De parents modestes, Paulin Guérin vint de bonne heure à Marseille, où son père avait acheté un fonds de serrurier, en 1794. Lui-même exerce ce métier qu’il apprend tout jeune auprès de son père. Pendant son apprentissage, il étudie dès 1796 à l’école gratuite de dessin et passe tous ses loisirs à peindre. Il se lie d'amitié avec Augustin Aubert qu'il rejoint à Paris en . Il se consacre alors exclusivement à la peinture. Il finance son voyage à Paris grâce au paiement d'une copie de tableau par un riche amateur, le baron Delisle, qui avait remarqué quelques-unes de ses copies.
Paulin Guérin est employé quelque temps comme assistant par François Gérard, puis entre comme apprenti non rémunéré dans l'atelier du peintre François-André Vincent. Paulin Guérin devant subvenir aux besoins de sa famille retourne chez Gérard où il prépare des toiles, peint des fourreaux de sabre, des shakos, des gibernes, des satins, des velours, des broderies, etc. Parallèlement à cette activité d'assistant, il travaille à son œuvre personnelle et envoie ses premières toiles au Salon de 1810.
Il se livre alors à la peinture historique et religieuse, et entreprend un sujet inspiré de la Bible, Caïn après le meurtre d’Abel, exposé au Salon de 1812[2].
Le tableau Anchise et Vénus, exposé en 1822, est remarqué par Louis XVIII, ce qui lui vaut la croix de la Légion d'honneur[3] et la possibilité de réaliser un portrait officiel du roi, Louis XVIII, roi de France et de Navarre, en 1824. Il est nommé directeur des études de dessin et de peinture à la Maison d'éducation de la Légion d'honneur de Saint-Denis en 1828. Il enseigne également le dessin dans son atelier parisien de la rue du Mont-Thabor où étudie Vincent Courdouan, d'origine toulonnaise comme lui, et qu'il héberge fraternellement.
Sous Louis-Philippe, il réalise La Mort du Christ (église de La Nouailles, près de Sarlat), Le Dévouement du chevalier Roze pendant la peste de Marseille (1834), Sainte Catherine (1838, Paris, église Saint-Roch), Rêverie et La Conversion de saint Augustin (1844).
La manière de Paulin Guérin tente d’atteindre une certaine grâce avec un dessin un peu froid, que l’on peut rapprocher du style néoclassique. Sa peinture a été décrite comme « un reflet affaibli de David et de Gérard[4] ». C’est dans les portraits qu’il a atteint ses plus grandes réussites, et ceux de Charles Nodier et de l’abbé Lamennais connurent un véritable succès. À Versailles, où il avait déjà restauré des peintures anciennes en 1814 et 1815, il peignit pour le musée nouveau une Renommée, le portrait d'Anne d’Autriche ainsi que Louis XIV et le duc d’Orléans.
Jean-Baptiste Paulin Guérin est parfois confondu avec deux peintres homonymes. Ainsi son portrait de Chateaubriand fut attribué par erreur à Pierre-Narcisse Guérin et, comme Jean-Urbain Guérin, il fut l'auteur d'un portrait du général Kléber. Il n'a pas de liens de parenté avec ces deux artistes.
↑Louis-Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains : contenant toutes les personnes notables de la France et des pays étrangers, vol. 1, Paris, Hachette, , p. 804.
↑Catalogue de l'exposition dans les galeries du musée des beaux-arts de Rennes en 1876, p. 79.
André Alauzen et Laurent Noet, Dictionnaire des peintres et sculpteurs de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Marseille, Jeanne Laffitte, (1re éd. 1986), 473 p. (ISBN978-2-86276-441-2), p. 350-351.