Depuis le , elle fait partie de la nouvelle commune de La Hague et a le statut de commune déléguée.
Géographie
Jobourg se situe à l'extrême nord-ouest de la péninsule du Cotentin. Le nez de Jobourg est un cap qui s'avance dans la mer de la Manche. Les gneiss icartiens y affleurent. Les grottes dans les falaises ont souvent donné naissance à des légendes, comme celui du Trou-aux-Sorciers.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Jorborch au XIIe siècle, Jorborc en 1180, Jorbourg en 1218, Jorborc en 1221, Jorburch en 1239, Jobourt en 1323[1].
Les formes anciennes indiquent que le [r] s'est amuï vers le XIVe siècle devant la consonne suivante, phénomène récurrent dans la toponymie normande et ailleurs. En tout état de cause, il n'y a pas lieu de voir un Jovis burgum, forme latinisée que l'on rencontre parfois dans les textes médiévaux. Il s'agit d'une fantaisie de scribe, telle qu'on en trouve de manière récurrente en toponymie (cf. Louviers, Fécamp, etc.)
François de Beaurepaire rapproche le type toponymique Jorborc du composé toponymique vieil anglaiseorðburg signifiant « mur ou rempart de terre étayé par une structure de pieux en bois » et la situation de Jobourg près du Hague-Dick renforcerait cette hypothèse linguistique[1]. Le toponyme normand de l'île voisine de Guernesey, Jerbourg (castrum de Gierebourc 1364) serait de même nature, ainsi que les noms de lieux anglais Yarborough Camp et Arbury[1].
René Lepelley privilégie l'hypothèse d'un composé issu de l'ancien scandinave basé sur les termes jǫrð « terre » et borg « forteresse »[2]. En réalité, borg pouvait avoir le sens primitif de « mur, rempart ». *Jǫrðborg devait avoir le sens global de « mur de terre, rempart de terre » tout comme le vieil anglais eorðburg. Phonétiquement une étymologie scandinave s'accorde mieux avec les formes anciennes.
Au XVIIIe siècle, Dom François Fleury (1724-1781), fut prieur-curé de Jobourg et guetteur des mouvements des navires anglais pour le gouverneur de Cherbourg[3].
En 1907, fermeture de la brigade de douanes du village de Merquetot.
La commune est libérée le par le 60e régiment d'infanterie.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans.
Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[8]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[9],[Note 2].
En 2021, la commune comptait 506 habitants, en évolution de +4,98 % par rapport à 2015 (Manche : +0,44 %, France hors Mayotte : +2,49 %).
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Économie
L'activité agricole demeure importante dans l'économie locale et dans la tradition, comme en témoigne la foire aux moutons, valorisant le roussin de la Hague à la mi-août.
Le tourisme est important sur la commune, notamment du fait du nez de Jobourg, site qui contribue à la notoriété de la localité et qui est l'un des lieux les plus visités de la Manche. Jobourg accueille trois restaurants et de nombreux gîtes.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Le tumulus de Calais situé sur la commune de Jobourg en face de l'usine de retraitement des déchets nucléaires, est l'un des trente-trois tumulus de l'âge du bronze référencés lors d'une récente étude sur le territoire de la Hague. Il a fait l'objet d'une fouille complète. En effet, ce monument est relativement bien conservé sur les deux tiers (le dernier tiers étant parti sur le trajet d'un chemin), car il n'a pas fait l'objet de fouilles par nos antiquaires du XIXe siècle.
Croix de chemin (XVIe siècle) dite Croix Ricard ou de Bel Air, composée de deux épées. Elle aurait été élevée, selon une légende inventée au XIXe siècle par Digard de Lousta, par le seigneur d'Auderville M. de La Fouèdre qui tua en duel, M. de Mary, seigneur de Jobourg[3],[14]. Sur une maison du village de la Buhotellerie, un bloc calcaire armorié figure les armes de la famille de Mary : d'argent au chef de gueules chargé de trois roses d'or mises de rang[15].
La côte et la lande de Jobourg donnent l'inspiration à de nombreux peintres, de même que l'église romane représentée par Jean-François Millet et Félix Buhot notamment.
Personnalités liées à la commune
Simon Segal (1898-1969), peintre de l´École de Paris, a vécu au hameau Thiébot entre 1946 et 1953. Il a peint de nombreux enfants de la commune, ainsi que des paysages de la Manche. Une exposition lui a été consacrée au musée Thomas-Henry de Cherbourg en 1999.
Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN978-2-9159-0709-4), p. 117.
René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN978-2-35458-036-0), p. 263.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑ ab et cFrançois de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN2-7084-0299-4, OCLC15314425), p. 142 - 143.
↑René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Presses Universitaires de Caen, (ISBN2-905461-80-2), p. 154.
↑Annuaire du département de la Manche, 12e année 1840, p 222.
↑Philippe Quévastre, « La Hague : Jobourg pleure son ancien maire Jean-Charles Duval : Jean-Charles Duval, ancien maire de Jobourg, dans la Hague, est décédé dans sa 82e année le vendredi , vaincu par une longue maladie », La Presse de la Manche, (lire en ligne, consulté le ).
↑Université Inter-Âges de Basse-Normandie - Antenne de Cherbourg (préf. Rodolphe de Mons), Blasons armoriés du Clos du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 214 p. (ISBN2-85480-543-7), p. 79.