Dieu
jour
lit
mois
Les noms verbaux ont pour la plupart un génitif marqué par la terminaison -te/-ithe, qui correspond à la terminaison du participe passé et ne suit pas non plus les déclinaisons régulières.
L'article défini
Il n'y a pas d'article indéfini (une, un, ou des en français) en irlandais, mais il y a un article défini (la, le, les). Quand on l'utilise, il peut aussi causer des changements : lénition (symbolisé par l'ajout d'un h à l'écrit) ou éclipse (symbolisé à l'écrit par l'ajout lettre du nouveau son avant celui du son original).
L'article peut également causer la prothèse en t (ajout d'un t- à un nom commençant en voyelle), et la mutation infligée au datif dépend de la préposition précédant l'article : dans la langue standard, les formes contractées sa(n), den et don causent une lénition (appelée dans cette section « datif I ») et toutes les autres prépositions provoquent l'éclipse (« datif II »). La table ci-dessous résume ces changements, et quand utiliser quel article.
Article
Singulier
Pluriel
Masculin
Féminin
Nominatif
anT
anL
naH
Datif I
anL*
anL*
Datif II
anE*
anE*
Génitif
anL
naH
naE
Le nominatif singulier masculin inflige une prothèse en t, notée T. Il n'affecte pas les mots commençant en une consonne.
De manière générale, la lénition après l'article défini laisse inchangées les consonnes t et d, et transforme un son s en un son t, orthographié ts.
Les datifs singuliers I et II provoquent respectivement la lénition et l'éclipse, avec les subtilités suivantes :
- au féminin, les datifs I et II changent un s initial en t orthographié ts-
- au masculin, les datifs I et II n'affectent pas un s initial.
- pour les deux genres, l'éclipse du datif II n'affecte pas les consonnes t et d.
La table ci-dessous exemplifie l'article défini sur les noms úll (m) pomme, doras (m) porte, solas (m) lumière; eaglais (f) église, cearc (f) poule et slí (f) chemin :
Article
Singulier
Pluriel
Masculin
Féminin
Nominatif
an t-úll an doras an solas
an eaglais an chearc an tslí
na húlla na doirse na soilse na heaglaisí na cearca na slite
Datif I
san úll sa doras don solas
den eaglais don chearc sa tslí
Datif II
leis an úll chuig an doras ón solas
ón eaglais faoin gcearc ar an tslí
Génitif
an úill an dorais an tsolais
na heaglaise na circe na slí
na n-úll na ndoirse na soilse na n-eaglaisí na gcearc na slite
Variations dialectales
La table ci-dessus montre les mutations en irlandais standard – en dialecte d'Ulaid, toutes les prépositions déclenchent la lénition avec l'article (comme ce qui se passe avec don, den et sa dans le standard). En dialecte de Connacht, sa cause l'éclipse, pas la lénition.
Adjectifs
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Les adjectifs prédicatifs sont introduits par le verbe bí, et ils sont toujours invariables en genre ou en nombre :
Tá an cat beag. Le chat est petit.
Tá an chearc beag. La poule est petite.
Tá na cait beag. Les chats sont petits.
Certains adjectifs prédicatifs sont précédés de la préposition go : c'est en général le cas des adjectifs exprimant une opinion subjective ou un jugement de valeur. Cette préposition sert également à transformer un adjectif en adverbe :
Tá sé go dona. C'est mauvais.
Tá sé go hálainn. C'est magnifique.
À l'inverse, les adjectifs attributifs s'accordent en genre, nombre et cas. {A quelques rares exceptions près, ils sont toujours placés après leur nom :
An cat beag. Le petit chat.
An chearc bheag. La petite poule.
Na cait bheaga. Les petits chats.
Teach na circe bige. La maison de la petite poule. (génitif singulier)
Mutations
Les adjectifs subissent une lénition en fonction du genre, du cas et parfois de la terminaison du nom qu'ils qualifient : il est à noter que cette lénition est grammaticalisée, et intervient également sur les adjectifs séparés du noms par d'autres mots :
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La lénition a lieu dans les cas suivants :
Nominatif/vocatif/datif singulier féminin
Vocatif/génitif singulier masculin
Datif singulier masculin : seulement lorsque le nom lui-même subit la mutation de l'article défini au datif (après sa(n), don, den)
Nominatif/datif pluriel : seulement lorsque le nom se termine par une consonne fine.
Dans les autres cas, aucune mutation n'est présente.
Lénition (L) en fonction du genre/nombre/cas
Singulier
Pluriel
Cas
Masculin
Féminin
Nominatif
L
L2
Datif
L1
Vocatif
L
Génitif
1. Quand le nom est précédé d'un article défini provoquant une lénition. 2. Quand le nom finit en une consonne.
Les adjectifs sont classifiés en trois types, en fonction de leur terminaison et du type d'inflexion qui en découle :
Déclinaison 1-2
Les adjectifs finissant en une consonne large se décline comme un nom de première déclinaison lorsqu'ils qualifient un nom masculin, et de deuxième déclinaison pour un nom féminin, à l'instar des adjectifs latins. Ils forment leur pluriel en -a ou -e, et perdent cette terminaison au génitif pluriel si et seulement si le nom prend une forme distincte du nominatif (puriel faible).
dearg ("rouge") : déclinaison 1-2
Singulier
Pluriel
Cas
Masculin
Féminin
Fort
Faible
Nominatif
dearg
dhearg
d(h)earga
Datif
d(h)earg
Vocatif
dheirg
dearga
Génitif
deirge
dearga
dearg
Le tableau ci-dessous présente la déclinaison d'un adjectif en -ach : ce suffixe forme une grande quantité d'adjectifs notamment des gentilés (Frainc > Francach "français", Éire > Éireannach "irlandais" etc.).
Quelques irrégularités sont à relever, du fait de la consonne vélaire ch qui se palatalise en gh dans ses adjectifs :
Sasanach ("anglais") : déclinaison 1-2
Singulier
Pluriel
Cas
Masculin
Féminin
Fort
Faible
Nominatif
Sasanach
Shasanach
S(h)asanacha
Datif
S(h)asanach
Vocatif
Shasanaigh
Sasanacha
Génitif
Sasanaí
Sasanacha
Sasanach
Déclinaison 3-4
Les adjectifs de ce type finissent en une consonne fine : ils se déclinent comme un nom de 4e déclinaison devant un nom masculin, et de 3e déclinaison devant un nom féminin.
Au génitif féminin singulier et au pluriel, la consonne finale devient longue et le suffixe -a est ajouté.
Les adjectifs créés avec le suffixe -úil forment la plus grande partie de ce groupe.
cairdiúil ("amical") : déclinaison 3-4
Singulier
Pluriel
Cas
Masculin
Féminin
Fort
Faible
Nominatif
cairdiúil
chairdiúil
c(h)airdiúla
Datif
c(h)airdiúil
Vocatif
chairdiúil
cairdiúla
Génitif
cairdiúla
cairdiúla
cairdiúil
Adjectifs invariables
Le troisième type regroupe les adjectifs finissant par une voyelle : la terminaison de ces adjectifs ne change pas, mais leur consonne initiale reste soumise à la lénition là où elle s'applique.
crua ("dur")
Singulier
Pluriel
Cas
Masculin
Féminin
Fort
Faible
Nominatif
crua
chrua
c(h)rua
Datif
c(h)rua
Vocatif
chrua
crua
Génitif
crua
Les adjectifs de ce type commençant par une voyelle ou une consonne immune à lénition sont totalement invariables, comme náisiúnta (national).
Comparatif et superlatif
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Pronoms
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Pronoms personnels
Les pronoms personnels irlandais se déclinent différemment des noms : ils existent sous forme conjonctive ou disjonctive, et ont également des adjectifs possessifs associés.
Forme disjonctive
La forme disjonctive est utilisée dans la plupart des cas, sauf en tant que sujet d'un verbe, à savoir :
En tant qu'objet direct d'un verbe :
Feicim sibh. : Je vous vois.
En tant que sujet d'une copule :
Is páistí iad. : Ce sont des enfants.
En tant qu'objet de certaines prépositions gouvernant le nominatif :
La forme conjonctive est utilisée uniquement en tant que sujet du verbe :
Chuala mé é. Je l'ai entendu.
Chonaic sé agus sí sibh. Lui et elle vous ont vus.
Le sujet du verbe, en revanche, n'est pas systématiquement exprimé par un pronom conjonctif : il peut dans certains cas être indiqué par la terminaison du verbe, auquel cas la forme conjonctive ne peut pas être rajoutée (voir section verbes ci-après) :
Táimid ag ithe.Nous sommes en train de manger.
Formes conjonctives
Personne
simple
emphatique
1er singulier
mé
mise
2e singulier
tú
tusa
3e singulier
Masculin
sé
sésean
Féminin
sí
síse
1er pluriel
sinn muid
sinne muidne
2e pluriel
sibh
sibhse
3e pluriel
siad
siadsan
Adjectif possessif
La possession d'un nom par un pronom est exprimée de manière similaire au français, par un adjectif possessif invariable placé juste avant le nom, remplaçant l'article défini et imposant une mutation :
Adjectifs possessifs
Singulier
Personne
1er mon, ma, mes
2e ton, ta, tes
3e masc. son, sa, ses
3e fem. son, sa, ses
Forme
moL, m'
doL, d'
aL
aH
teach athair fón
mo theach /mə ˈhax/ m'athair /ˈmahəɾʲ/ m'fhón /moːn/
do theach /də ˈhax/ d'athair /ˈdahəɾʲ/ d'fhón /doːn/
a theach /ə ˈhax/ a athair /ˈahəɾʲ/ a fhón /(ə)'oːn/
a teach /ə ˈtʲax/ a hathair /ə ˈhahəɾʲ/ a fón /ə 'fˠoːn/
Pluriel
Personne
1er notre, nos
2e votre, vos
3e leur, leurs
Forme
árE
bhurE
aE
teach athair fón
ár dteach /ɑɾˠ 'dʲax/ ár n-athair /ɑɾˠ 'nahəɾʲ/ ár bhfón /ɑɾˠ 'vˠoːn/
a dteach /ə ˈdʲax/ a n-athair /ə ˈnahəɾʲ/ a bhfón /ə 'vˠoːn/
Suffixe emphatique
Le suffixe emphatique permet d'appuyer sur un pronom personnel, ce que l'ont peut généralement exprimer par un pronom disloqué redondant en français.
Chaque pronom a son propre suffixe personnel qui vient en deux variantes : l'une est utilisée devant un son large (voyelle postérieure ou consonne non palatale), et l'autre devant un son fin (voyelle antérieure ou consonne palatale) :
Suffixes emphatiques
Personne
Singulier
Pluriel
1re
2e
3e masc.
1re fém.
1re
2e
3e
Large
-sa
-sa
-san
-sa
-na
-sa
-san
Fin
-se
-se
-sean
-se
-ne
-se
-sean
Ce suffixe est un élément clitique qui est attaché à la fin du groupe de mots contenant le pronom. Il s'y attache sans espace, mais avec un tiret lorsque la consonne qui le précède est identique à la première consonne du suffixe. le mot ou groupe de mots en question peut être :
- une forme synthétique de verbe (voir section verbes) :
Tuigimse - Je comprends bien.
D'íosfaidís-sean - Eux ils mangeraient.
- un groupe nominal dont le pronom est le possesseur; le suffixe se place alors après le dernier adjectif[6]:
Ár mbialann-na - Notre restaurant à nous
A cóta maithse - Son manteau à elle
Do bhean chéilese - Ta femme à toi
- un pronom en tant que tel. La concaténation d'un pronom et d'un suffixe emphatique est légèrement irrégulière, les formes résultantes sont citées plus haut.
Mise - moi
Tusa - toi
- une préposition. Les suffixes emphatiques sont très courants après une préposition. Le suffixe -ne de la première personne du pluriel s'écrit différemment : au lieu de s'écrire avec un tiret à la suite d'un n, il se contracte avec la terminaison -inn de la préposition pour donner -inne.
Libh - avec vous, à vous
Libhse - avec vous, à vous
As - de lui
As-san - de lui
Dúinn - pour nous
Dúinne - pour nous
À noter que l'exception orthographique s'applique aux prépositions simples uniquement, et pas aux prépositions composées prenant un pronom possessif :
Os ár gcionn - au-dessus de nous
Os ár gcionn-na - au-dessus de nous
Pronoms relatifs et interrogatifs
Les
Pronoms relatifs
L'irlandais distingue trois grands types de propositions relatives, que l'on peut appeler relatives directes, relatives indirectes, et subordonnées.
On parle de proposition relative directe lorsque le pronom relatif est le sujet ou l'objet direct de la proposition, donc lorsqu'il a un rôle nominatif.
Tá aithne agam ar an bhfear atá ina chónaí ann. Je connais l'homme qui habite là.
Tá an fear a chonaic tú ina chónaí ann. L'homme que tu as vu habite là.
On parle de proposition relative indirecte lorsque le pronom relatif remplace l'objet d'une préposition ou le possesseur d'un nom, donc lorsqu'il a un rôle génitif ou datif.
Tá aithne agam ar an bhfear a bhfuil a mhac ina chónaí ann. Je connais l'homme dont le fils habite là.
Is é an ceann a smaoiním air. C'est celui auquel je pense.
Enfin, on parle de proposition subordonnée lorsque cette dernière est connectée à la principale par une conjonction de subordination, sans qu'il n'y ait de pronom relatif.
Deirtear go bhfuil sé ina chónaí ann. On dit qu'il habite là.
Morphologie
Les pronoms relatifs et les conjonctions de coordination sont des mots atones et monosyllabiques qui précèdent toujours immédiatement le verbe de la proposition qu'il introduit ; cependant, leur interaction avec le verbe est notoirement complexe.
La forme de du pronom ou de la conjonction dépend non seulement du type de proposition subordonnée, mais elle incorpore aussi la négation du verbe (se substituant aux particules de négation des propositions principales), et change également de forme en fonction du temps du verbe.
Le verbe lui-même est également affecté. Un petit groupe de verbes irréguliers ont deux conjugaisons à certains temps : l'une dite indépendante, qui est utilisée dans les propositions principales affirmatives et les relatives directes, et l'autre dite dépendante, utilisée dans la propositions principales après les particules interrogative an et négative ní, ainsi que dans les propositions relatives indirectes et subordonnées. Cela est illustré dans les exemples ci-dessus, où les formes atá et bhfuil découlent respectivement du présent indépendant et dépendant du verbe bí.
Les tableaux ci-dessous présentent la listes des pronoms relatifs et conjonctions de subordination.
La case coloriée en cyan indique le cas où la forme indépendante du verbe est utilisée, et les cases en jaune indique les cas où la forme dépendante est utilisée. Cette distinction ne s'applique pas au passé, car toutes les formes dépendantes du prétérit utilisent les conjonctions du non-passé au lieu de celles du passé (voir section verbes).
Pronoms relatifs et conjonctions de subordination
Temps
Type
Affirmatif
Négatif
Non-passé
Direct
aL
nachE
Indirect
aE
Subordonnée
goE
Passé
Direct
aL
nárL
Indirect
arL
Subordonnée
gurL
Le pronom affirmatif direct a provoque la lénition de la racine verbale, mais laisse inchangé le marqueur d' du passé. Les autres pronoms et conjonctions du passé suppriment cette particule :
An páiste a d’ith úll. L'enfant qui a mangé une pomme.
An bhean ar ith a páiste úll. La femme dont l'enfant a mangé une pomme.
Dúradh liom nár ith an páiste úll. On m'a dit que l'enfant n'a pas mangé de pomme.
Syntaxe
Prépositions
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Les prépositions irlandaises ont la particularité, à l'instar des autres langues celtes, de se contracter avec les pronoms personnels pour former des pronoms prépositionnels. Par exemple, la préposition le « avec » prend la forme liom pour signifier « avec moi » en un seul mot. Presque toutes les prépositions simples admettent de telles formes, et leur formation présente parfois des irrégularités.
La forme de la 3e personne du singulier masculin est de loin la plus irrégulière.
Les formes de la 1re et 2e personne sont les plus régulières et sont construites à partir d'une même racine à laquelle sont ajoutés les terminaisons -m, -t, -inn et -ibh.
Les formes de la 3e personne du singulier féminin et de la 3e personne du pluriel sont construites sur une même racine avec les terminaison -i et -u respectivement : dans certains cas, cette racine est renforcée d'un th devant la terminaison, qui devient t devant une consonne dorsale et p devant une consonne labiale (eg. roimh « devant, avant » > roimpi « devant, avant elle »).
Dans certains dialectes du Connacht, la terminiaison -u de la 3e personne du pluriel se prononce /əbˠ/ avec un son b non écrit.
Pronoms prépositionnels
Préposition
Traduction
Singulier
Pluriel
1re
2e
3e m.
3e f.
1re
2e
3e
ag
à, par
agam
agat
aige
aici
againn
agaibh
acu
ar
sur
orm
ort
air
uirthi
orainn
oraibh
orthu
as
de
asam
asat
as
aisti
asainn
asaibh
astu
chuig/chun
vers
chugam
chugat
chuige
chuici
chugainn
chugaibh
chucu
de
de
díom
díot
de
di
dínn
díbh
díobh
do
à, pour
dom
duit
dó
dúinn
daoibh
dóibh
faoi
sous
fúm
fút
faoi
fúithi
fúinn
fúibh
fúthu
i
dans, en
ionam
ionat
ann
inti
ionainn
ionaibh
iontu
idir
entre
—
eadrainn
eadraibh
eatarthu
le
avec, à
liom
leat
leis
léi
linn
libh
leo
ó
depuis
uaim
uait
uaidh
uaithi
uainn
uaibh
uathu
roimh
devant
romham
romhat
roimhe
roimpi
romhainn
romhaibh
rompu
thar
au-delà de
tharam
tharat
thairis
thairsti
tharainn
tharaibh
tharstu
trí
à travers
tríom
tríot
tríd
tríthi
trínn
tríbh
tríothu
um
autour de
umam
umat
uime
uimpi
umainn
umaibh
umpu
De plus, certaines prépositions ont des formes spéciales ou subissent des contractions devant l'article défini an/na, devant les adjectifs possessifs a (son, leur) et ár (notre), et devant les pronoms relatifs indirects a et ar . Dans la langue standard, ces prépositions sont les suivantes :
Préposition
Devant article
Devant possessif
Devant pronom relatif
an
na
a
ár
a
ar
le « avec »
leis an
leis na
lena
lenár
lena
lenar
i « dans »
sa, san1
sna
ina
inár
ina
inar
trí « par »
tríd an
trí na
trína
trínár
trína
trínar
de « de »
den
de na
dá
dár
dá
dár
do « pour »
don
do na
ó « de »
ón
ó na
óna
ónár
óna
ónar
faoi « sous »
faoin
faoi na
faoina
faoinár
faoina
faoinar
1. devant une voyelle ou fh-
Verbes
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Comme la plupart des langues indo-européennes, les verbes irlandais se fléchissent afin d'indiquer le temps, le mode et dans une certaine mesure le sujet.
La forme du dictionnaire d'un verbe irlandais est la deuxième personne du singulier de l'impératif (exemples : ith « mange ! », bí « sois ! » etc.). Cette forme coïncide dans la plupart des cas avec la racine du verbe : c'est à partir de cette racine que sont régulièrement déduites les autres formes verbales, principalement par suffixation et dans certains cas par modification du son initial de la racine (par mutation et/ou préfixation).
Temps et modes simples
Les verbes réguliers ont 8 temps et modes simples qui sont indiqués par flexion du verbe sans avoir recours à d'autres éléments comme un auxiliaire. On trouve parmi eux 4 temps de l'indicatif (présent simple, prétérit, imparfait et futur), un du conditionnel, deux du subjonctif (présent et imparfait), et un de l'impératif.
Ces temps et modes ainsi que leur usage générique sont détaillés ci-dessous :
Présent simple
Le présent simple exprime généralement une action habituelle, à l'instar du présent simple en anglais :
Itheann sé iasc. Il mange du poisson. (régulièrement : pas forcément maintenant)
Pour exprimer le fait que l'action se déroule au moment précis du discours, l'aspect progressif formé sur l'auxiliaire bí est utilisé, également de manière similaire à l'anglais. Cependant, les verbes d'état (voir, penser, croire...) peuvent aussi exprimer le présent actuel par l'utilisation du présent simple[7].
Prétérit
Le prétérit indique une action accomplie. Son usage correspond presque exactement au passé composé du français.
D'ith sé iasc. Il a mangé du poisson.
Rith mé leis aréir. J'ai couru avec lui hier.
Imparfait
L'imparfait, aussi appelé passé habituel[8], décrit des évènements qui ont eu lieu de manière répétée ou qui étaient continuellement vrais sur une période temporelle importante, contrairement au prétérit qui indique une action un groupe bien délimité d'actions qui se sont produites à un moment spécifique :
D’óladh sé fíon dearg. Avant, il buvait du vin rouge.
Son usage est plus restreint que l'imparfait français, et se rapproche beaucoup de l'anglais used to. Il n'est pas utilisé pour exprimer une action secondaire qui était en cours lorsque l'évènement principal du discours a lieu, ou une action qui s'est déroulé sur une période relativement courte : pour cela, l'aspect progressif formé du prétérit de bí et du nom verbal du verbe est utilisée.
Futur
Conditionnel
Subjonctif présent
Le subjonctif présent apparaît dans les propositions subordonnées exprimant un souhait, un doute ou une condition. Il est également utilisé par lui-même dans des expression volitives.
Il est toujours précédé de la conjonction goE, dont la négation est nárL (ná devant raibh, le subjonctif du verbe bí).
Dúirt sé linn fanacht go dtaga sé ar ais. Il nous a dit d'attendre qu'il revienne.
Ce temps est peu utilisé en irlandais moderne : il est essentiellement limité à des expressions volitives figées telles que les suivantes :
Go n-éirí an bóthar leat! Bon voyage ! (lit. « Que la route réussisse pour toi ! »)
Go raibh maith agat! Merci ! (lit. « Que tu aies le bien ! »)
Dans la langue parlée, le futur est fréquemment employé à la place du subjonctif dans ce type de structure en dehors des expressions figées[9] :
Dúirt sé linn fanacht go dtiocfadh sé ar ais. Il nous a dit d'attendre qu'il revienne (lit. qu'il reviendra).
Go bhfaighidh sé síocháin! Qu'il puisse trouver la paix ! (lit. Qu'il trouvera la paix !)
Subjonctif imparfait
L'imparfait du subjonctif exprime une condition hypothétique (si j'avais su, s'il faisait beau...). Il est utilisé uniquement après la particule dá (si) et son équivalent négatif mura (si ... ne). À l'instar du français, la proposition dépendant de la condition est au conditionnel.
L'imparfait du subjonctif est formellement identique à l'imparfait de l'indicatif, excepté pour le verbe bí, qui reprend ses formes du conditionnel plutôt que de l'imparfait.
Dá mbeadh airgead agam, cheannóinn carr. Si j'avais de l'agent, j'achèterais une voiture.
Mura dtaitneodh an bia liom, ní íosfainn é. Si la nourriture ne m'avait pas plu, je ne l'aurais pas mangée.
Impératif
L'impératif exprime un ordre, une requête ou un conseil : sa forme de base est la deuxième personne du singulier, qui est par définition identique à la racine verbale.
La particule de négation utilisée à l'impératif est náH, contrairement aux autres temps qui utilisent níL ou níorL :
Oscail an bosca! Ouvre la boîte !
Ná hoscail an bosca!N'ouvre pas la boîte !
L'impératif a également une forme de la 1re personne du singulier et une forme impersonnelle : ces formes sont toujours identiques au présent de l'indicatif, à l'exception du verbe irrégulier abair (dire). Elles ont la particularité de n'être utilisées qu'à la négation, là où la particule impérative náH permet de distinguer de la particule níL du présent :
Ní chloisim. Je n'entends pas.
Ná cloisim sin arís! Que je n'entende plus ça !
Formes verbales
Formes synthétiques et analytiques
Une forme conjuguée d'un verbe peut être de deux types :
les formes synthétiques, qui indiquent explicitement le sujet en plus d'indiquer le temps et le mode :
Beirim « je porte » est une forme synthétique, car le verbe et le sujet sont exprimés en un seul mot.
les formes analytiques, qui indiquent uniquement le temps et le mode.
Beireann tú « tu portes » est une forme analytique, car un mot séparé est utilisé pour le verbe et pour le sujet.
Les formes synthétiques ne peuvent pas être accompagnées d'un sujet, tandis que les formes analytiques doivent généralement l'être.
Un verbe a une seule forme analytique pour chacun de ses temps, qui est utilisée pour tous les pronoms sujets n'ayant pas de forme synthétique. La forme analytique est également utilisée lorsque le sujet n'est pas un pronom, c'est-à-dire lorsqu'il s'agit d'un groupe nominal ou d'une liste de pronoms sujets (comme tú agus mé).
Les formes synthétiques se comportent pratiquement comme la contraction d'une forme analytique et d'un pronom sujet, et peuvent en avoir l'apparence superficielle : leurs terminaisons ont cependant une étymologie distincte de celle des pronoms.
Les formes synthétiques utilisées varient d'un dialecte à un autre : elles sont généralement plus nombreuses au sud (eg. Munster) et moins nombreuses au nord (eg. Ulster)[10]. Cet article se concentre sur les formes verbales utilisées dans la langue standard.
Forme impersonnelle
La forme impersonnelle, aussi appelée forme autonome[11], est une forme verbale existant à chaque temps. Elle se caractérise par l'absence de tout sujet explicite, décrivant l'action en tant que telle sans préciser qui en est à l'origine.
Son usage est équivalent au « on » impersonnel utilisé en français : il s'agit d'une voix médiopassive, à distinguer de la voix passive proprement dite qui existe également et suit une syntaxe différente :
Labhairtear Gaeilge in Éirinn. On parle irlandais en Irlande. / L'irlandais est parlé en Irlande.
Táthar ag magadh fút. On se moque de toi / Les gens se moquent de toi.
Forme relative
Les formes analytiques du présent simple et du futur ont une terminaison alternative dans une proposition relative directe : cette forme s'appelle la forme relative.
Au présent, elle remplace la terminaison -nn par -s, excepté pour tá dont la forme relative directe est atá dans tous les dialectes. Elle existe néamoins pour le présent habituel bíonn du verbe bí :
Níonn an cailín an t-éadach. (indépendant) la fille lave les vêtements.
an cailín a níos an t-éadach (relatif direct) la fille qui lave les vêtements
Éadach dubh a bhíos i gcónaí uirthi. Elle porte toujours des vêtements noirs. (lit. « [ce sont] des vêtements noirs qui sont toujours sur elle. »
Au futur, elle remplace la terminaison -idh/-dh par -as/-os :
Feicfidh mé amárach é. Je le verrai demain.
an chéad uair eile a fheicfeas mé é La prochaine fois que je le verrai
Ces formes sont optionnelles dans la langue standard, et surtout utilisées dans les dialectes d'Ulster et de Connacht. Dans certains parlers du Connacht, une terminaison hybride -nns est utilisée au présent relatif.
Nom verbal
Le nom verbal est un nom qui signifie l'action faite par le verbe :
an obair (le travail), nom verbal de oibrigh (travailler)
an teacht (la venue, l'arrivée), nom verbal de tar (venir, arriver)
an codladh (le sommeil, l'état endormi), nom verbal de codail (dormir)
an ghabháil (la prise), nom verbal de gabh (prendre).
En français, il n'existe pas de nom verbal bien défini associé à chaque verbe, mais en irlandais tous les verbes ont un nom verbal clairement identifié : celui-ci joue un rôle essentiel dans la création des formes non finies du verbe, comme par exemple l'infinitif.
Un nom verbal peut être masculin comme féminin, bien que le masculin soit beaucoup plus fréquent : le genre dépend de la manière dont il est dérivé du verbe.
Le lien entre un verbe et son nom verbal n'est pas trivial : il existe un certain nombre de suffixes dont les plus communs sont :
-adh (m) (ceap >ceapadh, courant parmi les verbes de première conjugaison finissant en consonne),
-ú (m) (tosaigh > tosú, très fréquent chez les verbes de deuxième conjugaison en -(a)igh),
-áil (f) (teastaigh > teastáil, également le nom verbal de tous les verbes formés par le suffixe -áil),
-t (f) (oscail > oscailt, courant pour les verbes finissant en -ir, -il, -in)
-amh (m) (léigh > léamh),
ou encore la racine verbale sans suffixe (díol > díol). D'autres suffixes moins courants existent.
Les verbes irréguliers téigh (aller) et abair (dire) ont les noms verbaux supplétifsdul (m) et rá (m) respectivement.
Gérondif
Le gérondif est un usage très courant du nom verbal : il sert à indiquer une action continue, et est utilisé le plus souvent après l'auxiliaire bí. Il est caractérisé par l'usage de la préposition ag devant le nom verbal, qui se prononce /əg/ devant une voyelle et /ə/ devant une consonne :
Tá mé ag teacht abhaile. Je suis en train de rentrer à la maison.
Bhí sé ag cur báistí. Il pleuvait.
L'objet direct d'un gérondif est traditionnellement mis au génitif, mais dans la langue parlée le nominatif peut être rencontré pour les objets indéfinis (sans article défini).
De même lorsque l'objet direct est un pronom personnel, celui-ci est représenté par un pronom possessif précédé cette fois de la préposition do au lieu de ag : à la troisième personne, cette préposition et le possessif se contractent de manière irrégulière en á :
Objets pronominaux d'un nom verbal
Personne
Forme
Exemple
Traduction
1re sing.
do moL
do mo mholadh
En train de me féliciter
2e sing.
do doL
do do mholadh
En train de te féliciter
3e s. m.
áL
á mholadh
En train de le féliciter
3e s. f.
áH
á moladh
En train de la féliciter
1re plur.
dárE
dár moladh
En train de nous féliciter
2e plur.
do bhurE
do bhur moladh
En train de vous féliciter
3e plur.
áE
á moladh
En train de les féliciter
Gérondif médiopassif
Le gérondif est couramment utilisé sous forme médiopassive à l'aide d'un pronom objet réfléchi : il indique alors que le sujet subit l'action, et l'agent peut optionnellement être exlpicité par la préposition ag[12].
Tá an teach á thógáil. La maison est en train d'être construite. (lit. « La maison est à sa construction »)
Tá an teach á thógáil agam. La maison est en train d'être construite par moi.
Cette construction peut être utilisée avec un sens actif : ainsi, la deuxième phrase peut tout aussi bien se traduire par « Je suis en train de construire la maison ».
Lorsqu'il n'y a pas d'agent explicite, la phrase peut être ambiguë car l'objet peut ne pas être la même personne que le sujet :
Tá sé á ghortú. Il est en train de se blesser ou Il est en train de le blesser.
Infinitif
L'infinitif est le deuxième cas d'usage majeur du nom verbal. Sa fonction est très similaire à l'infinitif français.
Il s'exprime par l'utilisation du nom verbal sans préposition, et s'utilise généralement en tant que complément d'un autre verbe :
Ba mhaith liom ithe. J'aimerais manger.
An bhfuil tú ag iarraidh breathnú ar an teilifís? As-tu envie de regarder la télé ?
La négation de l'infinitif est exprimée par la préposition gan.
Lorsque le nom verbal a un objet direct, celui-ci est placé au nominatif devant le nom verbal, séparé par la particule a qui provoque la lénition du nom verbal. Les objets prépositionnels et les adverbes se placent dans tous les cas après le nom verbal.
Ba mhaith liom é a fhéiceáil. J'aimerais le voir.
Tá sé deacair teanga nua a fhoghlaim. Il est difficile d'apprendre une nouvelle langue.
Pour les verbes intransitifs, le sujet du nom verbal peut également être placé avant le verbe suivant la même syntaxe, servant à indiquer que le sujet du nom verbal et de la proposition principale sont différents[13]. Ce cas d'usage n'est pas traduisible par un infinitif en français, mais en général par un subjonctif :
Ba mhaith liom iad a theacht. J'aimerais bien qu'ils viennent.
L'infinitif du verbe bí est a bheith, qui est toujours précédé de la particule a même sans sujet le précédant :
A bheith nó gan a bheith Être ou ne pas être
Certains dialectes permettent d'expliciter à la fois le sujet et l'objet direct d'un nom verbal, avec une variation régionale sur la syntaxe[13]. Les dialectes de l'Ulster positionnent le sujet puis l'objet devant la particule a :
« i nidiaidh tú do dhícheall a dhéanamh »
i nidiaidh
tú
do dhícheall
a dhéanamh
après
toi
ton mieux
faire
« après que tu as fait de ton mieux »
Les dialectes du Munster antéposent uniquement le sujet, et placent l'objet direct devant le verbe :
« Ní thaithneann leat mé a thabhairt namhaid uirthi. »
Ní thaithneann leat
mé
a thabhairt
namhaid
uirthi.
ça ne te plaît pas
moi
donner
ennemi
sur elle.
« Tu n'aimes pas que je la considère une ennemie. »
Ces formes sont confinées à des régions spécifiques et ne sont généralement pas considérées comme standard. la plupart des locuteurs utiliseraient une autre syntaxe, par exemple en utilisant un verbe conjugué au futur ou au conditionnel :
« Ní thaitnaíonn leat go dtabharfainn
namhaid uirthi. »
Ní thaitnaíonn leat
go dtabharfainn
namhaid
uirthi.
ça ne te plaît pas
que je donnerais
ennemi
sur elle.
« Tu n'aimes pas que je la considère une ennemie. »
Participe passé
Le participe passé est un adjectif décrivant un nom ayant subi l'action d'un verbe transitif. Il est de formation et d'usage similaires au participe passé du français, sauf qu'il n'est pas utilisé pour former des temps composés.
Tá an obair déanta. Le travail est fait.
Le participe passé est formé par un suffixe -tha/-the, qui supprime le -gh des verbes en -igh, devient -ta/-te devant les consonnes n, l et r et absorbe un bh et un mh le précedant pour donner -fa/-fe :
déan > déanta (faire > fait)
oibrigh > oibrithe (travailler > travaillé)
snámh > snáfa (nager > nagé)
Conjugaison régulière
Il existe deux types de conjugaison régulière : la première conjugaison (de type tuig) qui comprend la plupart des racines monosyllabiques ainsi que les verbes formés par le suffixe -áil, et la deuxième conjugaison (de type imir) principalement composée de verbes à racine polysyllabique.
Onze verbes son considérés comme irréguliers et n'appartiennent pas à ces conjugaisons.
Première conjugaison
La première conjugaison est caractérisée entre autres par une terminaison du présent analytique prononcée /ən̪ˠ/, orthographiée -ann ou -eann selon la nature du dernier son de la racine.
Les verbes formés par le suffixe -áil et d'autres verbes polysyllabiques finissant en une consonne fine remplacent cette consonne par sa forme longue devant une désinence verbale, excepté celles commençant en -t- (formes impersonnelles et participe passé) :
sábháil (sauver) > sábhálaim , sábhálann tú... (je sauve, tu sauves...), sábháiltear (on sauve), sábháilte (sauvé).
Résumé des formes syntétiques et analytiques de la 1re conjugaison
Temps/mode
Mutation initiale
Formes synthétiques
Forme analytique
Impersonnel
1s (mé)
2s (tú)
1p (sinn)
2p (sibh)
3p (iad)
Indicatif
Présent
∅
-aim -im
-aimid -imid
-ann -eann
-tar -tear
Prétérit
L ou d' L *
-amar -eamar
-∅
-adh1 -eadh1
Imparfait
L ou d' L *
-ainn -inn
-tá -teá
-aimis -imis
-aidís -idís
-adh -eadh
-taí -tí
Futur
∅
-faimid -fimid
-faidh -fidh
-far -fear
Conditionnel
L ou d' L *
-fainn -finn
-fá -feá
-faimis -fimis
-faidís -fidís
-fadh -feadh
-faí -fí
Subjonctif
Présent
go E
-aimid -imid
-a -e
-tar -tear
Imparfait
dá E
-ainn -inn
-tá -teá
-aimis -imis
-aidís -idís
-adh -eadh
-taí -tí
Impératif
∅
-aim -im
-∅
-aimis -imis
-aigí -igí
-aidís -idís
-adh -eadh
-tar -tear
*Un d' est inséré devant une racine començant en une voyelle ou un fh- ayant subi une lénition. Ce préfixe s'ajoute même lorsque le fh est suivi d'une autre consonne : freagair (répondre) > d'fhreagair mé (j'ai répondu)
1 La forme impersonnelle du prétérit ne subit pas la lénition ou la préfixation d'un d'.
Conjugaison complète commençant en consonne : tuig « comprendre »
Temps/mode
Singulier
Pluriel
Impersonnel
1er
2e
3e
1er
2e
3e
-
Indicatif
Présent
tuigim
tuigeann tú
tuigeann sí, sé
tuigimid
tuigeann sibh
tuigeann siad
tuigtear
Prétérit
thuig mé
thuig tú
thuig sí, sé
thuigeamar
thuig sibh
thuig siad
tuigeadh
Imparfait
thuiginn
thuigteá
thuigeadh sí, sé
thuigimis
thuigeadh sibh
thuigidís
thuigtí
Futur
tuigfidh mé
tuigfidh tú
tuigfidh sí, sé
tuigfimid
tuigfidh sibh
tuigfidh siad
tuigfear
Conditionnel
thuigfinn
thuigfeá
thuigfeadh sí, sé
thuigfimis
thuigfeadh sibh
thuigfidís
thuigfí
Subjonctif
Présent
go dtuige mé
go dtuige tú
go dtuige sí, sé
go dtuigimid
go dtuige sibh
go dtuige siad
go dtuigtear
Imparfait
dá dtuiginn
dá dtuigteá
dá dtuigeadh sí, sé
dá dtuigimis
dá dtuigeadh sibh
dá dtuigidís
dá dtuigtí
Impératif
tuigim*
tuig
tuigeadh sí, sé
tuigimis
tuigigí
tuigidís
tuigtear*
* utilisés seulement à la forme négative.
Certains verbes de première conjugaison ont un radical finissant en une voyelle : cette voyelle absorbe la voyelle des terminaisons qui ne commence pas en consonne, comme le présent analytique -(e)ann -/ən̪/ qui devient -(o)nn -/n̪/.
Les terminaisons du futur et du conditionnel de la première conjugaison commencent par un -f- pour des raisons historiques : dans la langue moderne cette consonne se prononce comme si elle était orthographiée -th-[14], à savoir :
Muette après les consonnes sourdes c, p, t, s, f et th:
Se prononce /h/ après une autre consonne ou après une voyelle :
dhéanfainn [ˈjeːnˠhən̪ʲ] "je ferais"
glaofaimid [ɡlˠiːhəmʲɪdʲ] "nous appellerons"
Deuxième conjugaison
La première conjugaison est caractérisée entre autres par une terminaison du présent analytique prononcée /iːn̪ˠ/, orthographiée -aíonn ou -íonn selon la nature du dernier son de la racine.
La plupart de ces verbes se terminent en -igh : ce suffixe est retiré devant une terminaison verbale :
Résumé des formes syntétiques et analytiques de la 2e conjugaison
Temps/mode
Mutation initiale
Formes synthétiques
Forme analytique
Impersonnel
1s (mé)
2s (tú)
1p (sinn)
2p (sibh)
3p (iad)
Indicatif
Présent
∅
-ím
-ímid
-íonn
-ítear
Prétérit
L ou d' L *
-íomar
-∅
-íodh1
Imparfait
L ou d' L *
-ínn
-íteá
-ímis
-ídís
-íodh
-ítí
Futur
∅
-óimid -eoimid
-óidh -eoidh
-ófar -eofar
Conditionnel
L ou d' L *
-óinn -eoinn
-ófá -eofá
-óimis -eoimis
-óidís -eoidís
-ódh -eodh
-ófaí -eofaí
Subjonctif
Présent
go E
-ímid
-í
-ítear
Imparfait
dá E
-ínn
-íteá
-ímis
-ídís
-íodh
-ítí
Impératif
∅
-ím
-∅
-ímis
-ígí
-ídís
-íodh
-ítear
Conjugaison complète avec contraction du radical : imir « jouer »
Temps/mode
Singulier
Pluriel
Impersonnel
1er
2e
3e
1er
2e
3e
-
Indicatif
Présent
imrím
imríonn tú
imríonn sí, sé
imrímid
imríonn sibh
imríonn siad
imrítear
Prétérit
d'imir mé
d'imir tú
d'imir sí, sé
d'imríomar
d'imir sibh
d'imir siad
imríodh
Imparfait
d'imrínn
d'imríteá
d'imríodh sí, sé
d'imrímis
d'imríodh sibh
d'imrídís
d'imrítí
Futur
imreoidh mé
imreoidh tú
imreoidh sí, sé
imreoimid
imreoidh sibh
imreoidh siad
imreofar
Conditionnel
d'imreoinn
d'imreofeá
d'imreodh sí, sé
d'imreoimis
d'imreodh sibh
d'imreoidís
d'imreofaí
Subjonctif
Présent
go n-imrí mé
go n-imrí tú
go n-imrí sí, sé
go n-imrímid
go n-imrí sibh
go n-imrí siad
go n-imrítear
Imparfait
dá n-imrínn
dá n-imríteá
dá n-imríodh sí, sé
dá n-imrímis
dá n-imríodh sibh
dá n-imridís
dá n-imrítí
Impératif
imrím
imir
imríodh sí, sé
imrímis
imrígí
imrídís
imrítear
Négation et interrogation
Verbes irréguliers
L'irlandais compte en tout et pour tout 11 verbes irréguliers : la plupart d'entre eux ont des formes supplétives à certains temps, et certains distinguent des formes dépendantes et indépendantes à certains temps.
Formes dépendantes et indépendantes
Liste des verbes irréguliers
Le tableau suivant liste les irrégularités de ces onze verbes : les temps non mentionnés sont formés régulièrement sur le modèle de la 1e conjugaison.
Le prétérit prend les particules verbales du non-prétérit, et tous les temps subissent l'éclipse au lieu de la lénition après ní (ní bhfuair sé : il n'a pas trouvé; ní bhfaighidh sé : il ne trouvera pas)
Le futur et le conditionnel ont des formes indépendantes supplétives.
Le prétérit impersonnel est formé par le suffixe -thas au lieu de -adh.
La plupart des formes sont modelées sur la base du thème supplétif tug, y compris les formes de l'impératif autres que la deuxième personne du singulier, ce qui en fait avec tar l'un des deux verbes supplétifs au sein d'un même temps.
Les formes de l'impératif autres que la deuxième personne du singulier sont modelées sur la base du thème tag, ce qui en fait avec tabhair l'un des deux verbes supplétifs au sein d'un même temps.
Le prétérit impersonnel est formé par le suffixe -thas au lieu de -adh et présente une lénition comme le prétérit personnel.
Indépendant: chuamar chuaigh sé Impersonnel: chuathas
Le prétérit impersonnel est formé par le suffixe -thas au lieu de -adh et présente une lénition comme le prétérit personnel.
Dépendant: ní dheachamar go ndeachaigh sé Impersonnel: an ndeachthas
Futur
rachaimid rachaidh sé
Conditionnel
rachaimis rachadh sé
Nom verbal
dul
Participe
dulta
bí
L'auxiliaire bí est de loin le verbe le plus utilisé et aussi le plus irrégulier.
Il a des formes dépendantes au présent et au prétérit :
Le présent indépendant tá est insensible à la mutation : il se contracte à l'écrit avec le pronom relatif direct a pour donner la forme atá.
Le présent dépendant fuil n'apparaît en pratique que sous la forme bhfuil dans la langue standard : devant la négation, la forme théorique ní fhuil est contractée à l'écrit en níl, indiquée ci-dessous en tant que présent négatif.
Il s'agit du seul verbe dont la forme analytique est utilisable à la première personne du singulier du présent de l'indicatif dans la langue standard : les formes táim et tá mé sont équivalentes.
Conjugaison de bí
Temps/mode
Singulier
Pluriel
Impers.
1re
2e
3e
1re
2e
3e
Indicatif
Présent
Indépendant
táim tá mé
tá tú
tá sí, sé
táimid
tá sibh
tá siad
táthar
Relatif direct
atáim atá mé
atá tú
atá sí, sé
atáimid
atá sibh
atá siad
atáthar
Dépendant
fuilim fuil mé
fuil tú
fuil sí, sé
fuilimid
fuil sibh
fuil siad
fuiltear
Négatif (ní)
nílim níl mé
níl tú
níl sí, sé
nílimid
níl sibh
níl siad
níltear
Présent habituel
bím
bíonn tú
bíonn sí, sé
bímid
bíonn sibh
bíonn siad
bítear
Prétérit
Indépendant
bhí mé
bhí tú
bhí sí, sé
bhíomar
bhí sibh
bhí siad
bhíothas
Dépendant
raibh mé
raibh tú
raibh sí, sé
rabhamar
raibh sibh
raibh siad
rabhthas
Imparfait
bhínn
bhíteá
bhíodh sí, sé
bhímis
bhíodh sibh
bhídís
bhítí
Futur
beidh mé
beidh tú
beidh sí, sé
beimid
beidh sibh
beidh siad
beifear
Conditionnel
bheinn
bheifeá
bheadh sí, sé
bheimis
bheadh sibh
bheidís
bheifí
Subjonctif
Présent
go raibh mé
go raibh tú
go raibh sí, sé
go rabhaimid
go raibh sibh
go raibh siad
go rabhthar
Imparfait
dá mbeinn
dá mbeifeá
dá mbeadh sí, sé
dá mbeimis
dá mbeadh sibh
dá mbeidís
dá mbeifí
Impératif
bím
bí
bíodh sí, sé
bímis
bígí
bídís
bítear
Copule
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Nombres
L'irlandais distingue trois grands types de nombres : les cardinaux indépendants, les adjectifs cardinaux et les adjectifs ordinaux.
Les cardinaux indépendants ne sont pas suivis d'un nom. Les nombres de 1 à 9 sont pratiquement toujours précédés d'une particule a qui engendre une aspiration. Ils sont utilisés :
de manière indepéndante, pour exprimer le nombre en tant que tel :
A haon, a dó, a trí! Un, deux, trois !
pour exprimer l'heure ; ils sont alors optionnellement suivis de « a chlog » :
Tá sé a deich (a chlog) Il est dix heures
en tant qu'adjectif postposé, pour exprimer une association entre le nom et le numéral :
bus a dó Le bus numéro deux
Les adjectifs cardinaux font partie d'un groupe nominal : ils se placent entre l'article et le nom, et engendrent une mutation sur le nom qui varie d'un nombre à l'autre. Ils ne nécessitent pas toujours le pluriel ; un grand nombre d'ordinaux requièrent un nom singulier, et certains noms ont une forme alternative du pluriel qu'ils utilisent après un ordinal :
Tá dhá charr aige Il a deux voitures
Na trí heaglaisí móra Les trois grandes églises
Cúig huaire níos déanaí Cinq heures plus tard (uaire est le pluriel numéral de uair : le pluriel régulier est uaireanta)
Ils ont en général deux formes : l'une est utilisée pour dénombrer les humains, l'autre pour les non-humains :
ceathrar páistí Quatre enfants
ceithre héin Quatre oiseaux
Les adjectifs ordinaux sont placés entre l'article et le nom, et engendrent une mutation. Ils sont placés avant tout autre adjectif antéposé, y compris les adjectifs cardinaux :
An dara cogadh domhanda La seconde guerre mondiale
An chéad dá dhuine les deux premières personnes
Le tableau suivant résume les formes de nombres de 1 à 10 ainsi que les dizaines. Les nombres de 3 à 10 peuvent être suivis d'un nom au singulier ou au pluriel, avec dans certains cas un changement de la mutation appliquée.
Nombres en gaélique irlandais
Nombre
Nombre du nom
Indépendant
Cardinal
Ordinal
cat (chat)
uair (heure, fois)
Non-humain
Humain
1
Singulier
a haon
(aonL)...(amháin)
céadL
2
Duel1
a dó
dháL2
beirt
daraH
dhá chat
dhá uair
3
Singulier
a trí
tríL
tríúr
tríúH
trí chat
trí huaire
Pluriel
tríH
trí cait
4
Singulier
a ceathair
ceithreL
ceathrar
ceathrúH
ceithre chat
ceithre huaire
Pluriel
ceithreH
ceithre cait
5
Singulier
a cúig
cúigL
cúigear
cúigiúH
cúig chat
cúig huaire3
Pluriel
cúig
cúig cait
6
Singulier
a sé
séL
seisear
séúH
sé chat
sé huaire
Pluriel
séH
sé cait
7
Singulier
a seacht
seachtE
seachtar
seachtúH
seacht gcat
seacht n-uaire
Pluriel
seacht gcait
8
Singulier
a hocht
ochtE
ochtar
ochtúH
ocht gcat
ocht n-uaire
Pluriel
ocht gcait
9
Singulier
a naoi
naoiE
naonúr
naoúH
naoi gcat
naoi n-uaire
Pluriel
naoi gcait
10
Singulier
a deich
deichE
deichniúr
deichiúH
deich gcat
deich n-uaire
Pluriel
deich gcait
20
Singulier
fiche
fichiúH
fiche cat
fiche uair
30
Singulier
tríocha
tríochadúH
tríocha cat
tríocha uair
40
Singulier
daichead
daicheadúH
daichead cat
daichead uair
50
Singulier
caoga
caogadúH
caoga cat
caoga uair
60
Singulier
seasca
seascadúH
seasca cat
seasca uair
70
Singulier
seachtó
seachtódúH
seachtó cat
seachtó uair
80
Singulier
ochtó
ochtódúH
ochtó cat
ochtó uair
90
Singulier
nócha
nóchadúH
nócha cat
nócha uair
100
Singulier
céad
céadúH
céad cat
céad uair
1000
Singulier
míle
míliúH
míle cat
míle uair
1 - Le « duel » correspond au singulier de la plupart des noms, excepté les quelques noms ayant une forme spéciale utilisée uniquement après dhá :
cat - dhá chat - cait un chat - deux chats - des chats
lámh - dhá láimh - lámha une main - deux mains - des mains
2 - prend la forme dá devant an, aon et céad (premier).
3 - uaire subit une aspiration irrégulère devant cúig : cela n'affecte pas les autres noms (cúig éin - cinq oiseaux)
Noms en irlandais classique (XIXe siècle)
Dans l'irlandais classique, langue littéraire de la renaissance gaélique du XIXe siècle, les noms se déclinaient un peu plus fortement. Ses déclinaisons sont à voir ici :
Première déclinaison
Elle concerne tous les mots dont la dernière consonne est leathan (c'est-à-dire précédée de a, o ou u), tous les noms de cette déclinaison sont masculins. Le génitif singulier est marqué par un changement de la forme de la consonne (elle passe de leathan à caol).
Première déclinaison : bochtán "un pauvre"
Singulier
Pluriel
Nominatif
an bochtán
na bochtáin
Génitif
an bhochtáin
na mbochtán
Datif
(dó) 'n mbochtán
(dó) na bochtánaibh
Ablatif
(ó) 'n mbochtán
(ó) na bochtánaibh
Accusatif
an bochtán
na bochtáin
Vocatif
a bhochtáin
a bochtána
Deuxième déclinaison
Elle concerne presque tous les noms féminins, tous les noms en -óg, et la majorité de ceux qui ont un i avant la ou les consonnes finales. Cette déclinaison est caractérisée par l'ajout d'un -e au génitif singulier.
Deuxième déclinaison : péist "un ver"
Singulier
Pluriel
Nominatif
an phéist
na péiste
Génitif
na péiste
na bpéist
Datif
(do) 'n bpéist
(do) na péistibh
Ablatif
(ó) 'n bpéist
(ó) na péistibh
Accusatif
an phéist
na péiste
Vocatif
a phéist
a phéiste
Les noms en -óg font leur génitif singulier en -óige, leur datif et leur ablatif singulier en -óig ; leur nominatif pluriel en -óga et leur datif et ablatif pluriel en -ógaibh.
Les noms en -each font leur génitif singulier en -íghe, leur datif et leur ablatif singulier en -igh ; leur nominatif pluriel en -eacha et leur datif et ablatif pluriel en -eachaibh.
Les monosyllabes comme Lámh "main" font leur génitif comme les noms normaux avec en plus l'ajout d'un e final. (Láimhe Gen sing de Lámh"). Le nominatif pluriel a la même forme que le génitif pluriel.
Les noms ayant un i caractéristique au nominatif singulier font leur génitif par ajout d'un e seulement (Tir "pays" donne Tire au génitif singulier). Le nominatif pluriel a la même forme que le génitif pluriel.
Certains noms forment leur nominatif pluriel en -anna, comme cuir "un cas" nominatif singulier cuir, nominatif pluriel cuireanna
D'autres font leur pluriel en -acha, comme clair qui fait au nominatif pluriel claireacha.
Le génitif pluriel a la même forme que le nominatif singulier, cependant, si le nominatif singulier comporte une voyelle fine, celle-ci est omise (ex : fuaim "un son" donne au génitif pluriel fuam ; de plus, les noms formant leur nominatif pluriel en -anna retirent leur a final au génitif pluriel (comme léimeanna, nominatif pluriel, qui donne au génitif pluriel léimeann)
Troisième déclinaison
Se déclinent sur ce modèle tous les noms en -óir, -ail, -air, -acht et tous les noms verbaux sans exception. Cette déclinaison se caractérise par l'ajout d'un suffixe large (-a).
Troisième déclinaison : slanuightheóir « un sauveur »
Singulier
Pluriel
Nominatif
an slanuightheóir
na slanuightheóiridhe
Génitif
an slanuightheóra
na slanuightheóir ou slanuighthórach
Datif
(dó) 'n tslanuightheóir
(dó) na slanuightheóiribh
Ablatif
(ó) 'n tslanuightheóir
(ó) na slanuightheóiribh
Accusatif
an slanuightheóir
na slanuightheóiridhe
Vocatif
a shlanuightheóir
a slanuightheóiridhe
Troisième déclinaison : moladh "prière" (nom verbal, sans article)
Singulier
Pluriel
Nominatif
moladh
molta
Génitif
molta
moladh
Datif
moladh
moltaibh
Ablatif
moladh
molaibh
Accusatif
moladh
molta
Vocatif
mholadh
molat
On observe que tous les cas sont les mêmes au singulier à l'exception du génitif ; au pluriel, le nominatif, l'accusatif et le vocatif sont les mêmes. Le datif et l'ablatif pluriel sont, comme pour de nombreuses autres déclinaisons, formés à partir du nominatif pluriel.
La majorité des noms en -acht expriment des idées abstraites, et n'ont donc pas de pluriel, mais certains noms sont des exceptions (cáilídheacht "vertu").
On reconnait cette déclinaison au suffixe leathan qu'elle ajoute au génitif singulier, si le mot se terminait par une voyelle fine (i) il faut la supprimer (ex : bliadhain "un an" donne au génitif bliadhana).
Certains monosyllabes écrits avec le digramme -ío- changent ce dernier en -ea- au génitif singulier (comme bioth "vie" qui donne beatha).
D'autre part, certains noms font leur génitif singulier en -ach comme cathair "ville" qui donne catharach, et par syncope cathrach.
Tous les noms verbaux finissant par -adh, -eadh ou -ughadh forment leur génitif singulier comme le participe passé du verbe dont ils sont tirés (moladh fait au génitif molta, comme le participe passé du verbe moladh).
Dans la majorité des cas, le nominatif pluriel est de la même forme que le génitif singulier, cependant, certains noms peuvent former leur nominatif pluriel par l'ajout de -nna (comme sruth "courant, flux" qui donne au Gen. Sing. srotha et au nominatif pluriel srotha ou srothanna). De plus, les noms finissant en -óir au Nom. Sing forment leur pluriel par l'ajout de -idhe ; et ceux qui ont un génitif singulier en -ach le forment par ajout d'un a.
Le génitif pluriel peut être formé comme celui de la deuxième déclinaison. Cependant, les noms ayant un génitif singulier en -eanna retirent leur a final au pluriel.
Quatrième déclinaison
Elle comprend les noms finissant en -aidhe, -uidhe, -aire et -ín du genre masculin et ceux finissant par -a, -o, -e et -i des deux genres. Elle se caractérise par le fait que le génitif singulier ne soit pas marqué, ainsi, tous les cas du singulier sont semblables.
Quatrième déclinaison : Tighearna "un seigneur"
Singulier
Pluriel
Nominatif
an Tighearna
na Tighearnaidhe
Génitif
an Tighearna
na dTighearnadh
Datif
(dó) 'n Tighearna
(dó) na Tighearnaidhibh
Ablatif
(ó) 'n Tighearna
(ó) na Tighearnaidhibh
Accusatif
an Tighearna
na Tighearnaidhe
Vocatif
a Thighearna
a Thighearnaidhe
Le nominatif pluriel est formé par ajout de -idhe au singulier, cependant, si le nom se termine par -e on supprime cette voyelle, mais s'il s'agit d'un monosyllabique finissant en -Le (où L est une liquide, c'est-à-dire n, m, r ou l) on remplace le -e final par -te. Si la lettre finale est une voyelle le pluriel se forme en -the.
Le génitif pluriel se forme par une finale leathan, sauf si le nominatif pluriel est en -te ou en -tí, dans ce cas il se forme par la transformation de cette syllabe en -teagh.