Le Vast
Le Vast est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 325 habitants[Note 1]. GéographieSituationLe Vast est située, dans la vallée de la Saire, au croisement des routes Barfleur-Cherbourg-Saint-Vaast-la-Hougue. Il fait partie du canton de Saint-Pierre-Église depuis 1800. De 1790 à 1800, Le Vast faisait partie du canton de Quettehou, dont Jean Le Petit était président administratif. Sa superficie est de 1 304 hectares. Son relief accidenté, sa rivière, ses cascades, ses bois et ses maisons en font un village pittoresque. Ainsi, de nombreux peintres y ont posé leur chevalet comme Maurice Pigeon (La Maison fleurie du Vast, La vieille femme près de l'âtre, Les lavoirs près du Vast), Jac Lem (Les Cascades), Robert Leboucher (Les Rues). En 1979, Roman Polanski y a tourné quelques scènes de Tess sur la route de la Pergée. Dans Un Cœur virginal, Rémi de Gourmont écrit : « Le Vast qui semble tout moderne, plaît par la fraîcheur du site, les cascades où s'amuse la Saire. » GéologieLes spilites du Vast sont rapportées au Briovérien inférieur[1]. ClimatEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[3]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[4]. Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 988 mm, avec 14,4 jours de précipitations en janvier et 7,4 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Gonneville-Le Theil à 8 km à vol d'oiseau[5], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 940,4 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8]. UrbanismeTypologieAu , Le Vast est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9]. Elle est située hors unité urbaine[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[10]. Cette aire, qui regroupe 77 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[11],[12]. Occupation des solsL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (73,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (72,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (43,5 %), terres arables (27,1 %), forêts (25,4 %), zones agricoles hétérogènes (3,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1]. ToponymieLe nom de la localité est attesté sous les formes latinisées de Wasto (sans date, cartulaire de Montebourg), Wastum vers 1180 et en français latinisé de Gasto vers 1280[14]. Vast est un terme dialectal caractéristique du normand septentrional, issu du gallo-roman *WASTU « terre dévastée, inculte », mais pas nécessairement déserte. Il est issu du latin vastus (cf. vaste et dévaster), croisé avec le germanique wōst- « terre dévastée, inculte » — voir allemand Wüste (« désert ») et anglais waste (« déchets ») —. Le passage de [w] à [v] s'est effectué vers le XIIe siècle en normand septentrional (voir ligne Joret)[15]. En revanche, en normand du Sud et en français central, le W- germanique a évolué en G(U)- de manière plus précoce, d'où « gâter », verbe basé sur le même radical gallo-roman *WASTU, et qui signifiait à l'origine « ravager, dévaster. »[16]. Aussi gast se retrouve-t-il dans Saint-Denis-le-Gast. Le Vast est la seule commune de France à porter ce nom. Cependant, la commune de Fontaine-le-Bourg (Seine-Maritime) était jadis désignée sous le nom de Sainte-Marie du Wast et il existe plusieurs lieux-dits le Vast. Il entre en outre dans la composition de plusieurs toponymes comme Hardinvast, Martinvast, Sottevast, Tollevast, Brillevast et Pépinvast (ainsi que le hameau de Veraval ou Ver-à-Val en Seine-Maritime, autrefois désigné sous la forme Warelwast). Ces communes du département de la Manche proches les unes des autres faisaient autrefois partie de la forêt de Brix qui s'étendait jusqu'à Quettehou. Le Vast comprend 332 hectares de bois. HistoirePréhistoireEn 1850, en défrichant une petite partie du bois de Boutron sur la route de Canteloup, on mit au jour 26 haches de bronze, elles furent vendues pour 14 sous la livre à un fondeur de Cherbourg[17], attestant de l'occupation ancienne du site. AntiquitéLe village était sur le passage de la voie romaine reliant Alauna à Barfleur. Beaucoup de traces d´anciennes habitations, une grande quantité de briques, de meules et de médailles surtout à la hauteur du moulin du Houx et à l´entrée de Valcanville y ont été découvertes. Sur les rives de la Saire fut découvert des vestiges ensevelis de fermes gallo-romaines, ainsi que des fragments de pavages, des meules, des médailles et sur la colline nord, des tombelles[18]. Moyen ÂgeEn 1417, au cours de la guerre de Cent Ans, alors que les Anglais se sont rendu maîtres de la Normandie, Philippe de Vierville, seigneur du Vast, abandonne son château, ne pouvant le défendre, et rejoint le roi de France, et voit ses biens confisqués[19]. Période contemporaineLa filature du VastC'est vers 1795, que Philippe Fontenilliat, négociant à Rouen, achète sur la commune une terre traversée par la Saire, sur laquelle existaient quatre anciens moulins, pour y implanter une filature de coton et un domaine[20] qu'il créée à partir de 1803, et qui emploie en 1841, 350 ouvriers[21],[Note 3] et en 1858 600 ouvriers[22], et produit alors 1 500 livres de coton filé par jour. Sa création entraîne un accroissement de population, la commune passant de 841 habitants en 1801 à 1 706 en 1831, et ont construit de petites maisons sur les bords de la Saire afin d'y loger les ouvriers qui affluent[23]. L'exploitation de la filature reste dans la famille après la mort de son fondateur en 1827, et passe à son fils Édouard (1792-1869) qui s'associera avec son beau-frère Louis-Hippolyte Rangeard de La Germonière (1807-1887). En 1858, Louis-Hyppolyte, le mari de la petite-fille de l'industriel, reste seul à la tête de l'usine qui cessera son activité en 1886 à cause de la crise cotonnière. Après sa démolition en 1891, on édifie à sa place le château actuel et la chute d'eau de l'usine est transformée en cascade par la maison Combaz[23],[24],[Note 4]. Politique et administrationDémographieL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[27]. En 2022, la commune comptait 325 habitants[Note 5], en évolution de +1,56 % par rapport à 2016 (Manche : −0,31 %, France hors Mayotte : +2,11 %). Le nombre de feux était de 143 en 1706. Il était de 134 en 1722 de même qu´en 1765. La population s´élevait à 1 706 habitants en 1831, mais cette population baisse, elle est de 1 503 habitants vingt ans après. En 1861, elle est de 1 316 habitants et elle diminue toujours. En 1871 elle est de 1 205 habitants, puis de 842 en 1889. Économie
Lieux et monuments
Activité et manifestationsPersonnalités liées à la commune
Notes et référencesNotes
Cartes
Références
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
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