Isidore Didion (1798-1878) est un mathématicien et général français du XIXe siècle.
Biographie
Isidore Didion est un mathématicien et officier français, né à Thionville[2], le . Admis en 1817 à l’École polytechnique, il en sort dans le corps de l’artillerie. Parvenu au grade de capitaine (1830), il est nommé en 1837 professeur d’artillerie à l’École d'application de l'artillerie et du génie de Metz. Il participe à la Commission des principes du tir, un laboratoire de recherche dédié à l'artillerie. Il occupe ces fonctions jusqu’en 1846, époque à laquelle il obtient le grade de chef d’escadron et est nommé adjoint à la direction des poudres de Paris. Deux ans après (1848), il devient directeur de la capsulerie de guerre dans la même ville, poste qu'il occupe jusqu'en 1858. Promu colonel en , il devient général de brigade le et commande l'artillerie dans le 5e division militaire à Metz. Il est décoré chevalier de la Légion d'honneur en et finira commandeur.
En sa qualité de professeur d’artillerie, Didion se livre à des études spéciales sur la balistique et prend part en 1838 aux expériences de Guillaume Piobert et Arthur Morin sur la résistance des milieux. Plus tard il soumet à l’Académie des sciences un mémoire sur la balistique, imprimé dans le tome I des savants étrangers, et en 1848 un second mémoire sur le mouvement des projectiles. Il est élu correspondant de l’Académie des Sciences en 1873, et est également examinateur à l’École polytechnique. Il préside le concours d'entrée de 1851 à 1858.
En 1835 à la demande de la Société de prévoyance de Metz, il est l'un des premiers à utiliser le calcul des probabilités dans le calcul des pensions de retraite[3],[4]. En 1848, le ministère de l'agriculture et du commerce lui demande de faire des calculs préparatoires à la création d'une caisse de retraite sous le patronage de l'État. Le projet est ajourné à la suite de la Révolution de 1848, mais les calculs et le travail d'expertise ont été faits. En 1864, il publie un ouvrage sur le calcul des pensions de retraite qui est salué en des termes élogieux par Bienaymé.
Dans un article de 1835, il propose d'uniformiser et de standardiser les unités de mesure et suggère des notations qui sont maintenant tout à fait courantes[5], ainsi les notations c et m pour les sous-multiples comme dans cm et mm, les exposants numériques pour les unités dérivées, comme m² ou m³ ou la barre oblique comme dans m/s ou km/h. Dans un mémoire de 1837, il se pose la question de la faisabilité du vol aérien[6],[note 1].
Il joue un rôle très actif dans l’organisation de l'Exposition universelle de Metz[7] de 1861, puisqu’il est président du comité de l'industrie, président du comité des finances, vice président du bureau de la commission générale.
En tant que militaire français, il ne peut rester dans sa ville de Metz après l'annexion allemande de 1871. Il choisit de s'exiler à Nancy, où il meurt le [2].
Isidore Didion, Mémoire sur un instrument propre à vérifier la coïncidence et la rectitude des axes des surfaces intérieures et extérieures des bouches à feu, et sur un moyen de représenter graphiquement cette première surface, Imprimerie de Verronais,
Exposé de la situation financière de la Société de prévoyance et de secours mutuels de Metz, au , et calcul du taux de la pension, par I. Didion, etc. (1840)
↑ a et b« Travail entrepris sur une question lors de la 5e session du Congrès scientifique tenu à Metz en 1837, L'auteur conclut de ses recherches que la navigation aérienne n'aura de chance que quand on aura trouvé un moteur beaucoup plus puissant, sous le même poids, que tous les moteurs connus jusque là. » (D'après la notice de Virlet sur I. Didion, p. 75).
↑Francois Vatin, Morale industrielle et calcul économique dans le premier XIXe siècle: L'économie industrielle de Claude-Lucien Bergery (1787-1863), Éditions L'Harmattan, 2007, p. 31-32.
↑I. Didion Exposé de la situation financière de la Société de prévoyance et de secours mutuels de Metz, au 1er janvier 1840, et calcul du taux de la pension, (1840).
↑Isidore Didion, « Système de notation des diverses unités employées dans les sciences appliquées », Mémoire de l'Académie nationale de Metz, (lire en ligne).
Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains, volume 1, p. 573, Hachette, Paris, 1880.
Gabriel Tourdes, « Discours prononcé sur la tombe du général Didion au nom de l'Académie Stanislas », Mémoires de l’Académie de Stanislas, vol. 4, t. 11, , p. 288 (lire en ligne)
Guy Thuillier, « Le Général Didion et les calculs de mortalité des sociétés de secours mutuel (1864) », Bulletin d'histoire de la Sécurité sociale, no 37, , p. 320 (lire en ligne)
Général Morin, « Notice sur le général Piobert, lue dans la séance publique annuelle des cinq académies, le mercredi 25 octobre 1871 », dans Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, t. 38, p. LXVII-CVI, Gauthier-Villars, (lire en ligne) lire en ligne sur Gallica, contient de éléments relatifs à Isidore Didion.